A un peu plus de deux semaines du départ du Giro, le Tour du Trentin se trouve être une préparation idéale. Avec un parcours très montagneux qui offrira aux coureurs trois arrivées au sommet après le chrono inaugural de mardi, le spectacle sera à n’en pas douter au rendez-vous. Et ce même si le tenant du titre, Vincenzo Nibali, n’est pas au départ ; car les prétendants sont malgré tout nombreux.
– Les Favoris
**** Domenico Pozzovivo : Après avoir fait l’impasse sur le Tour d’Italie en 2013, le transalpin de l’équipe AG2R affiche ses ambitions : le podium. Du coup, le Trentin est de nouveau à son programme, et en ancien vainqueur de l’épreuve qu’il est, Pozzovivo fait figure de favori. Le grimpeur de poche sera comme chez lui sur les routes italiennes, et à quelques semaines du grand départ de Belfast, devra prouver que son objectif n’est pas illusoire. Pour cela, la victoire est presque obligatoire.
**** Michele Scarponi : Nibali absent, se concentrant sur la Grande Boucle, l’ancien vainqueur du Tour d’Italie doit assumer le rôle de leader. Accompagné par une véritable armada bleue (Aru, Agnoli, Kessiakoff, Landa, Zeits, Tiralongo et Huffman), il sera lui aussi attendu au tournant après un début de saison discret sans être mauvais. A 34 ans, on se demande ce qu’il pourra faire sur le Giro. Ce Tour du Trentin, qu’il avait remporté en 2011, devrait nous éclairer.
**** Cadel Evans : Encore un garçon qui vise le Tour d’Italie, et qui doit se rassurer avant le départ irlandais. Son début de saison a été plutôt correct, et on l’a vu pas loin des meilleurs au Pays basque, en début de mois. Accompagné, notamment, de Steve Morabito, l’Australien doit prouver que malgré les années, il est encore capable de jouer le haut du tableau. Pour sa première participation l’an dernier, il avait terminé huitième. On attend bien mieux cette semaine.
*** Igor Anton : Il est l’une des plus grandes énigmes du peloton, capable de jouer la gagne sur un grand tour comme de lâcher prise après la première étape de montagne. Grimpeur redoutable lorsqu’il est motivé, celui qui sera le leader de la formation Movistar sur ce Tour du Trentin pourrait faire des ravages sur les arrivées au sommet. Futur lieutenant de Quintana sur le Giro, il doit montrer qu’il a le niveau, pour ne pas perdre des places dans la hiérarchie de l’équipe espagnole.
– Les Outsiders
*** Przemyslaw Niemiec : Le Polonais avait réalisé en 2013 un Tour d’Italie surprenant, se montrant régulièrement plus fort que son leader de l’époque, Scarponi. Le Transalpin transféré chez Astana, voilà Niemiec leader, à 34 ans. Le moment de prouver qu’il a la carrure pour assumer ce rôle. Sixième du Tour du Trentin l’an passé, il peut faire encore mieux cette saison. Avec Anacona et Serpa pour l’épauler, il sera redoutable dans les ascensions, à condition que cela monte au train.
*** Fabio Duarte : Comme en 2013, l’équipe Colombia est invitée sur le Tour d’Italie, et ira se préparer au Trentin. Mais l’an dernier, c’est Atapuma qui avait brillé sur les routes transalpines, en avril comme en mai. Duarte, qui est resté au sein de l’équipe colombienne cet hiver, doit rattraper cette saison 2013 ratée. Cela passe par un bon résultat cette semaine. Il pourra compter pour cela sur une équipe de grimpeurs aguerris.
** Leopold König : Sa dernière Vuelta l’a révélé, mais depuis, on ne l’a quasiment pas revu. Après l’arrivée madrilène, il avait stoppé sa saison. Et en 2014, après trois manches du Challenge de Majorque, il n’a participé qu’au Tour d’Oman. Cela fait très peu de jours de course, mais cela s’explique par un objectif plus lointain : le Tour. On attend donc de voir dans quelle condition sera le Tchèque.
** Ivan Basso : Que peut encore viser le double vainqueur du Tour d’Italie ? A la ramasse sur Tirreno puis en Catalogne, ses 36 printemps se font indéniablement ressentir. Mais son grand moment de la saison arrive, peut-être pour la dernière fois. Alors n’enterrons pas Basso trop tôt, un réveil n’est jamais à exclure et il l’a déjà prouvé par le passé.
– A ne pas sous-estimer
** Matteo Rabottini : Meilleur grimpeur du Tour d’Italie 2012, le jeune transalpin a depuis progressé. Si rester placé sur trois semaines demeure encore un peu compliqué pour lui, le grimpeur de la Neri Sottoli est tout à fait capable de le faire sur quatre jours. Il l’a prouvé en terminant troisième de la semaine Coppi & Bartali il y a quelques semaines. On attend la confirmation.
* Bradley Wiggins : Le Britannique, sur le papier, est un coureur capable de jouer la gagne sur une course par étapes comme le Tour du Trentin. Surtout avec un chrono inaugural qui le favorise clairement. Mais Wiggo est-il encore un coureur de courses par étapes ? Là est la question. Neuvième de Paris-Roubaix il y a dix jours, les doutes à son sujet sont légitimes.
* Stefano Pirazzi : Attaquant né, le grimpeur de l’équipe Bardiani aura peut-être du mal à ne pas s’éparpiller au cours des étapes de montagne. Habitué à attaquer pour anticiper les débats, il pourrait y perdre des espoirs légitimes au général. Tout semblera donc dépendre de sa tactique, car ses qualités de grimpeur sont indéniables.
* Franco Pellizotti : L’Italien n’est plus tout jeune, et a traversé un hiver difficile avec un transfert raté vers Astana. Qu’importe, le voilà chez Androni, et le grand objectif du Giro approche. Alors Pellizotti doit se montrer sur un Tour du Trentin qui l’avait vu terminer assez loin la saison passée (21e).
* David Arroyo : Habitué des joutes transalpines, le deuxième du Tour d’Italie 2010, même chez Caja Rural, continue d’être ambitieux. Son équipe ne sera pas sur la course rose, mais le Trentin est une bonne occasion de montrer le maillot. Bon grimpeur, avec l’aide d’Amets Txurruka, Arroyo pourrait créer la surprise. En tout cas, l’espoir est permis.
Mentions : Dario Cataldo, Jaroslaw Marycz, Sergio Pardilla, Tiago Machado, Bartosz Huzarski, Eros Capecchi, Damiano Caruso.
Retrouvez le parcours et la startlist ici.