L'équipe colombienne brille à nouveau et nous rappelle leurs prédécesseurs des années 80 - Photo Colombia
L’équipe colombienne brille à nouveau et nous rappelle leurs prédécesseurs des années 80 – Photo Colombia

Après de nombreuses années sans équipe colombienne sur un grand tour, la formation Colombia, managée par Claudio Corti, fait son retour sur ces courses par étapes et ne manque pas d’ambition. Dotée d’une génération dorée, la Colombie espère confirmer sa montée en puissance dans l’élite du cyclisme mondial, avec cette invitation sur l’une des plus grandes épreuves du programme World Tour. Après une semaine de course, on a déjà pu voir de quoi était capable cette équipe. Et le Giro est encore loin d’être terminé !

Un bon début de Giro 

Alors que les étapes de haute montagne n’ont pas encore débuté, l’équipe Colombia a déjà réussi son début de Giro. L’équipe est menée, tambours battants, par le plus blagueur des coureurs, Jarlinson Pantano. L’ancien 3e du Tour de l’Avenir a effectué de belles performances lors de cette semaine de course, notamment sur la 9e étape où il termina sur le podium, à moins de 50 secondes du valeureux russe Maxim Belkov. Mais il n’a pas été le seul à briller. Son coéquipier, Robinson Chalapud, n’est pas en reste non plus. Second au classement de la montagne, le puncheur colombien a joué jeu égal avec le vétéran Danilo Di Luca malgré la pluie battante survenue lors de la 4e étape. Aussi présents à l’occasion des sprints massifs, Ávila et Pantano sont parvenus à décrocher quelques surprenants accessits. En résumé, l’équipe Colombia se montre, mais ne possède pas encore un certain sens tactique nécessaire pour pouvoir remporter une étape. Se battant pour tout compte fait finir derrière Pirazzi au sprint intermédiaire, Chalapud a complètement délaissé la victoire finale en laissant partir Belkov alors que son coéquipier Pantano était assurément le plus fort de l’échappée. Ce manque d’expérience et de sens tactique est assurément le point faible de la formation de Claudio Corti, mais elle fait tout son charme.

L’absence d’Esteban Chaves 

Son absence n’est pas, en somme, un regret de ce Giro, vu qu’il ne faisait pas partie du groupe, mais c’est une réelle déception pour le coureur, ainsi que pour le sponsor et l’équipe entière. Vainqueur d’étape sur le Tour de Burgos 2012, l’ancien vainqueur du Tour de l’Avenir est assurément le coureur le plus talentueux de l’équipe sud-américaine. Doté d’un gabarit digne des plus “grands” grimpeurs sud-américains, le jeune coureur de 23 ans avait tout pour briller sur les nombreuses étapes alpestres que compte le Giro. Mais à cause d’une chute sur le Trofeo Laigueglia, le Colombien a dû déclarer forfait. Malgré son manque de bagage physique pour les courses World Tour, il avait les qualités requises pour briller en haute montagne, étant sûrement le plus talentueux de son équipe, devant Duarte et Atapuma. Ceux-ci, en l’absence de leur co-leader, devront assumer un rôle plus important. Après une semaine de course, les deux grimpeurs ont réussi à limiter la casse, en étant classé respectivement à la 34e et à la 36e place du classement général. En manque de repères sur une épreuve de trois semaines, ils ne devraient pas pouvoir accrocher une place intéressante à Brescia. Toutefois, leurs qualités respectives en montagne devraient leur permette de pouvoir se montrer et décrocher des accessits lors de certaines étapes. Les rêves de top 10 sont très loin et semblent désormais inaccessibles, l’équipe Colombia devra donc viser le classement de la montagne et une victoire de prestige, sur un Giro toujours aussi remarquable. Mais pour l’avenir, c’est certain, s’annonce radieux pour la formation Colombia.

Mehdi Khouch


 

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