Dimanche soir, la saison sera terminée pour une bonne partie du peloton, qui a fait du Tour de Lombardie son dernier objectif de 2014. Joaquim Rodriguez est naturellement le grand favori de l’épreuve en tant que double tenant du titre, mais le changement de parcours pourrait venir chambouler la fin de course… Le dernier monument de l’année promet, comme souvent.

– Les Favoris :

***** Joaquim Rodriguez : Il a remporté les deux dernières éditions, preuve que ses qualités correspondent parfaitement à l’ancienne classique des feuilles mortes. Sa saison a été extrêmement longue et la fatigue est forcément présente, mais il a prouvé sur la Vuelta qu’il en avait encore un peu sous la pied. Reste donc à faire comme d’habitude, finir la saison en beauté. Et si le nouveau parcours pourra perturber Purito, sur le papier, l’ultime bosse avec ses pentes à 12% située à seulement trois kilomètres de la ligne d’arrivée est faite pour lui. Sa giclette désormais fameuse doit le mener à un triplé qui en ferait l’égal d’Alfredo Binda et Fausto Coppi. Il n’y a plus qu’a.

**** Alejandro Valverde : L’Espagnol n’est pas un grand habitué du Tour de Lombardie, il n’y a participé que trois fois. Mais la dernière, c’était en 2013, et il avait terminé deuxième sur les talons de son compatriote Rodriguez. Alors forcément, il se pose en principal outsider, même si sa capacité à lever les bras dans les grands évènements continue de faire débat. Vainqueur à San Sebastian au terme d’une course cadenassée jusqu’à l’ultime difficulté, il pourrait rééditer une telle performance si les favoris attendent le dernier moment pour se découvrir.

**** Michal Kwiatkowski : Avec le paletot de champion du monde sur les épaules, le Polonais pourrait se transcender. S’il attend la dernière bosse, ce sera difficile pour lui de suivre les Purito, Valverde et autres grimpeurs de renom, et ce malgré les quelques pavés disséminés. En revanche, un scénario similaire à celui de dimanche dernier à Ponferrada semble tout à fait possible, Kwiatkowski se pointant à Como avec en plus une confiance incommensurable grâce à son maillot arc-en-ciel.

– Les Outsiders :

*** Philippe Gilbert : Depuis deux ans, on a du mal à annoncer le Belge comme un favori sur les grandes épreuves. Mais à Ponferrada, il s’est montré présent dans le final, et avec son statut de double vainqueur en Lombardie, sera forcément à surveiller. Comme Kwiatkowski, il serait risqué pour lui d’attendre les derniers kilomètres pour jouer sa carte, mais avec un peu d’anticipation il pourrait très bien lever les bras, trois ans après son dernier succès sur l’ultime monument de la saison.

*** Tony Gallopin : Lui aussi a fait forte impression lors de la course en ligne des Mondiaux, et se rend au départ ce dimanche avec des ambitions légitimes. Cette fois, son équipe courra pour lui et pas pour un autre, et on attend de lui qu’il dynamite la course pour mettre en difficulté des grimpeurs qui attendront le dernier moment pour lever le cul de leurs selles.

*** Alberto Contador : Vainqueur de la Vuelta, le Pistolero n’a couru que Milan-Turin depuis. Mais il a terminé sixième, juste derrière Aru et Rodriguez. Alors forcément, on imagine qu’il aura des ambitions ce dimanche, et c’est logique. S’il n’a jamais franchement brillé sur le Tour de Lombardie (9e au mieux), c’est surtout parce qu’il y a très peu participé. Avec Kreuziger à ses côtés, il pourrait faire très mal à ses compatriotes, fatigués par les Mondiaux.

** Fabio Aru : Vincenzo Nibali en a terminé avec sa saison 2014, donc Astana compte sur son jeune compatriote. Troisième du Giro et cinquième de la Vuelta, l’Italien n’a plus à prouver ses qualités et sera sans doute surveillé devant son public. Mais il a les qualités pour décrocher les autres grimpeurs du peloton, et se pose en candidat plus que crédible à la victoire.

– A ne pas sous-estimer

** Romain Bardet : Si l’on doit compter sur un coureur français, alors ce sera Bardet. Discret dimanche dernier à Ponferrada, il aura à coeur de terminer sa saison en beauté, et les classiques de ce type lui correspondent parfaitement. Adepte des courses longues et difficiles, il va être servi et pourrait tirer son épingle du jeu dans le final.

** Rui Costa : Il a perdu sa tunique de champion du monde mais n’en reste pas moins un puncheur-grimpeur redoutable, à qui il ne faudra pas laisser la moindre opportunité sous peine de le voir s’envoler vers un succès de prestige. Le parcours ne lui fait pas peur, et il sera un peu moins surveillé avec son maillot Lampre.

* Alessandro De Marchi : Chez lui, l’Italien sera encore plus offensif que le reste de l’année, et forcément, ça peut faire mal. Toujours prêt à se mettre minable, cela pourrait bien payer sur une grande classique. La Cannondale compte sur lui, et elle a raison.

* Ryder Hesjedal : Le Canadien aime les classiques, on se rappelle notamment de ses bonnes performances sur Liège-Bastogne-Liège. En Lombardie c’est différent, et surtout, il s’y rendra pour la première fois. Mais il aime les routes italiennes, le Giro 2012 en est la preuve. Alors méfiance.

* Michael Albasini : Sans Simon Gerrans, le Suisse sera le leader de l’équipe Orica, et compte bien prouver à ceux qui en doutent encore qu’il peut largement prétendre à un statut de leader sur les grandes épreuves du calendrier.

Mentions : Warren Barguil, Luis Leon Sanchez, Wilco Kelderman, Tim Wellens, Julian Arredondo, Fränk Schleck, Dario Cataldo, Thibaut Pinot, Rigoberto Uran, Andrew Talansky.

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