En remportant ce mercredi la cinquième étape du Tour d’Espagne, le jeune australien Michael Matthews a franchi un cap dans sa carrière. C’est là l’aboutissement d’une saison réussie, mais aussi, on l’espère pour lui, le début d’une nouvelle carrière qui démarre. Avec un changement de statut logique.

Il fallait bien une première

Ce 68e Tour d’Espagne est le premier grand tour de l’Australien, qui rappelons-le n’a que 22 ans. Malgré tout, on parle de lui depuis déjà bien des saisons déjà, suite à son titre de champion du monde espoirs en 2010. Un titre qui avait fait naître de nombreuses attentes autour de ce qui n’était à l’époque qu’un gamin. Aujourd’hui, après bientôt trois saisons bouclées en World Tour, le garçon s’est assagit, et a appris à gagner chaque saison sur des épreuves de plus grande renommée. Pour décrocher, quelques semaines seulement après un doublé sur le Tour de l’Utah, sa première victoire sur un grand tour. Et sûrement pas la dernière… Car depuis le début de la Vuelta, Matthews s’est régulièrement montré à son avantage, devançant jusqu’à maintenant tous les autres sprinteurs.

La première fois, c’était mardi, vers Finisterra. Alors que l’on attendait entre autre Edvald Boasson Hagen, l’Aussie s’est hissé dans le sprint final de belle manière pour terminer troisième, quelques longueurs derrière Dani Moreno mais dans le roue de Fabian Cancellara. Avant cette étape de mercredi dont l’arrivée jugée à Lago de Sanabria lui convenait encore plus. Une bosse histoire de faire un peu de ménage, mais pas assez difficile pour le faire sauter ou même lui entamer sérieusement les jambes. Parfaitement placé à l’abord du dernier virage, il a alors dégagé une facilité assez déconcertante dans les derniers mètres pour finalement devancer sur la ligne des concurrents aux noms pas inconnus : de Meersman à Henderson en passant par Farrar et Hagen.

Devenir le sprinteur d’Orica

Cette victoire devrait donc permettre au natif de Canberra d’affirmer un peu plus son statut au sein de sa formation Orica-GreenEdge, et de pouvoir prétendre au leadership dans les sprints. Parce qu’à l’heure actuelle, la formation australienne est quelque peu orpheline dans un domaine qui apparaissait pourtant comme une spécialité au lancement de la structure. Matthew Goss, inefficace depuis maintenant plus d’un an – il ne compte qu’une seule victoire depuis juin 2012-, Leigh Howard, encore trop tendre, et Daryl Impey, pas assez spécialiste de la discipline, ne semblent pas pouvoir concurrencer Matthews sur ce terrain. La voie est alors à première vue toute tracée pour enfin confirmer les espoirs placés en un garçon longtemps à la recherche de confiance.

Visiblement plus à l’aise à domicile, dans une structure principalement composée d’Australiens, Matthews apparaît comme le nouveau favori des sprints de cette Vuelta. Pour les deux prochains jours notamment, il sera le grand favori, et se doit désormais d’aller glaner plusieurs bouquets sur les routes hispaniques. Jusqu’à Madrid, il n’aura que peu d’occasions, mais assez de talent pour en convertir un maximum. Les 23 ans approchant – il les fêtera le 26 septembre prochain -, Matthews a mûri, et n’est plus le tout juste adulte dont on faisait l’éloge après son titre mondial chez les jeunes. En trois ans de World Tour et après avoir quelque peu voyagé, l’homme a appris à connaître le monde du cyclisme professionnel et du sprint. Pour parvenir, de mieux en mieux, à l’apprivoiser.

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