La Dauphiné s’est achevé, et la formation britannique s’est encore imposée. Après la victoire de Bradley Wiggins en 2012, Chris Froome s’est fait un plaisir de remporter l’épreuve savoyarde. Et comme l’an passé, les hommes en noir ont réalisé le doublé, cette fois grâce à Richie Porte. Une domination toujours aussi impressionnante…
De nouveaux rôles, les mêmes résultats
2012 avait été l’année de « Sir » Bradley Wiggins, 2013 est en passe de devenir celle de Chris Froome. Equipier du boss l’année passée, Frommey a changé de rôle cette saison. Wiggo occupé sur le Giro, voici le Kenyan blanc dans la peau du nouveau leader incontesté, au moins aussi fort que le précédent. Cette promotion pour Froome a amené celle de Porte, devenu le lieutenant de grand luxe. Plus loin dans la hiérarchie, on a aussi découvert de nouvelles têtes, comme celles de Vasil Kiryienka ou de Peter Kennaugh. Tous ces changements auraient pu chambouler le système mis en place par la Sky, mais celui-ci n’a finalement été que renforcé. Depuis le début de saison, sur les courses par étapes où ils passent, les Britanniques s’imposent. Il n’y a eu que trois exceptions : sur Tirreno-Adriatico, au Tour du Pays-Basque puis sur le Giro. Cependant, avec trois deuxièmes places, la victoire n’était jamais loin.
Plus à l’aise sur les routes françaises, la Sky a remporté coup sur coup Paris-Nice, le Critérium International et désormais le Dauphiné. Sans oublier, hors des frontières hexagonales, le Tour d’Oman et celui de Romandie. Une véritable razzia… Mais à l’inverse de la saison dernière, où Wiggins se chargeait de gagner un peu partout, la philosophie a légèrement évolué. Si Chris Froome est le leader indiscutable, l’équipier Porte se voit gratifié de certaines responsabilités. Simplement utilisé comme rampe de lancement sur le dernier Tour de France, voilà que cette année il peut se permettre d’aller chercher des victoires de prestige. Pendant que Froome était occupé sur Tirreno, l’Australien s’est ainsi octroyé la Course au Soleil. Et même lorsque le patron est de retour, il a le droit à une partie des succès, comme sur le Critérium International ou ce dimanche sur l’ultime étape du Dauphiné, que Froome a tenté de lui faire remporter.
Un duo encore meilleur que l’an passé ?
Une véritable complicité semble donc s’être instaurée entre les deux hommes. Après plusieurs jours de boulot, Porte se voit désormais récompensé. On ne sait pas réellement si c’est une initiative de l’ancien coureur de la Barloworld ou bien du staff de la Sky. Mais c’est en tout cas un réel changement puisque sous « l’ère Wiggins », le reste de l’équipe ne pouvait que récupérer les miettes. Froome, Porte ou Rogers, ses plus fidèles lieutenants, n’avaient jamais eu droit de jouer leur carte personnelle lorsque Brad était présent. C’est sûrement à cause de ça que sont nés les premières tensions entre Froome et Wiggins, et on peut imaginer que l’encadrement britannique souhaite un peu plus de longévité pour le duo Froome-Porte. Alors finalement, que tout soit calculé ou bien parfois spontané ne change pas grand chose : l’Australien a droit à sa part du gâteau et ne devrait pas se rebeller de sitôt.
Plutôt inquiétant pour les adversaires de Sky, qui doivent se demander comment contrecarrer cette armada sur la Grande Boucle. Froome est dans les temps de passage de la référence Wiggins en 2012, et Porte se montre tellement impressionnant qu’on imagine déjà les deux hommes sur le podium du Tour en juillet prochain. Insolente de domination, l’équipe de Dave Brailsford se partage certes les succès en interne, mais ne laisse presque rien aux autres formations. Cette alliance entre les deux coureurs de 28 ans pourrait donc faire de gros dégâts sur les prochaines courses si leur entente perdure. D’autant que jusqu’à présent, et cela s’est confirmé sur le Dauphiné, Froome s’est toujours montré assez largement supérieur à Porte. Le Tasmanien n’a donc pour le moment aucune raison de demander un rôle de leader, comme pouvait y prétendre le natif de Nairobi après ses performances de l’an dernier. La Sky devrait donc continuer d’outrageusement dominer les courses par étapes, et ainsi de tutoyer le ciel.
Robin Watt
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