Demain a lieu le Tour des Flandres, le deuxième monument de l’année. Le « het vlaanderen mooiste » comme on l’appelle dans le coin, comprenez la plus belle des flandriennes. Et ces derniers jours, pendant que les équipes reconnaissaient le parcours, une vingtaine de tentes VIP ont pris place, toutes plus grandes les unes que les autres, avec un luxe rarement vu dans le cyclisme. A la baguette, l’organisateur Flanders Classics, ou les quelques sponsors de l’épreuve. Le prix minimum pour y rentrer et avoir une coupe de champagne : 90 euros. Les bulles passent mal. Et pour manger, il faut rajouter 110 euros. Pourtant, ne vous inquiétez pas, les milliers de places disponibles ont été très vites achetées par des gens qui, pour la plupart, ne connaissent pas grand-chose au cyclisme. Néanmoins, ne nous voilons pas la face. Pour organiser une telle épreuve et réunir le gratin mondial, il faut, en plus du prestige, des moyens. De ce point de vue, les VIP contribuent à faire vivre le Tour des Flandres, et à le développer. Ils nous aident, en quelque sorte, nous les fans de cyclisme.
En parlant des amoureux du vélo, pas moins de 16 000 cyclotouristes, dont 8000 étrangers, s’attaquent au Ronde juste avant les pros. Et environ 4000 réaliseront le parcours en entier depuis Bruges jusqu’à Audenarde. Là aussi, ce fut la ruée pour les inscriptions, et cela fait déjà deux semaines que celles-ci sont clôturées. Les organisateurs ont dû limiter le nombre de participants pour éviter les embouteillages dans les bergs. Tous ont au moins déboursés 20 euros pour pouvoir se faire mal sur les plus célèbres monts flandriens. Alors, vendredi, plusieurs locaux – dont moi, parce que je n’allais pas payer pour rouler sur des routes que je connais par cœur – ont reconnu ce fameux parcours et ses quelques changements. Seul couac, le vieux Quaremont et le Koppenberg étaient fermés, encore pour les VIP… Mais bon ça va, je n’étais pas la seule victime : Sagan n’a pas pu les monter non plus. Cependant, on a tous pu voir que les 60 derniers kilomètres allaient faire mal. En effet, l’enchaînement de monts (Koppenberg, Taaienberg, Kruisberg, Vieux Quarement, Paterberg) va piquer !
Pendant mon petit tour, j’ai eu la chance de tomber sur une équipe féminine néerlandaise, Boels-Dolmans, qui comptait dans ses rangs la championne nationale, Lizzie Arminstead. C’est quand même une des seules qui a battu Marianne Vos depuis des lustres, deuxième et devant laisser la place à sa cadette, âgée de 25 ans. L’occasion de rappeler que les dames aussi disputeront le Ronde demain matin, avec une boucle autour d’Audenarde comportant dix monts, disséminés sur 140 kilomètres. Mais malheureusement, cela se fera dans un relatif anonymat. Car si l’engouement est impressionnant (20 caméras officielles, 50 policiers et 1350 signaleurs mobilisés, 6000 VIP présents rien qu’au Vieux Quarement et à l’arrivée, 800 000 supporters le long des routes et un nombre de téléspectateurs néerlandophone estimé à 1,5 million), il ne vaut presque que pour les hommes… Malgré tout, mesdames – et messieurs -, le Tour des Flandres vous attend !
Maxime Hantson