Mal aimé, le Tour de Pékin change pour le meilleur. Cette fois, Tony Martin devra s’accrocher car la haute montagne s’invite au programme, avec une arrivée inédite en haut d’un col imposant qui devrait ravir les grimpeurs. Mais concrètement, malgré cette nouveauté, Pékin n’attire pas. Chris Froome par exemple n’a pas jugé bon de faire le déplacement pour tenter de déloger Rodriguez de sa place de n°1 mondial. Après tout, le Britannique semble hors de forme, alors ce n’est pas une grande perte. Mais hors de forme, c’est bien l’état dans lequel se situe la majorité des coureurs qui prendront part à ce 3e Tour of Beijing. Mission complexe donc, mais essayons de lire dans la marre de thé pour désigner un successeur crédible au rouleur allemand.
– Les Favoris
***** Daniel Martin : L’absence de contre-la-montre est une aubaine pour le récent 4e du Tour de Lombardie. Sur une course d’une semaine, et dans cette condition, l’Irlandais semble pratiquement intouchable. Et même si du coté de la Garmin, on n’envoie que 6 coureurs pour l’accompagner, le désavantage numérique ne sera pas forcément handicapant.
**** Rui Costa : Le champion du monde poursuit sa saison jusqu’à son terme et cette fois, pour sa dernière sous le maillot de la Movistar, n’aura pas d’Alejandro Valverde dans les pattes. Une victoire au classement général de cette course labellisée World Tour serait un beau cadeau d’adieu pour la formation qui lui a tant apporté. A noter qu’à l’instar de Daniel Martin, Costa s’était déjà illustré sur le Tour de Pékin malgré le relief moins accidenté de la dernière édition.
– Les Outsiders
*** Ivan Basso : 11e en Lombardie, Basso n’est pas encore sur la fin. Excellent sur la Vuelta avant sans abandon, il n’est pas encore parvenu à capitaliser sur sa forme de fin de saison pour déverrouiller son compteur, comme cela avait été le cas par le passé sur la Japan Cup. Mais l’Italien apprécie l’Asie et semble en mesure de réaliser un bon classement général.
*** Robert Gesink : Le Néerlandais brille par intermittence. Revigoré par son séjour vainqueur au Canada, Gesink, décevant lors du mondial, a tout de même réalisé une solide prestation sur le Tour de Lombardie. Le longiligne « leader » de la Belkin doit garnir un palmarès désespérément vierge sur les courses par étapes, une anomalie pour un coureur qui avait débuté sa carrière le pied au plancher avant de baisser de tempo.
*** Romain Bardet : Bardet ou Betancur ? Le Colombien a montré quelques signes de progrès, mais semble actuellement un cran en dessous du meilleur français de la dernière Grande Boucle. Vainqueur du Tour de l’Ain, autre course de 5 jours, Bardet a les cartes pour rééditer ce type d’exploit au niveau supérieur.
*** Stephen Cummings : La startlist est tellement dépourvue de grimpeurs que le nom de Stephen Cummings finit par s’inviter à la table des outsiders ! Grimpeur correct, Cummings est un habitué de l’Empire du Milieu. Une caractéristique qui suffit à en faire un leader probable de l’équipe BMC, tant Frank et dans une moindre mesure Nerz ne semblent pas dans le coup en cette fin de saison.
– A ne pas sous-estimer
** Bob Jungels : La pépite luxembourgeoise progresse vite. Assez pour accrocher le Top 10 à Pékin ?
** Michael Rogers : Après son Dauphiné prometteur, l’Australien a complètement disparu des radars. Une saison passée dans l’ombre d’un Contador pourtant bien peu inspiré et voilà Rogers au pied du mur. Finir sur une bonne note reste dans ses cordes.
** Joe Dombrowski : Simple équipier chez Sky, Dombrowski, qui a déjà montré de belles choses au service de Froome notamment, dispose ici d’une occasion unique de jouer sa carte personnelle. Sa saison d’apprentissage terminée, c’est un Dombrowski redoutable que l’on devrait retrouver en 2014. Ce Tour de Pékin passé en tant que leader n’est qu’une étape.
* Francesco Gavazzi : L’année passée, il avait performé en remportant l’étape reine de ce Tour de Beijing, avant de prendre la deuxième place finale derrière Tony Martin. Le challenge proposé étant plus difficile cette année, Gavazzi sera sans doute plus en retrait, mais représente encore un petit danger.
Mentions : Tony Martin, Pieter Weening, André Amador, Giovanni Visconti, Carlos Betancur, Maxime Monfort, Mikel Astarloza, Wilco Keldermann et Richie Porte.