En plein automne, au moment où les arbres perdent leurs feuilles, la saison sur route prend fin. Il est temps de faire une pause et de laisser coureurs et organisateurs préparer la saison prochaine. Jusqu’à la reprise, et encore un peu plus, c’est le cyclo-cross qui va focaliser notre attention. La boue, les circuits apocalyptiques et le public belge toujours au rendez-vous, c’est une autre facette du cyclisme qui s’offre à nous. Pour notre plus grand bonheur, comme chaque hiver.

Pas le temps de déprimer…

Laisser de côté pour quelques mois les Rodriguez, Cancellara, Nibali, Sagan ou Froome, qui ont fait la pluie et le beau temps des derniers mois, aurait pu nous laisser un goût amer, voir nous amener à une déprime légitime. Les grands tours sont déjà de l’histoire ancienne, et même si la météo peut nous rappeler les classiques du début de printemps, on est obligés de se rendre compte que plus grand chose d’autre nous en rapproche. Les coureurs que l’on a pu suivre depuis janvier dernier, ont, pour la grande majorité, raccroché les vélos. Pour quelques semaines seulement, car il faudra bientôt préparer la saison prochaine. Mais tout ça sera fait dans un relatif secret, et jusqu’à la mi-janvier, l’actualité se fera rare. Heureusement, il y a le cyclo-cross pour palier à tout ça…

Si les parcours sont totalement différents, l’ambiance, elle, n’est pas sans rappeler, justement, les courses d’un jour que l’on aime tant suivre les dimanches souvent pluvieux, parfois ensoleillés, de mars ou avril. Un Milan-Sanremo sous un déluge ou un Tour des Flandres un jour de grand ciel bleu, on a encore les images de cette saison dans la tête. Et les épreuves de cyclo-cross qui vont se succéder tout au long de l’hiver amèneront une tension similaire. Car là aussi, tout se jouera sur une journée, sur quelques tours d’un circuit boueux s’il pleut, sablonneux s’il fait beau, mais dans tous les cas difficilement apprivoisable. Et là aussi, les Belges seront présents. De Sven Nys à Serge Pauwels en passant par Niels Albert, entre autres, les coureurs, flamands ou wallons, dominent chaque année la discipline. De quoi redonner le sourire à un public qui n’a pas souvent eu l’occasion d’exulter depuis plusieurs mois.

…et pour certains, de se reposer !

Malgré tout, en plus de nous, observateurs, dont la débauche d’énergie demeure minime, quelques champions troqueront simplement le vélo de route contre celui de cyclo-cross, sans prendre ne serait-ce qu’une semaine de repos. Ils s’appellent Francis Mourey ou John Gadret, et viendront s’ajouter à Pauwels ou Stybar, notamment. Ceux-là enchaînent la saison sur route et celle de cyclo-cross, souvent la discipline de leurs premiers amours. Parce que le cyclo est totalement différent. S’il se court aussi sur une bicyclette, il ne ressemble en quasi-rien à la saison classique sur route. Les centaines de kilomètres effectués en peloton, à l’abris du vent, sont alors un lointain souvenir. Il est désormais question d’une intensité folle sur quelques dizaines de bornes « seulement ». Pour un spectacle décuplé !

Car c’est bien ce qui amène autant de public, surtout quand parfois, il faut payer pour pouvoir se positionner autour du parcours ! Les quelques inconvénients d’un circuit, où l’entrée peut être filtrée, au contraire d’une épreuve qui sillonne les routes d’une région… Mais les Belges, surtout, ne s’en plaignent pas trop jusqu’à maintenant, tant ils y trouvent leur compte. Et ailleurs non plus, on ne bronche pas. Parce que le cyclo-cross est un véritable spectacle, parfois plus que les courses auxquelles ont assiste sur la route de janvier à octobre. Jusqu’aux Mondiaux, qui marqueront l’apogée de cette saison parallèle, nous allons vivre des dimanches forcément perturbants au début, et des courses évidemment différentes. Mais surtout pas moins passionnantes…

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.