On en parlait depuis plusieurs semaines déjà. La fin d’Euskaltel nous attristait, nous, suiveurs de la Petite Reine. Comme vous tous, on imagine. L’équipe basque, historique et appréciée par la quasi-totalité des observateurs, ne pouvait plus continuer. Une fin de sponsoring se profilait en fin de saison, et les coureurs signaient déjà, ces dernières semaines, dans les écuries concurrentes. Mais ce lundi, coup de tonnerre : Fernando Alonso, passionné de vélo, a décidé de reprendre le projet. Le sauveur.
Pour l’amour du vélo
Le pilote catalan est l’un des sportifs qui compte en Espagne, au même titre que Rafael Nadal ou Alberto Contador. Un homme dont la nation est forcément admiratrice, et dont chaque déclaration est scrutée. Il y a trois ans, lorsque le pilote de Formule 1 avait déclaré son amour pour le cyclisme, évoquant un potentiel investissement dans les années à venir, tout le monde avait trouvé ça surprenant. Aujourd’hui, tout le monde comprend, et surtout, fait l’éloge du double champion du monde sa discipline. Alonso a en effet saisi l’opportunité de reprendre une équipe cycliste, l’un des ses rêves. En investissant « seulement » six millions d’euros (alors qu’il en toucherait près de 33 par an), il reprend une structure historique et surtout espagnole. C’est à croire que l’équipe Euskaltel était destinée à devenir la propriété du pilote Ferrari.
Malheureusement, le Messie arrive un tout petit trop tard. Si les contrats de ceux qui ne sont pas encore partis seront honorés, voire prolongés (comme ce sera sûrement le cas pour Samuel Sanchez), les Orange ne compteront plus dans leurs rangs les Anton, Nieve ou Landa, qui devraient s’engager dans d’autres formations. Peut-être un mal pour un bien, car la structure doit désormais se reconstruire. Cela se fera pour commencer en Continental Pro, ce qui aurait sûrement dû être fait bien plus tôt. Enfin, les coureurs de la formation basque vont pouvoir disputer uniquement les courses qui leurs conviennent. Terminer les courses par étapes aux multiples sprints ou même les flandriennes, des épreuves sur lesquelles l’équipe ne pouvait absolument rien espérer, mais se voyait obligée de participer de part son statut World Tour.
Un changement de cap évident
Cependant, si quelques coureurs seront conservés, la philosophie va changer. Le sponsor Euskaltel poursuivra donc, grâce à l’arrivée de Fernando Alonso qui pourrait voir son nom utilisé dans l’appellation de l’équipe. Malgré tout, référence mondiale en Formule 1, l’Espagnol devrait être capable d’attirer d’autres investisseurs, comme la banque ibérique Santander, qui s’investit justement dans la F1 actuellement. Mais pour l’instant, là n’est pas le principal. Il faut juste s’attendre à de nombreux changements, notamment en terme de recrutement. Alonso veut monter une structure capable de faire partie des meilleurs formations du peloton. Le « 100% basque » devrait donc prendre fin, et les pistes seront maintenant internationales. Un virage important dans l’histoire de l’équipe, qui était malgré tout indispensable. Désormais, on attend donc de voir ce qu’il adviendra de ce projet, qui ne sera que le prolongement d’une équipe présente depuis 1994.