Une équipe dépourvue de sprinteurs renommés (à l’exception d’un Rojas qui n’a pas levé les bras de la saison) et qui décroche 32 bouquets sur l’ensemble de l’année, c’est prodigieux ! Grâce à des leaders réguliers et toujours très remuants, la formation d’Eusebio Unzué s’est imposé comme l’équipe la plus forte du peloton avec Sky.

Spécialiste des courses d’une semaine…

Avec la quantité de leaders que comporte la structure espagnole, et le peut de coureurs de classiques, on se doutait qu’on verrait les maillots bleus et verts principalement sur les courses par étapes. Et en effet, seules quatre courses d’un jour ont vu les Movistar s’imposer, si l’on excepte les championnats nationaux : une manche du Challenge de Majorque (Valverde), la Klasika Primavera (Costa), le Tour de la Communauté de Madrid (Moreno) et la course en ligne des Mondiaux (Costa) si on la compte comme une victoire de l’équipe d’Unzué plus qu’une victoire du Portugal. Très clairement, cela fait une victoire incroyable mais contestable, et trois assez anecdotiques. Car c’est bien sur les courses d’une semaine que la bande à Valverde a le plus brillé. Cela a débuté sur le Tour d’Andalousie, avec deux étapes et le général final pour le Murcian, leader de la formation ibérique. Bis repetita sur le Tour de Castilla y Leon, avec cette fois Ruben Plaza.

Sans oublier, entre-temps, la victoire du jeune Nairo Quintana sur le Tour du Pays-Basque, avec une étape en prime. Ont suivi le Tour de Suisse, que s’est adjugé Rui Costa pour la deuxième année consécutive, remportant au passage deux étapes. Puis le Tour de Burgos, quelques semaines avant la Vuelta, que Quintana a remporté presque facilement, et pour terminer, le Tour de Pékin, lors duquel Beñat Intxausti, leader, a pu aller chercher la victoire finale en plus de l’étape reine. Six victoires sur des courses d’une semaine, auxquelles il faut rajouter les quelques victoires d’étapes : Quintana en Catalogne, Moreno sur le Tour des Asturies et Herrada sur le Tour du Poitou-Charentes. Sans oublier, enfin, les plus nombreuses places d’honneur au Tour de Catalogne (Quintana 4e), en Romandie (Costa 3e, Valverde 9e), sur le Dauphiné (Valverde 7e) ou au Tour d’Algarve (Costa 5e), entre autres.

…et de trois !

Cependant, les grands tours ont également été très réussis pour Movistar. Sur le Giro, Dowsett, Intxausti et Visconti par deux fois ont permis de décrocher quatre étapes, dont celle du Galibier pour l’Italien. Et l’Espagnol, leader désigné, s’est classé huitième du général final. En fin d’année, sur la Vuelta, le bilan est légèrement moins bon puisqu’aucune victoire n’est venue gonfler le bilan comptable, mais Alejandro Valverde, toujours présent, s’est hissé à la troisième place, juste derrière Horner et Nibali, intouchables. Toutefois, le plus beau fut bien le Tour de France. Le leader murcian, pris dans une cassure, parvint à refaire une bonne partie de son retard pour terminer huitième, alors que le Colombien Quintana, désigné leader entre-temps, s’offrait une étape à Annecy-Semnoz ainsi que la deuxième place du général, en étant le seul à faire douter un tant soit peu Chris Froome. Enfin, l’électron Costa, sacrifié pour tenter de sauver Valverde, put aller chercher deux étapes à Gap et au Grand-Bornand, prouvant qu’il méritait un meilleur statut.

Des performances exceptionnelles qu’il convient d’associer aux résultats du leader emblématique Valverde sur les classiques, présent partout en cette saison 2013. Deuxième de l’Amstel, septième de la Flèche et troisième de Liège, Bala a parfaitement réussi sa campagne printanière, avant d’enchaîner superbement en octobre. Troisième des Mondiaux florentins et deuxième du Tour de Lombardie, il faut rajouter sa deuxième place en août sur la Clasica San Sebastian, ce qui, à 33 ans, en fait encore l’une des valeurs sûres du peloton actuel. Il est difficile de savoir s’il sera capable de faire aussi bien en 2014, mais s’il ne gagne quasiment jamais, il demeure placé en permanence. Alors si la malchance ne le frappe pas l’an prochain (comme sur la Vuelta 2012 et le Tour 2013), qui sait, peut-être pourra-t-il aller décrocher un second grand tour pour garnir un peu plus son palmarès… Et s’il n’y parvient pas, qu’il ne s’inquiète pas, Quintana est là pour la relève !

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