Quintuple vainqueur et tenant du titre de l'épreuve, Tom Boonen fait encore figure de favori - Photo http://e3-harelbeke.be
Quintuple vainqueur et tenant du titre de l’épreuve, Tom Boonen fait encore figure de favori – Photo e3-harelbeke.be

Promue au rang de classique World Tour depuis peu, le GP E3 voit son statut évoluer année après année. Autrefois simple course de préparation, elle fait désormais presque partie des courses prisées par les grands leaders flandriens tels que Boonen et Cancellara, qui se sont partagés 7 des 9 dernières éditions. Son parcours se rapprochant de celui du Tour des Flandres et sa position idéale dans le calendrier lui confèrent une place de choix dans le cœur des coureurs, et l’impose de plus en plus comme la 3e classique flamande en terme de valeur ; derrière Paris-Roubaix et le Tour des Flandres, mais devant Gand-Wevelgem.

– Les Favoris

***** Filippo Pozzato : En grande condition, le lauréat de l’édition 2009 est en excellente position pour concurrencer sérieusement l’épouvantail Tom Boonen. Revenu au niveau qui était le sien cette année-là, Pozzato doit reproduire le même schéma que celui appliqué à l’époque : frapper fort d’entrée en se montrant à son avantage aussi bien sur le GP E3 que sur Gand-Wevelgem. Le meilleur moyen de déstabiliser le Belge est de ne pas le laisser accumuler de confiance avant les grandes échéances à venir. Une pression si forte pèse sur Omega-Pharma Quick-Step lors de cette quinzaine ardennaise que Pippo pourrait en profiter.

***** Tom Boonen : L’an dernier, le GP E3 avait lancé la « Boonen-mania » de façon plutôt originale puisque c’est au terme d’un sprint au sein d’un groupe inhabituellement nombreux que s’était conclue la course. C’était l’époque où le natif de Mol l’emportait partout où il passait avec beaucoup de facilité. La donne a bien changé depuis, la machine Boonen peinant à repartir, comme l’atteste son premier tiers de saison, vierge de tout succès. Autre point important, sa cohabitation avec Chavanel qui fait polémique outre-quiévrain, mais qui ne semble pas atteindre la relation de travail entre les deux hommes. Après ce début de saison perturbé, c’est un Tommeke revanchard que l’on retrouvera dès demain sur cette classique dont il détient le record de victoires avec 5 succès.

**** Phillipe Gilbert & Thor Hushovd : Philippe Gilbert a beau mener l’équipe BMC, il ne faut pas pour autant sous-estimer le Norvégien dont la puissance et l’habileté sur les pavés n’est plus à prouver. Concentré sur les classiques ardennaises, Gilbert ne délaisse pas pour autant les flamandes et sera encore présent jusqu’au Tour des Flandres pour les animer. L’équipe américano-suisse dispose donc de deux cartes intéressantes à jouer selon les circonstances de course. La perspective d’un sprint est certainement envisagée par l’encadrement de la BMC qui dispose d’un équipement de premier choix avec la présence de Blythe, Oss, Lodewyck, Quinziato, Schar et Van Avermaet pour accompagner (ou suppléer) Hushovd dans l’emballage final.

– Les Outsiders

*** Bernhard Eisel : Très bon 10e de Milan-San Remo, l’Autrichien semble paré pour jouer les troubles fête au cours des prochaines semaines. Éternel sous-estimé, Eisel dispose de références solides sur les classiques flandriennes. Quand il obtient une chance de jouer sa carte personnelle, l’ancien fer de lance de Mark Cavendish ne déçoit pas. La forme chancelante de Boasson Hagen devrait lui permettre de prendre le commandement des opérations ce week-end à l’occasion de Gand-Wevelgem et du GP E3. A moins que le survolté Ian Stannard ne lui grille la politesse !

*** Peter Sagan : Battu par le surprenant Gerald Ciolek sur Milan-San Remo, Sagan s’attaque à un domaine qu’il maitrise un peu moins : celui des classiques flandriennes. Rares sont les jeunes coureurs à pouvoir s’imposer sur ces courses qui requièrent énormément d’expérience et des années de préparation avant de pouvoir espérer y obtenir de bons résultats. Cancellara a attendu 6 ans avant d’en remportant une, Boonen seulement 3.  Cependant, le Slovaque a déjà accumulé des places d’honneur en 2012 et espère d’ores et déjà lever les bras.

*** Fabian Cancellara : Spartacus a fait étalage de ses qualités de sprinteur en prenant la 3e place de Milan-San Remo, étant  même à deux doigts d’accrocher Sagan et Ciolek. La puissance et l’endurance sont donc bien présentes, mais paradoxalement, Cancellara n’a ni tenté d’attaquer dans la descente du Poggio, ni de sortir en solitaire au kilomètre. Ses adversaires connaissent cette tactique et le Suisse tente de s’adapter afin de renouveler son effet de surprise. S’il persévère dans ce rôle de coureur « attentiste », il aura du mal à faire la différence sur une épreuve telle que le GP E3 qui est un peu moins sélective que Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres.

– A ne pas sous-estimer

** Luca Paolini : La classique d’ouverture, le Het Volk, a permis à Luca Paolini d’enfin débloquer son compteur vierge de tout succès sur une course pavée ! Une anomalie pour l’ancien de la Mapei qui sans être une star, aura été l’un des plus brillants classicmen de sa génération. Habitué des places d’honneur, l’Italien a enfin brisé le signe indien. Ses aptitudes au sprint devraient lui garantir une bonne place à l’E3.

** Maxim Iglinskiy : Nouvel homme fort de l’équipe Astana, Iglinskiy explose enfin à bientôt 32 ans. Aussi bon puncheur que flandrien, le Kazakh dispose également d’une belle pointe de vitesse dont il sait user pour accrocher des accessits au terme de sprints en petit comité. Toutefois, à l’instar Gilbert, il ne pourra pas se livrer à 100% lors de cette quinzaine car il doit privilégier la défense de son titre sur Liège-Bastogne-Liège.

* Daniele Bennati & Matti Breschel : Deux coureurs qui disparaissent petit à petit des radars mais qui restent des menaces importantes lorsqu’ils sont placés dans de bonnes conditions. Ils seront d’avantage à suivre lors de Gand-Wevelgem qui leur sert de course de référence à l’un comme pour l’autre, mais ne seront pas à négliger ce vendredi.

* Sébastien Turgot : Contre toute attente deuxième du dernier Paris-Roubaix, le sprinteur de l’équipe Europcar doit confirmer cette performance extraordinaire en accrochant le bon wagon sur les prochaines flandriennes auxquelles il participera. Et le concernant, tout semble possible puisqu’il va aussi vite que n’importe quel concurrent, mis à part Sagan.

* Heinrich Haussler : Haussler et IAM sont souvent confiants au moment d’aborder une course World Tour, mais force est de constater que les résultats ne sont pas brillants pour le moment. Cependant, le triomphe de Gerald Ciolek sur Milan-Sanremo rappelle à tous qu’il ne faut pas enterrer un coureur allemand trop rapidement.

Louis Rivas


 

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