Ancien champion du contre-la-montre, Cancellara a montré sa force solitaire sur ce GP E3 - Photo Flickr
Ancien champion du monde du chrono, Cancellara a montré sa force en solitaire sur ce GP E3 – Photo Flickr, Tim Moreillon

Comme pour rappeler que c’est bien lui le patron, le Suisse nous a gratifié ce vendredi, sur le GP E3, d’une véritable démonstration. A l’instar de ce qu’il avait pu réaliser sur la même épreuve en 2011, Spartacus a envoyé un signal très fort à ses concurrents. Après un Milan-Sanremo conclu à une troisième place qu’il jugeait décevante, celui qui a fêté ses 32 ans il y a quelques jours semble vouloir marquer son territoire avant les échéances les plus importantes de sa saison : le Tour des Flandres puis Paris-Roubaix.

Cancellara 1, Boonen 0

Pour les meilleurs ennemis chaque année favoris logiques des flandriennes, le GP E3 de ce vendredi représentait la première confrontation directe. Après le Het Volk qu’ils n’ont pas couru et un Milan-Sanremo que le Belge n’a pas terminé, il fallait donc prendre un premier ascendant psychologique. Et comme on pouvait s’en douter, c’est un Cancellara déjà en bonne forme qui l’a pris sur un Boonen encore en préparation. La formation de Patrick Lefévère, en surnombre et pouvant compter sur un équipier de grand luxe en la personne de Sylvain Chavanel, a donc été impuissante face à la domination du Suisse, revenu visiblement à un très gros niveau. Revanchard après une campagne de flandriennes 2012 gâchée par une blessure et qui a vu Tom Boonen s’imposer presque partout où il est passé, le Bernois souhaitait mettre les points sur les i. C’est désormais chose faite. Le patron est de retour, et il n’a pas attendu bien longtemps !

Trop surveillé pour gagner ?

Cependant, un problème de taille risque de se poser dans les semaines à venir. Comme dit précédemment, la performance de Cancellara n’est pas sans rappeler celle de 2011 sur la même épreuve. Dominant de la tête de des épaules, Canci avait fini par payer cette obsession de tout rafler. Montrant sa force trop tôt, il s’était vu attribué une jolie pancarte, qui ne le quittera plus. Résultat, le Suisse n’a ensuite rien gagné. Troisième du Tour des Flandres puis deuxième de Roubaix, il n’aura bénéficié d’aucune aide extérieure. Ses concurrents s’efforçant de le faire perdre plutôt que de gagner eux-mêmes. Cette année, la situation pourrait s’avérer similaire, au grand dam d’un coureur porté vers l’avant et qui ne se retient jamais.

Pour faire faux bond à ceux qui voudront s’agripper à son porte-bagage, Cancellara devra donc être fort, très fort, et ne compter que sur ses jambes. Refaisant peur comme il y a deux saisons, Spartacus n’a toutefois pas vraiment plus de qualités. Attaquant toujours aussi puissamment, et toujours assis, il s’est peut-être légèrement amélioré dans les sprints. Mais clairement pas assez pour battre Tom Boonen en cas d’arrivée à deux, qui possède encore de beaux restes. Le seul moyen pour le Suisse de s’imposer sera donc d’arriver seul, à Audenarde comme au Vélodrome de Roubaix. Il en a les capacités, c’est sûr. Mais le dernier favori d’un Monument s’appelait Peter Sagan, et tout le monde ou presque a couru contre lui. Suffisant pour le faire échouer à la seconde place. Fabian Cancellara possède évidemment beaucoup plus d’expérience que le jeune slovaque, mais pas forcément moins de coureurs qui veulent sa peau…

Robin Watt


 

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