Froome, Quintana, Contador. Ce devait être le trio qui se disputerait la victoire finale à Paris. Après le premier contre-la-montre de ce Tour de France, seul le Britannique a tenu son rang. Résultat, ses deux plus coriaces adversaires ne sont pas ceux qu’on attendait. Et même s’ils méritent leur place sur le podium, on les imagine mal faire vaciller le patron.

Sans rivaux

La chute d’Alberto Contador, dès le premier jour de course, a finalement tué le suspense de cette Grande Boucle. On ne saura jamais si l’Espagnol aurait été capable de tenir tête à un Chris Froome qui, pour la troisième fois en quatre ans, domine l’épreuve sans réelle contestation. Mais personne, depuis l’abandon du leader de l’équipe Tinkoff, ne s’est en tout cas montré comme un opposant au sacre annoncé du Kenyan blanc. Nairo Quintana a même sacrément déçu. Le chrono, comme attendu, lui a fait perdre du temps : un peu plus de deux minutes sur le Maillot Jaune. Mais sur tous les autres terrains, il a aussi concédé des secondes à son rival. En descente, sur le plat, et donc en montagne, jeudi vers le Mont Ventoux. Alors il n’y a presque plus de match. A neuf jours de Paris, le Colombien est pointé à près de trois minutes de Froome. Et vu ce qu’il a montré jusque-là, personne ne l’imagine capable de renverser la situation.

Dans le Ventoux, hier, il a même été décroché par Yates, Bardet ou Rodriguez. Sans parler de Mollema et Porte, qui ont accompagné Chris Froome jusqu’à l’incident du dernier kilomètre. Quintana, sans que personne ne puisse encore l’expliquer, n’est pas au niveau. Loin de là. Et finalement, les deux hommes qui talonnent le Maillot Jaune au classement général sont complètement inattendus. Bauke Mollema n’a pas réalisé un grand début de saison, mais il a prouvé sur la seule ascension vers le Chalet Reynard qu’il faudrait compter sur lui en montagne. Sensation confirmée sur le chrono. Et Adam Yates, 23 ans seulement, fait un peu mieux que simplement porter le maillot blanc : il l’emmène haut, très haut, juste derrière le jaune. Un vent de fraîcheur sur un Tour qui a clairement eu du mal à emballer le public jusqu’à hier. Mais le Néerlandais et l’Anglais, malheureusement, sont déjà respectivement à 1’47 et 2’45 de « Froomey ». Beaucoup trop pour faire ne serait-ce que douter l’actuel leader.

Froome au niveau

Au milieu de ce chantier, Chris Froome n’a en revanche rien à se reprocher. Il fait sa course, pour le moment à la perfection. L’épisode du Ventoux aurait pu être un petit accroc, il a finalement été une péripétie sans conséquence. Le protégé de Dave Brailsford applique son plan et personne ne peut l’en empêcher. Avec panache, et il faut le lui reconnaître, qu’on apprécie ou pas le personnage, l’enfant de Nairobi assomme le Tour. Comme il y a un an, où l’on promettait un Tour disputé entre les « Quatre Fantastiques », il est le seul à répondre présent. Jamais mis en danger pour le moment, il a su – encore une fois – élever son niveau entre les courses de préparation et le grand rendez-vous de juillet. Ce que Quintana ou Pinot n’ont pas fait. Ce qu’Aru, Porte et quelques autres n’ont pas encore prouvé. Contrairement à Mollema et Yates, qui n’ont pas volé leur place sur le podium.

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