Malgré son gabarit, Rigoberto Uran parvient à s'en sortir convenablement sur les chronos - Photo Flickr, Petit Brun

Dans une équipe anglo-saxonne au service de ses grands leaders Wiggins, Froome et Cavendish, deux jeunes colombiens ont montré les crocs en 2012. Rigoberto Uran et Sergio Henao, étonnants par leurs performances et surtout par leur régularité, peuvent être qualifiés de dignes successeurs de Luis Herrera et Fabio Parra.

Uran, l’Européen

En débutant chez Tenax à l’âge de 19 ans, Rigoberto Uran a fait différemment de ses compatriotes. Arrivé très tôt en Europe, le coureur de la Sky a eu le temps de travailler et de progresser, en particulier dans la plaine mais aussi sur sa régularité, des freins à la progression de nombreux coureurs sud-américains. Après avoir montré une nette évolution en 2011, avec une première semaine satisfaisante sur la Grande Boucle et de bonnes places sur les classiques, il est enfin arrivé à maturité, six ans après son départ de Colombie. 2012 aura donc été l’année de son premier Top 10 sur un Grand Tour, avec une présence très régulière, du premier au dernier jour du Giro remporté par Ryder Hesjedal.

Mais Uran, c’est avant tout un puncheur, et il l’a prouvé sur la fin de saison. Éblouissant sur les routes Piémontaises, il a confirmé quelques jours plus tard sur le Tour de Lombardie conclu par une très belle troisième place. Mais le point d’orgue de sa saison restera sa deuxième place aux Jeux Olympiques de Londres, sauvant l’honneur de l’équipe Sky, mais offrant surtout à la Colombie sa première médaille. A l’âge de 26 ans, il devient le fer de lance de cette nouvelle génération colombienne. Souvent critiqué lors de ses périodes de doutes à la Caisse d’Epargne, le natif d’Urrao s’est transformé depuis son arrivée chez Sky, et pourrait devenir l’un des hommes à battre sur les courses d’un jour.

Henao, plus rapide que Montoya

Sergio Luis Henao Montoya, homonyme de l’ancien pilote de Formule 1, a marqué les esprits dès sa première saison en Europe. Ses qualités lorsque la route s’élève étaient déjà connues des spécialistes suivant les résultats de l’America Tour. Mais on avait rarement vu, pour ne pas dire jamais, un Sud-Américain s’adapter si vite au circuit européen. Après un bon début de saison avec un podium sur le Trofeo Deia et de bonnes performances sur les classiques ardennaises, on l’a vu se révéler pour de bon sur le Tour d’Italie. Équipier de Rigoberto Uran, meilleur jeune de l’épreuve, il se classe tout de même à une excellente neuvième place. Jolie performance sur le premier Grand Tour qu’il disputait.

Après une courte pause, il reprend sur le Tour de Pologne, où la victoire lui échappera de peu. C’est d’ailleurs la victoire qui lui aura manqué cette saison. Deuxième du Tour de Burgos, il termine à 10 secondes du vainqueur Chaves. Sa fin de saison sera tout aussi épatante, mais toujours pas victorieuse : 5e en Lombardie, 4 dans le Piémont et 9e aux Mondiaux de Valkenburg. Âgé de 25 ans, on attend désormais la confirmation de la part d’Henao. Excellent puncheur, il pourrait jouer les troubles fêtes sur les classiques printanières, et en particulier sur la Flèche Wallonne. Puis viendra le temps pour sa formation de discuter de son avenir. Car la pépite colombienne sera en fin de contrat, et attirera forcément les convoitises…

Mehdi Khouch


 

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