Si le mois d’août regorge d’épreuves pour préparer la Vuelta, l’intérêt n’est pas toujours au rendez-vous. Mais cette année, entre le Tour de Pologne et le début du Tour d’Espagne, une nouvelle épreuve estampillée A.S.O a vu le jour, dans un lieu plutôt inattendu. L’Artic Race of Norway est bien l’attraction depuis ce jeudi, et le restera jusqu’à dimanche.

A.S.O à la découverte des mondes

Jusqu’à maintenant, la société Amaury n’avait jamais eu peur de s’exporter vers des destinations exotiques. Que ce soit concernant le cyclisme avec des courses comme le Tour d’Oman, ou même dans d’autres disciplines avec notamment le Dakar. Se voulant société du sport en général, et donc ne pouvant se contenter d’organiser des épreuves en Europe de l’Ouest, le groupe vient toutefois de passer un cap avec cette nouvelle course, en Norvège. Pour l’instant simple épreuve de transition entre des courses World Tour qui accaparent les médias, l’Artic Race of Norway compte bien se développer au fil des années. Ses atouts ? Les paysages, et une place jusque là inoccupée dans le calendrier mondial. Sans oublier les points UCI à prendre…

Alors certes, entre lacs et montagnes, dans les forêts norvégiennes où gants, jambières et manchettes sont de rigueur même en plein mois d’août, l’épreuve ne s’adresse pas à ceux qui courront la Vuelta dans quelques semaines. Mais ceux qui sortent du Tour de France et qui souhaiteraient explorer de nouveaux horizons avant une grosse coupure voire une fin de saison pourraient faire part d’un enthousiasme plutôt logique pour découvrir cette course. Car actuellement, la Norvège ne regorge pas d’épreuves, ou du moins pas à des périodes propices pour attirer les cadors du peloton. Avec seulement cinq épreuves inscrites au calendrier, dont trois en mai, à une période où les courses de renom sont nombreuses, la Norvège ne peut qu’accueillir à bras ouverts l’Artic Race of Norway.

D’importants points offerts

Mais le principal intérêt de la course pourrait se trouver ailleurs, et l’argument est bien moins louable moralement. A l’approche de la fin de saison, les points UCI à prendre sur cette course classée en catégorie 1 sont plus importants que jamais. Et à la vue de la liste des participants pour cette première édition, cela semble être du pain béni pour les quelques grosses pointures qui s’y rendent. Thor Hushovd, parrain de l’épreuve, appréciera. L’Artic Race of Norway peut donc suivre deux chemins. Le premier consisterait à ne recevoir que des coureurs en manquent de points voulant sauver leur place dans une formation qui ne les conservera que s’ils permettent par exemple d’assurer une place en World Tour.

Puis il y a une autre possibilité, sans aucun doute celle espérée par A.S.O. Celui de prouver au monde du cyclisme que l’épreuve a un réel intérêt. Après avoir attiré ces coureurs en recherche de points, la startlist pourrait s’étoffer d’année en année, et faire de la course scandinave une référence. Jusque là, il y a du travail, c’est certain. Mais on suivra avec attention – depuis notre cher Europe de l’Ouest tout de même, histoire de profiter du soleil – la fin de la semaine. La bataille entre les sprinteurs fera rage jusqu’à dimanche, et il n’y a qu’a espérer que les coureurs présents sur place apprécient, malgré un parcours pas franchement varié au niveau des profils, ainsi qu’une météo bien loin de celle de Burgos, dont certains de leurs homologues profitent en ce moment même.

Robin Watt


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