Le point levé après une victoire écrasante dans le cronoscalata, Nibali a encore frappé un grand coup - Photo Giro d'Italia
Le point levé après une victoire écrasante dans le cronoscalata, Nibali a encore frappé un grand coup – Photo Giro d’Italia

Pour ceux qui en doutaient encore, le contre-la-montre en côte entre Mori et Polsa, ce jeudi, a terminé d’asseoir la domination du Sicilien. Insolent de facilité sur 20 kilomètres de montée, Vincenzo Nibali s’est imposé presque facilement, repoussant désormais son dauphin au général à plus de quatre minutes. A trois jours de l’arrivée à Brescia, l’Italien a encore frappé très fort, peut-être – sûrement – le coup de la gagne.

Encore une mission accomplie

Porteur du maillot rose depuis douze jours maintenant, Vincenzo Nibali n’avait cependant pas encore gagné d’étape. Une incongruité pour un coureur qui se veut spectaculaire, et qui souhaitait faire mieux que sur la Vuelta 2010, où il n’était pas parvenu à lever les bras. Ce premier objectif est désormais rempli avec une victoire formidable sur le cronoscalata, maillot rose sur le dos. S’élançant en dernière position, le leader de la formation Astana a même été tout proche de rattraper Cadel Evans dans le final, pourtant parti trois minutes avant lui. Alors oui, ce succès arrive dans un chrono. Mais ne nous y trompons pas, cela ne veut en rien dire que la très probable victoire à venir du transalpin pourra être comparée aux sacres de coureurs comme Miguel Indurain ou Bradley Wiggins. Sa victoire, Nibali sera bien allé la chercher en montagne, avant de donner le dernier coup de massue sur cette épreuve chronométrée.

A l’aube de deux étapes annoncées comme décisives, le Squale dispose donc d’un crédit légèrement supérieur à quatre minutes sur l’Australien Evans, deuxième du classement général. C’est le double de ce qu’il espérait, conscient de ses qualités sur les chronos en côte. Une avance non-négligeable qui laisse presque le droit au maillot rose actuel de faiblir dans les prochains jours. C’est sûrement sans pression démesurée que le Requin de Messine abordera ces deux journées, qui en plus, pourraient être tronquées. En effet, l’étape de ce vendredi, qui doit passer par le Gavia et le Stelvio avant de terminer au Val Martello, est incertaine. La décision des organisateurs devrait être prise dans la soirée, mais il n’est pas impossible qu’après l’étape de Sestrières et celle du Galibier, la neige exempte de nouveau les coureurs d’une partie des difficultés. Un scénario qui favoriserait bien évidemment un Vincenzo Nibali qui n’a plus qu’à contrôler la course, avec la même adresse que depuis qu’il porte le maglia rosa.

Désormais intouchable

Mais à vrai dire, même si les deux étapes venaient à se disputer intégralement malgré les conditions climatiques dantesques, il faudrait un cataclysme pour que Nibali perd son paletot. Car au-delà des pronostics qui annoncent l’Italien toujours dans le coup, perdant très peu de temps, il y a de fortes chances qu’en réalité, ce soit lui qui fasse le show, repoussant ses adversaires encore plus loin. Ce qui, à l’heure actuelle, est le plus gros écart entre le premier et son dauphin depuis Basso et Gutierrez en 2006 pourrait donc prendre encore plus d’ampleur. Parfait tactiquement jusque là, le Squale ne parait clairement pas atteint physiquement, ayant su courir à la perfection depuis le départ de Naples, prenant du temps où il le fallait et ne s’épuisant pas dans des tentatives vaines. Quand on ajoute à cela une confiance actuellement énorme et une condition physique visiblement bien meilleure que celle de ses adversaires, les derniers jours de course devraient être une formalité pour Vincenzo Nibali. Et alors que beaucoup étaient sceptiques le soir de sa prise de pouvoir, il aura prouvé à tout le monde que tenir le maillot rose durant deux semaines de course est tout à fait à sa portée.

Robin Watt


 

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