Il reste désormais moins d’une semaine de course avant l’arrivée à Paris. Le vainqueur, on le connaît déjà ; il faudrait un cataclysme pour qu’il trébuche au cours de la semaine. Mais pour le reste, on a de quoi vibrer. Alors messieurs, on compte sur vous !
Nibali doit continuer
Avant d’aborder les Pyrénées, tout semble joué au niveau du maillot jaune. Vincenzo Nibali, archi-dominateur dès que la route s’élève, aura donc porté le paletot de leader du deuxième jour jusqu’à Paris, avec une interruption d’une journée au profit d’un Tony Gallopin qui peut ainsi mesurer l’exploit que de l’avoir pris à l’Italien. Alors que derrière, ça va batailler sec, le Squale peut donc aborder ce dernier massif l’esprit tranquille, plus encore qu’avant les Alpes, alors qu’il avait déjà un matelas confortable sur ses poursuivants. Malgré tout, on espère qu’il poursuivra dans son opération, attaquant chaque fois que l’occasion se présente. Car il nous fait plaisir, à prendre ses responsabilités assez loin de l’arrivée. Du moins par rapport à ce que l’on a pu connaître ces dernières années. Les accélérations dans le dernier kilomètre pour reprendre cinq secondes, ce n’est pas ce que souhaite Nibali. Lui veut marquer son territoire, prouver qu’il est vraiment le patron, et que personne ne peut le lui contester. Il lui reste une semaine pour asseoir ce statut déjà acquis.
Un podium disputé
Avec trois étapes de haute montagne – dont deux arrivées au sommet – et un chrono très vallonné, les prétendants au podium auront de quoi faire chavirer la course. Mais il n’y aura pas de place pour tout le monde. Sur le podium des Champs-Elysées, Nibali ne pourra être accompagné que de deux coureurs, or ils sont cinq à lorgner sur ces places d’honneur. Parmi eux, trois Français, ce qui nous laisse bien évidemment confiants. Mais il y a aussi Valverde, très régulier en haute montagne pour le moment, et Van Garderen, une véritable menace sur le contre-la-montre. D’autant que si l’on imagine aisément Jean-Christophe Péraud réussir son chrono entre Bergerac et Périgueux, le doute subsiste pour Thibaut Pinot et surtout Romain Bardet. Le profil de l’étape pourrait ne pas trop les défavoriser, mais de là à faire jeu égal avec l’Américain, il y a un pas que l’on n’osera pas franchir. Alors il va falloir prendre de l’avance dans les étapes précédentes. Pas une chose aisée puisque dans les Alpes, le duo de tricolore n’a pas semblé vraiment au dessus du leader de la BMC : Pinot lui a repris trente quatre secondes, Bardet seulement quatre…
Rodriguez, Majka et Nibali…
Si le maillot vert et le maillot jaune connaissent déjà – sauf incident – leurs lauréats, le blanc et surtout le maillot à pois restent très indécis. Ce mardi, ce dernier sera sur les épaules de Joaquim Rodriguez, mais Rafal Majka, deuxième à Chamrousse et vainqueur à Risoul, a accumulé autant de points que le Catalan. Résultat, avant d’entamer le dernier massif, les deux hommes sont à égalité, et ce qui n’était sans doute pas un objectif pour le Polonais devrait inévitablement le devenir. Pourtant, rien ne dit que le paletot se jouera entre ces deux là, car Vincenzo Nibali n’est pointé qu’à deux unités. Non pas que le Sicilien y porte une importance particulière, mais ses deux victoires d’étapes en altitude, ainsi que sa deuxième place à Risoul, lui ont permis d’accumuler des points sans vraiment le vouloir. S’il continue sa razzia dans les Pyrénées, Nibali pourrait donc, à l’instar de Quintana l’an passé, s’adjuger le maillot à pois presque malgré lui. A n’en pas douter, il ne cracherait pas dessus, même s’il n’ira sans doute pas à la chasse aux points. Et c’est la preuve que dans ce Tour écrasé par le leader d’Astana, le suspense demeure à plusieurs étages. De quoi nous faire passer une très bonne dernière semaine.