Vainqueur de la quinzième étape du Tour d’Espagne ce dimanche, le coureur de la FDJ.fr lève les bras pour la première fois sur une épreuve aussi réputée. Une première étape dans l’aboutissement d’une carrière qui diffère en tout points de celle de ses compatriotes.

Un exil inattendu

Natif de Rodez, Alexandre Geniez a été formé au GSC Blagnac puis au VC La Pomme Marseille. De quoi laisser définitivement tomber le VTT qu’il pratiquait alors, et découvrir les bases du professionnalisme. Un très bon début et une formation forcément aboutie qui laissait beaucoup d’espoirs. Mais au moment de passer professionnel, c’est vers l’étranger que s’est dirigé le garçon d’alors 21 ans. Direction Skil-Shimano, une équipe alors en Continental Pro et dont l’avenir semble chaque année incertain. Les résultats de la structure néerlandaise ne sont pas fameux, surtout si on les compare avec ceux d’aujourd’hui. Mais ça n’empêche pas le Français de s’épanouir et de partager son expérience avec de nombreux compatriotes. Ce qui le pousse à prolonger, fin 2010, avec l’espoir de franchir un cap.

Ce sera le cas lors de la saison 2011, avec la première victoire chez les professionnels, sur le Tour d’Autriche. Puis l’expérience va même prendre une autre dimension lorsque son équipe se voit conviée à la Vuelta. Geniez est alors du voyage, et découvre une épreuve de trois semaines. Il ira au bout, et engrangera une expérience que peu de coureurs peuvent se targuer d’avoir à un si jeune âge. Mais Skil-Shimano prend un virage important à l’aube de la saison 2012. Le sponsor change, et les ambitieux avec. Marcel Kittel et John Degenkolb deviennent les fers de lance de l’équipe Argos, et les grimpeurs comme Geniez se voient mis de côté. L’Aveyronnais s’en rend compte et cherche déjà une alternative pour la suite de sa carrière.

Le retour au bercail est payant

Elle s’appellera FDJ. Marc Madiot lui fait confiance et le fait venir pour 2013 sans que l’on ne sache vraiment de quoi le garçon est capable. A 25 ans, on trouve qu’il tarde à confirmer les attentes placées en lui. Mais le principal intéressé continue son chemin, sans véritablement s’en soucier. Il signe quelques accessits ici et là, quelques uns plus prestigieux que d’autres. Douxième du dernier Dauphiné, on espérait alors le voir faire un bon Tour de France. En sachant évidemment qu’il y serait pour aider Thibaut Pinot. Il lâche alors de l’énergie, mais parvient tout de même à se lancer dans des échappées en dernière semaine. L’une d’entre elles arrivera au bout, mais lui n’aura pas su suivre Rui Alberto Costa jusqu’au bout. Ce n’était que partie remise.

Car sur la Vuelta aussi, il devait aider son leader. Mais l’équipe française lui a laissé quelques libertés, et le grimpeur s’est envolé, ce dimanche, sur l’étape phare de cette 68e Vuelta. Profitant du relatif attentisme des leaders, Geniez a disposé de Scarponi et Arroyo, escaladeurs affirmés, pour s’imposer au sommet de Peyragudes. Une première victoire sur un grand tour qui sonne forcément comme l’aboutissement partiel d’une carrière en dent de scie. De là à changer de statut, il y a un pas que l’on n’osera pas franchir pour le moment. Mais il est indéniable que de son côté, il a franchi un cap important. La victoire, désormais, il connaît, même sur les grandes épreuves. Et il sait comment on fait. Il lui aura fallu attendre son quatrième grand tour, et son troisième Tour d’Espagne. Mais il n’est jamais trop tard, et on se met pour lui à rêver de l’avenir…

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