L’Australien est un costaud, un de ces gars qui adore les longues lignes droites dont on ne voit pas le bout ; ces portions – plates – où il peut emmener grand plateau et petit pignon pour approcher des 60 km/h. Un coureur endurant qui a disputé les dix derniers grands tours sans en louper une miette. Et avec deux bouquets à la clé.

Difficile routine ?

Adam Hansen a 33 ans, et jusqu’à la trentaine, il passait plutôt inaperçu dans le peloton. Certes joyeux en toute circonstance et équipier reconnu des leaders comme des observateurs, il était cependant « un coureur comme un autre ». Une réputation plutôt inappropriée, en grande partie dut au fait qu’on le connaissait finalement assez mal. Logique, pourrait-on dire, au sujet d’un garçon passé professionnel à presque 25 ans. D’autant qu’après sa première saison chez les pros, il signe chez la pléthorique équipe T-Mobile, et s’assure un rôle de gregario au service d’un peu tout le monde pour l’intégralité de son contrat. Quatre ans après et alors que la structure allemande est devenue HTC-Columbia, il décide de plier bagage. Bosser pour Cavendish, Greipel, Goss, Ciolek, Boasson Hagen ou Martin, c’est sympa, mais l’Australien a bien l’intention de découvrir autre chose. La trentaine approchant déjà, il n’y avait plus de temps à perdre. Vint alors Omega-Pharma Quick-Step, et un an plus tard, Lotto-Belisol.

L’Australien reste l’équipier modèle qu’il a toujours été, car c’est dans ce rôle qu’il excelle. Mais en Belgique, son équipe lui octroie davantage de libertés, et lui devient un adepte des grands tours. Depuis la Vuelta en 2011, il n’a plus loupé une course de trois semaines. Si auparavant, il n’était pas un habitué de tels exploits, il est devenu l’un des rares à courir le Giro, le Tour et la Vuelta la même saison. Cela fait trois saisons qu’il le fait, et il compte bien continuer en 2015. Forcément, la routine s’installe, et les changements – malgré tout minimes – s’opèrent sur le début de saison uniquement. Une fois le mois de mai arrivé, c’est Giro puis Garmin ProRace et Ster ZLM Toer, Tour de France et enfin Vuelta. A l’exception de l’épreuve allemande, sur laquelle Hansen a fait l’impasse cette saison, son programme est chaque année le même. Mais ce qui pourrait être lassant ne dérange pas le natif de Gold Coast. Sur cette 19e étape de la Vuelta, il trouvait d’ailleurs le temps long, et il a trouvé la solution. « Je me suis juste contenté de mâcher trois chewing-gums à la fraise et de faire des bulles pendant les trente premiers kilomètres pour un peu passer le temps. »

Showman en coulisse

S’il a décroché une étape sur le Giro en 2013, et donc une sur la Vuelta ce vendredi, Adam Hansen ne brille pas que sur le vélo. En effet, il est devenu un véritable phénomène sur Twitter pour les adeptes de la Petite Reine. Chaque hiver, il nous fait part de sa fatigue – chose aisément compréhensible après un enchaînement de trois grands tours – par quelques photos prisent dans des positions pour le moins originales. C’est la marque de fabrique d’Adam Hansen, opportuniste sur le vélo et showman le reste du temps. Pourtant, celui qui roule avec des chaussures en carbone sur mesure serait de nature timide, et on a presque du mal à y croire. Mais cela participe à la popularité grandissante du charmant australien, jamais avare pour un sourire ou une photo. Ca tombe bien, après la retraite de Jens Voigt, il fallait désigner un représentant de la bonne humeur au sein du World Tour.

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