NAVARRO
Dani Navarro prend de l’avance sur ses coéquipiers de la Cofidis, à l’image de son début de saison – Photo L’Equipe

L’Espagnol fait partie des coureurs dont on parle peu. De ceux qui ont toujours été des équipiers modèles, travaillant dans l’ombre pour un leader qui accaparait toute la lumière. En l’occurrence, Daniel Navarro a longtemps été le lieutenant de son compatriote Alberto Contador. Mais ça, c’était avant…

Un statut de leader à conquérir

A 29 ans, l’Asturien a franchi le pas. Exit les grandes écuries avec un statut d’équipier, direction une formation de moins gros calibre, mais un nouveau rôle : celui de leader. Du moins potentiellement, car en signant chez Cofidis, Navarro n’a pas choisi la plus faible des formations de seconde division. Avec dans ses rangs Jérôme Coppel et Rein Taaramae, l’équipe d’Yvon Sanquer dispose de trois jolies cartes sur les courses a étapes. Et à la vue du palmarès de chacun, ce n’est sûrement pas l’Espagnol qui paraissait le plus légitime pour prétendre à un statut de leader. L’autre grosse recrue, Coppel, a déjà terminé 13e du Tour de France avec une équipe Saur-Sojasun pas spécialement armée pour l’amener très loin en montagne. De son côté, l’Estonien a fait encore mieux avec une 11e place sur la Grande Boucle. Sans oublier les résultats de ces deux coureurs sur les courses d’une semaine comme Paris-Nice et le Dauphiné par exemple.

Heureusement, le staff de l’une des plus anciennes formations du peloton ne s’est pas contentée de regarder le palmarès, et n’a pas hésité à faire confiance à Navarro dès le début de saison. Sans se montrer transcendant, l’Ibère est parvenu à gagner, pour la troisième fois de sa carrière. C’était sur le Tour de Murcie, et cela marquait le début d’une progression linéaire passant par Paris-Nice puis le Tour de Catalogne notamment. Jusqu’au Dauphiné la semaine dernière, que l’Espagnol a parfaitement couru. Régulièrement avec les meilleurs lors des ascensions, il termine cinquième après une semaine de course éprouvante. Une performance surprenante et très encourageante, qui ne semble pas être une fin en soi pour un homme qui a connu les victoires de son coéquipier Alberto Contador, et qui aimerait s’en rapprocher encore un peu. Passé à seulement 8 secondes du podium sur ce Dauphiné, il a archi-dominé ses concurrents pour le rôle de leader sur le Tour. Taaramae termine à 27 minutes, Coppel à 54. Pourtant, au départ, c’est bien au Français qu’avait été accordé le leadership…

Redécouvrir la Grande Boucle

Le Tour de France n’est pas une inconnue pour Daniel Navarro, il l’a déjà couru trois fois. Mais jamais dans ces conditions. Après ce Dauphiné de très bonne facture, il ne fait quasiment aucun doute que dans trois semaines en Corse, toute son équipe fera de lui le leader de Cofidis. Meilleur grimpeur de sa formation, le chrono plutôt court du Mont-Saint-Michel ne devrait pas trop l’handicaper. Quant à celui de Nice, par équipes, il devrait pouvoir compter sur des équipiers pas mauvais dans l’exercice, à commencer par Coppel et Taaramae. Ces deux-là, à moins d’une défaillance du natif de Gijon, devraient donc se mettre à la planche pour Navarro. Deux équipiers de grand luxe qui pourraient mener très haut l’ancien lieutenant, passé par Astana et Saxo. S’il a choisi Cofidis malgré la concurrence, c’est sûrement pour disputer le Tour de France, et enfin prouver ce qu’il vaut. Il a atteint son but grâce à de bons premiers mois sous ses nouvelles couleurs, et désormais, on attend la confirmation. Alors qu’on a jusque là très peu parlé de lui, Daniel Navarro pourrait créer la surprise.

Robin Watt


 

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