S’il est bien connu dans le monde du VTT, le Suisse Nino Schurter n’affole pas celui de la route. C’est pourtant un monde qu’il va découvrir, en courant à domicile le prochain Tour de Romandie sous les couleurs d’Orica-GreenEdge. Zoom sur un coureur atypique.

Du haut de ses vingt-sept ans, Schurter arrive dans une période clé : celle où dans le cyclisme, les coureurs sont au sommet de leur forme physique et atteignent en même temps une certaine maturité. Pourtant, dans le monde de la route, le natif de Saraua est un débutant. En effet, ces dernières années, c’est en VTT qu’il a réussi à se forger un très beau palmarès : sacré champion du monde chez les Juniors puis chez les Espoirs, il décroche le Graal avec les pros en 2009. Le premier de ses trois succès mondiaux. Un garçon qui a soif de victoires et qui domine aussi sur la scène nationale (trois titres en Espoirs, trois en Elites). Mais alors, pourquoi tenter cette folle aventure de courir exceptionnellement sur la route ? En 2013, le Suisse a presque tout gagné, remportant une nouvelle fois les Mondiaux et le général de la Coupe du Monde de cross-country – il ne lui manque qu’une médaille d’or lors des Jeux Olympiques pour que son palmarès soit complet. Le temps était donc venu pour lui de se lancer d’autres défis, l’âge le pressant un peu. Car si Péraud s’est renouvelé à trente-deux ans, il fait figure d’exception dans le milieu.

« Super excité »

Si Nino Schurter était très motivé par ce challenge, l’UCI devait encore moduler son règlement, qui ne permettait pas jusqu’ici à un coureur d’intégrer ponctuellement une équipe professionnelle. Le feu vert de l’instance internationale donné, Schurter peut exprimer sa joie sur les réseaux sociaux en se déclarant « super excité de savoir qu'[il] ser[a] au départ du Tour de Romandie et du Tour de Suisse. » Toutefois, il reste réaliste et lucide, ne se fixant pas de réel objectif sur la route : « Mon objectif principal cette année sera la défense de mon titre de champion du monde de VTT et à plus long terme, je reste focalisé sur la conquête du titre olympique en 2016 », déclarait-il récemment. Peut-on s’attendre à ce qu’il brille à la fois en VTT et sur la route, à l’instar de son manager Thomas Frischknecht par le passé ? Il serait malaisé de l’affirmer, tant il faut du temps pour être performant sur les longues distances. Zdenek Stybar en est un criant exemple, lui qui a mis trois ans pour réaliser parfaitement la transition entre le cyclo-cross et la route. Surtout que l’Helvète n’est pas un fervent amateur des  longs efforts ; passer d’une heure trente à quatre heures d’effort – avec plus de supplice encore – ne devrait pas favoriser son acclimatation. Ce qui l’avantage en revanche, ce sont les vélos : des Scott, le même fournisseur que son équipe VTT. Car ne nous y trompons pas, Schurter ne compte tout de même pas venir en touriste sur ces deux tours nationaux. « Nino cherche toujours à s’améliorer. Je suis sûr que cette expérience va le rendre plus fort », affirme son manager chez Scott-Swisspower. On a hâte de le voir à l’oeuvre !

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