À l’image de son équipe, la Caja Rural, José Gonçalves a été très actif tout au long de ce Tour d’Espagne. Mais régulièrement dans les bonnes échappées, le Portugais a enchaîné les places d’honneur sans jamais lever les bras. De quoi nourrir quelques regrets, même si c’est un début prometteur pour son premier grand tour.

Un parcours linéaire

Pour la quatrième année consécutive, l’équipe Caja Rural était invitée sur le Tour d’Espagne. Depuis sa première victoire avec Antonio Piedra aux Lacs de Covadonga en 2012, la formation espagnole a toujours eu pour habitude de miser sur l’offensive. Cette année, après une saison marquée par de nombreuses victoires, on s’attendait donc à la voir décrocher au moins un succès. En l’absence de Sergio Pardilla, l’équipe avait placé ses espoirs sur David Arroyo et Amets Txurruka. Mais finalement celui qui a été le plus en vue fut le Portugais José Gonçalves, qui disputait son premier grand tour. Avant le départ de la Vuelta, peu avaient pourtant misé sur lui pour une victoire d’étape. « Il a pris de la caisse, et beaucoup progressé physiquement en découvrant les courses World Tour », note pourtant Freddy Lecarpentier, qui l’a connu en tant que directeur sportif chez La Pomme Marseille.

Des qualités malgré tout déjà connues du lusitanien, ancien pensionnaire de la formation marseillaise avec son frère jumeau Domingos. En 2011, Gonçalves avait en effet été sacré champion national du contre-la-montre espoirs, avant de terminer deuxième du Tour du Portugal de l’Avenir. Puis l’année suivante, il était devenu champion du Portugal du chrono, cette fois chez les grands. C’est donc en 2013 qu’il signe, de manière surprenante, dans l’équipe La Pomme Marseille. « On l’avait recruté car c’était déjà un coureur complet, bon en chrono et capable d’emmener les sprints, qui savait frotter.  Et bien sûr, il passait bien les bosses, tout en ayant des aptitudes sur les courses par étapes », nous détaille Lecarpentier. L’expérience française du Portugais est plutôt fructueuse, avec une victoire sur la Polynormande en 2013 ainsi que de nombreux accessits. « Mais chez nous il a eu un peu de mal à s’intégrer, avec la barrière de la langue notamment », témoigne Lecarpentier. Pour 2015, le voilà donc qui signe chez Caja Rural, pour passer à l’échelon supérieur et retrouver une formation ibérique.

Souvent devant, jamais gagnant

Malgré toutes ses qualités, Gonçalves a un problème : il ne gagne que très rarement, ce qui s’est confirmé sur le Tour d’Espagne. Vainqueur d’étape sur le Tour du Portugal, le coureur de 26 ans n’a pas été en mesure de faire aussi bien sur les routes espagnoles. Pourtant, l’électron libre de la Caja Rural a tenté sur de nombreuses étapes, et sur des profils variés. A l’arrivée, il compte donc quatre arrivées dans les cinq premiers, mais aucune victoire. Pourtant comme l’atteste son coéquipier David Arroyo, « si quelqu’un mérité de gagner, c’était bien lui ». Mais si son abnégation aurait pu payer, Gonçalves a surtout semblé payé sa dispersion, passant à côté de la victoire tout au long des trois semaines de course. Son objectif affiché de lever les bras a donc été manqué, même s’il est passé tout près à plusieurs reprises…

Sur l’arrivée en montée de Vejer de la Frontera, le Portugais lance le sprint trop tôt et se fait facilement déborder. Quelques jours plus tard, le final à Murcie lui convient mais il préfère attaquer dans l’Alto de la Cresta del Gallo et se fait rejoindre par le peloton dans le final. Il décide alors de se muer en poisson pilote pour Peio Bilbao qui finira deuxième. Au milieu des favoris au sommet du très difficile col Puig Lorrença, Gonçalves montre encore qu’il possède un sacré moteur, chose qu’il confirmera les jours suivants. Mais cinquième à Castellón, troisième à Razia puis deuxième à Cercedilla, le Lusitanien a laissé passer l’occasion. « Il lui a manqué à chaque fois un petit quelque chose pour concrétiser, conclut Lecarpentier. Mais s’il continue sur sa lancée et qu’il progresse, l’année prochaine il pourra sans doute décrocher une étape. »

Thomas Fiolet

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