Tom Boonen a remporté toutes les classiques flandriennes du calendrier sauf une, l’Omloop Het Nieuwsblad. Ce samedi, il était tout proche de se l’adjuger. Parmi les quatre hommes en tête à l’approche de l’arrivée, il y avait le Flamand et deux de ses coéquipiers. Pourtant, c’est Stannard qui a levé les bras. Invraisemblable.
Boonen déjà en forme
Dire que le leader d’Etixx était le plus fort sur les routes du Nieuwsblad serait faire offense à un Ian Stannard exceptionnel dans le final. Mais à n’en pas douter, le Belge n’est plus en préparation. On l’a vu dans le Taaienberg, le mont qui lui a toujours réussi. Lorsqu’il a accéléré, pour tester ses jambes en même temps que ses adversaires, il a tout de suite pris quelques longueurs d’avance. On a remarqué que Sep Vanmarcke le marquait à la culotte, et les deux larrons se sont retrouvé roue dans roue au sommet du mont. Ils étaient sans doute les plus à l’aise sur les pavés pour cette reprise, et Boonen a déjà pris ses responsabilités en décantant la course. Prometteur. Mais une crevaison a eu raison du plus jeune, alors que Ian Stannard a mis à mal le plan du désormais presque vétéran. Parce que oui, c’est bien le protégé de Dave Brailsford qui était le plus costaud sur ce Nieuwsblad.
Le flandrien de la Sky l’a montré, comme l’an dernier. A chaque fois, dans le final, on a tendance à l’annoncer perdant : c’est vrai que face à Boonen, comme contre van Avermaet il y a un an, on l’imaginait se faire pulvériser au sprint. Sauf qu’encore une fois, le Britannique a joué de malice, affiné sa stratégie et finalement levé les bras. Comme l’an dernier, il n’était pas dans la meilleure position, et pourtant. Avec ce succès, il devient le premier à gagner deux fois de suite la première classique belge de la saison depuis un certain Peter van Petegem, double vainqueur en 1997 et 1998. Pas mal pour un coureur qui ne compte que trois victoires professionnelles ! Mais au moins autant que la performance de Stannard, il faut souligner les erreurs qu’ont commis les coureurs de Patrick Lefevere. A trois contre un dans le final, avait-il le droit de perdre ?
Une stratégie louable mais inefficace
L’attaque de Tom Boonen à plus de quarante kilomètre de l’arrivée a franchement de quoi réjouir. Le patron du peloton sur les flandriennes, surtout en l’absence de Cancellara, a osé prendre ses responsabilités. Certes, ce n’était que l’Omloop Het Nieuwsblad, mais il était très surveillé aurait pu sagement attendre le final. Mais lorsque par chance, le favori se retrouve avec dans sa roue Terpstra et Vandenbergh, il ne peut pas se permettre de laisser une chance de victoire à Ian Stannard ! Son attaque à cinq kilomètres du but, elle aussi, était pleine de panache. Mais encore une fois, ce fut une énorme erreur. Pas assez costaud, Boonen n’a pris que quelques longueurs d’avance, affaiblissant simplement Vandenbergh – qui craquera définitivement à l’accélération suivante – avant de voir revenir Stannard et Terpstra. Cette accélération aura donc coûté au natif de Mol beaucoup d’énergie et un équipier. Et au final, la victoire.
Au sprint, il aurait en effet été beaucoup plus simple pour Tommeke de disposer du Britannique. Avec Terpstra pour l’emmener, il aurait été presque tranquillement chercher ce succès qui lui manque sur les classiques flamandes. Au lieu de ça, il s’est sabordé, et n’a pu réagir quand Stannard est parti, à trois kilomètre du but. Seul le Néerlandais était encore dans la roue de l’Anglais, mais trop fatigué pour être une menace lors du sprint. De notre canapé, on ne va donc pas se plaindre, on a eu droit à un beau spectacle et à une superbe démonstration du coureur de la Sky. Il faut même souligner sa justesse tactique en plus de sa forme physique, lui qui est revenu seul sur Boonen avant de le lâcher et de rendre Terpstra totalement inoffensif. Mais ce soir, on n’aimerait franchement pas être à l’hôtel de l’équipe Etixx… Aussi fort fut Stannard sur ce Nieuwsblad, Boonen, Terpstra et Vandenbergh n’avaient pas le droit de laisser échapper la victoire.