Un an et six jours après s'être vu remis le maillot rose sur le Giro 2012, Navardauskas s'impose à Vajont - Photo Giro d'Italia
Un an et six jours après s’être vu remis le maillot rose sur le Giro 2012, Navardauskas s’impose à Vajont – Photo Giro d’Italia

Ryder Hesjedal éliminé de la course au maillot rose dans l’étape de mardi, arrivant à l’Altopiano del Montasio, la formation américaine s’est consolée dès aujourd’hui avec la victoire de Ramunas Navardauskas à Vajont. Des larmes à la joie, la Garmin a tout connu en seulement deux jours, malgré une déception qui primera sûrement jusqu’à la fin de ce Giro.

Navardauskas comme chez lui…

Après la première grosse étape de montagne mardi, celle de ce mercredi, entre Tarvisio et Vajont sonnait presque inéluctablement comme une étape de transition. Une journée assez tranquille pour les leaders qui devaient voir une échappée s’imposer. Dans l’optique de récupérer et de se préparer pour les prochaines étapes décisives, qui vont arriver plus rapidement qu’elles n’en ont l’air, les grosses formations du peloton n’ont pas discuté, et ont laissé filer. De nombreuses équipes étant représentées à l’avant, on a rapidement compris que l’échappée irait au bout. Restait à faire la sélection parmi un groupe d’environ vingt unités. Et finalement, c’est donc Ramunas Navardauskas qui s’est révélé être le plus fort. Revenant avec l’aide de Daniel Oss sur un Patrick Gretsch qui avait tenté d’anticiper, les deux hommes décramponnèrent l’Allemand avant que le Lituanien s’envole seul dans la dernière ascension. Au sommet, Navardauskas a pu savourer sa victoire, qui surprenamment, n’était pas sa première sur la course rose.

Il y a un tout petit peu plus d’un an, sur la quatrième étape du Giro 2012, le Lituanien avait aussi été victorieux. C’était lors du contre-la-montre par équipes, remporté par la Garmin de Ryder Hesjedal. Cette victoire avait permise à Navardauskas de porter le maillot rose durant deux jours, et de se révéler aux yeux du grand public. Cette année, son équipe n’a pas été en mesure de s’imposer sur le chrono d’Ischia, mais le natif de Silale a trouvé un autre moyen de se mettre en évidence. Parfait stratégiquement, le triple champion national – dont une fois sur l’épreuve chronométrée – n’a pas mis longtemps avant de se défaire de son compagnon d’échappée Daniel Oss. Tout sauf un coup de chance, cette victoire vient s’ajouter à celle acquise en costaud il y a quelques semaines seulement, sur le Tour de Romandie. A 25 ans et après deux saisons d’apprentissage au sein de la structure Garmin, Ramunas Navardauskas s’affirme comme un coureur important de l’effectif dont dispose Jonathan Vaughters.

…et Hesjedal dans les roses

Mais si cette victoire vient apporter un peu de baume au cœur à la Garmin, personne n’a oublié la grosse défaillance de Ryder Hesjedal. Le Canadien, malade selon son staff, a concédé plus de vingt minutes sur l’étape d’hier, après avoir déjà été décevant dans le chrono de Saltara. Dossard numéro 1 sur le dos, c’est cependant une certitude, Hesjedal ne conservera pas son titre. Encore lâché aujourd’hui dans la courte ascension finale, il a terminé aux côtés d’un Mark Cavendish qui se préservait, terminant l’étape tranquillement. Légèrement inquiétant… Vient alors une question naturelle, le Canadien doit-il poursuivre le Giro ? Certes, il en est le vainqueur sortant et aimerait honorer cette distinction en ralliant Brescia. Mais en quittant les routes italiennes au plus tôt, il pourrait préparer le Tour de France en catastrophe et s’y aligner un tant soit peu compétitif. Car c’est certain, s’il attend la troisième semaine, il sera trop tard. Les étapes les plus difficiles arrivent à vitesse grand V et la décision doit être prise rapidement. Peut-être un mal pour un bien concernant ses habituels équipiers, qui comme l’a montré Navardauskas, sont capables de jolis coups quand ils n’ont pas à protéger leur leader.

Robin Watt


 

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