Le Tour de Pékin a démarré ce matin avec la victoire du revenant Thor Hushovd. Le temps de voir quelques images surprenantes de l’autre coté du globe. Assez pour s’interroger sur la légitimité de cette épreuve World Tour née de l’espoir de mondialisation du cyclisme voulue par Pat McQuaid, l’ancien président de l’UCI, désormais remplacé par Brian Cookson. Et pour le Britannique aussi, la Chine a un rôle prépondérant à jouer dans l’avenir de ce sport. Dans sa volonté de se démarquer de son prédécesseur, il souligne son envie de voir les pays émergents se forger leur propre culture cycliste, créant ainsi un mouvement qui favorisera l’expansion du World Tour tout en encadrant la progression de ces pays en plein essor qui inspirent craintes et méfiances. Alors, Pékin doit-il prolonger son bail et devenir un des moteurs du cyclisme de demain ?

5 bonnes raisons de cautionner la Chine et son Tour de Pékin  

 Argent et assimilation : En période de crise, le cyclisme doit trouver les ressources là où elles sont afin de subsister. Des courses en fin de vie comme le Tour de Catalogne ne pourront pas éternellement être sauvées. Force est de constater que Pékin, lui, n’aura jamais de problèmes d’ordre financier. Comme le Tour de Californie ou le Tour Down Under, il finira par rentrer dans les rangs, se forgera sa propre histoire et ne sera plus perçu seulement comme une nouvelle étape d’une mondialisation incontrôlée et excessive.

♦ Un marché unique : Le consommateur chinois moyen, longtemps privé de sa liberté, jouit aujourd’hui de l’ouverture prônée par les têtes pensantes qui gouvernent l’Empire du milieu. Il découvre pas à pas la culture occidentale et ses sports les plus porteurs. Les joueurs NBA Yao Ming et Jeremy Lin sont devenues des icônes, la Ligue des Champions de Football récolte également un franc succès. Mais contrairement à ces sports où les talents ne s’exportent pas en dehors du monde occidental, le cyclisme va à la rencontre des Chinois., qui peuvent ainsi se prendre d’affection pour lui plus facilement, et l’adopter Sa proximité avec l’habitant et son accessibilité lui donnent toutes les chances de se faire une place au soleil. Avec toutes les retombées que cela implique.

 Un potentiel sportif : Deuxième nation sportive mondiale derrière les Etats-Unis en termes d’efficacité, la Chine a comme son homologue américain un bagage culturel important dans de nombreuses disciplines très variées, qui lui permettent de récolter de nombreuses médailles olympiques. Et comme les Etats-Unis jusque dans les années 80, la Chine possède un certain un retard en ce qui concerne le cyclisme. Et si, à l’inverse de leurs adversaires d’Outre-atlantique, aucun athlète chinois n’excelle pour le moment sur un vélo, ils sont de plus en plus nombreux au sein d’équipes professionnelles. Nul ne doute que cette volonté de progresser donnera un jour naissance à un nouveau Ming qui lancera définitivement le mouvement.

♦ Un parcours riche et varié : On lui a longtemps reproché son manque de diversité, le parcours des deux premières éditions étant pratiquement dépourvu de difficultés majeures malgré le relief avantageux que pouvaient exploiter les organisateurs. Avec l’introduction de la montée de Mentougou Miaofeng, un véritable col de 13 kilomètres doté d’une pente moyenne atteignant les 6%, le Tour de Pékin fait des efforts pour attirer un plus large panel de coureurs. La beauté des paysages rencontrés en font également l’une des courses les plus télégéniques qu’il soit possible de diffuser, avec le Tour de France.

♠ Si, la Chine a la culture du vélo : Aujourd’hui principalement utilisé comme outil de loisir, la bicyclette était du temps de Mao le seul moyen de transport utilisé par les Chinois. Désormais, il y aurait plus de 500 millions de vélos en Chine, un chiffre qui ne cesse de progresser malgré la motorisation des foyers. Si la voiture prend une place de plus en plus importante dans ce pays bien connu pour sa pollution,  les Chinois redécouvrent véritablement le vélo. Du loisir à l’engouement et au professionnalisme, il n’y a qu’un pas, celui du rêve qui doit naître dans l’esprit de la nouvelle génération chinoise lorsque celle-ci découvrira le cyclisme et sa magie, avant d’obtenir un jour un rôle dans sa grande histoire.

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