Difficile de juger de la responsabilité de Pat McQuaid dans les problèmes actuels. Mais il en a une...
Difficile de juger de la responsabilité de Pat McQuaid dans les problèmes actuels. Mais il en a une…

L’affaire Katusha soulève une nouvelle fois les nombreux problèmes du système mis en place par l’Union Cycliste Internationale. La plus importante des organisations cyclistes a enchaîné les décisions illogiques ces dernières années. Rien de tel alors, que de dresser une petite liste, afin de pouvoir se faire un avis en connaissance de cause sur l’instance dirigeante de notre sport.

Les points UCI attachés aux coureurs

C’est surement la plus grande absurdité qu’a pu mettre en place l’UCI. Au cours d’une saison et en fonction de leurs résultats, les coureurs amassent des « points UCI », qui leurs sont propres. C’est à dire que les coureurs amènent ces points dans leur valise lorsqu’ils changent de formation durant le marché des transferts. Des points que les équipes s’arrachent pour obtenir leur licence World Tour. Les 15 formations ayant le plus de points avant la décision de l’UCI sont – sauf dans des cas de problèmes éthiques ou financiers graves -, automatiquement retenue pour la première division. Ce système permet donc à des équipes aux résultats médiocres durant la saison de rester dans l’ancien Pro Tour via un recrutement parfois douteux.

Ainsi, on a pu voir AG2R La Mondiale profiter de cette faille afin rester en World Tour pour la saison 2012. Avec les arrivées exotiques de Boris Shpilevskiy, Gregor Gazvoda et Amir Zargari, la structure de Vincent Lavenu est parvenue à conserver sa place dans l’élite. Sans aucun scrupule moral, mais surtout sans résultat par la suite : les trois coureurs n’ont strictement rien apporté durant l’année et sont repartis illico presto en fin de saison dernière. Pourquoi donc ne pas modifier légèrement le système de façon à ce que les points soient attachés à l’équipe ? Une évidence pour tous les observateurs, que l’instance ne daigne toujours pas prendre en compte…

Le classement mondial UCI

Créé en 2005, ce classement partait d’un bon sentiment : définir le meilleur coureur au terme d’une saison. Problème, le barème est des plus restrictifs. Seules les courses World Tour rapportent des points. Autrement dit, les résultats sur les épreuves de seconde zone sont inutiles. Ce qui empêche de voir figurer des coureurs comme Thomas Voeckler, auteur de deux dernières saisons fantastiques et qui aurait largement mérité une place dans ce classement. Mais le pire n’est pas là. Lorsqu’on regarde le palmarès, seuls les coureurs capables de faire de bonnes performances sur les Grands Tours se sont imposés : Danilo Di Luca, Alejandro Valverde, Cadel Evans, Joaquim Rodriguez et Alberto Contador. Enfin, il y a bien une exception, mais elle s’appelle Philippe Gilbert. On commence à être habitué.

Mais hormis le Belge, c’est bien le vide. Pas de Fabian Cancellara, de Tom Boonen, de Mark Cavendish… La raison ? Un barème qui offre des points pour les courses par étapes, mais presque pas pour les classiques ou étapes. A titre de comparaison, le vainqueur du Tour de France se voit octroyé 200 points, contre 100 pour Paris-Roubaix et 16 pour une étape du Giro. Pour aller plus loin, on peut signaler que le vainqueur du Tour de Pologne se voit récompensé de 100 points, alors que le premier à franchir la ligne du GP de Plouay empoche pour sa part 80 unités. Le problème est donc flagrant, mais là encore, l’UCI ne change rien.

Comme pour montrer que c’est elle qui décide, et que même si le système est mauvais, il peut rester en place des années, l’UCI ne répond même pas aux critiques. Une façon pour Pat McQuaid de montrer qu’il a des responsabilités ? Peut-être, car c’est lui qui a modifié un grand nombre de choses, qui posent aujourd’hui problème. De ce fait, les coureurs se réfèrent d’avantage à un classement annexe, le CQ Ranking. Une concurrence imprévue pour l’instance internationale qui voit ainsi sa crédibilité chuter en flèche. Cela l’amènera-t-elle a réfléchir ? Même pas sur… Et s’il n’y avait simplement qu’à attendre que McQuaid et les autres cèdent leur place ? Malheureusement, ils y semblent bien accrochés…

Robin Watt


 

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