Au niveau des chiffres, la saison 2014 de l’équipe Cofidis est presque aussi mauvaise que la précédente. Quand on y regarde d’un peu plus près, c’est finalement légèrement mieux. Mais trop peu pour ne pas revoir entièrement la stratégie. Heureusement que 2015 arrive…

Deux raisons d’être satisfaits

Daniel Navarro qui porte l’équipe. Sur les grandes épreuves auxquelles a pu participer l’équipe nordiste, le leader espagnol s’est montré à la hauteur. Sauf sur le Tour de France, mais son abandon et ses problèmes en première semaine ne remettent pas en cause ses qualités sur les courses par étapes. Neuvième du Dauphiné en juin, il a surtout réalisé une très bonne Vuelta. Face à une grosse concurrence, il a décroché un top 10 et une superbe victoire d’étape à Obregon, la seule de son équipe en World Tour. C’est parce qu’encore une fois il a surnagé au sein d’une équipe à la dérive que Navarro est conservé par Yvon Sanquer, qui a pourtant fait le choix pour 2015 de mettre de côté les courses à étapes dans le but de se concentrer sur les sprints.

La régularité de Julien Simon. On peut évidemment reprocher à l’ancien coureur de Saur-Sojasun de n’avoir levé les bras qu’à une seule reprise cette saison. Mais il faut bien, aussi, trouver de quoi se satisfaire après une saison qui laissait beaucoup d’espoir à Cofidis en début d’année. Et Simon, régulier au possible – notamment sur les épreuves d’une Coupe de France qu’il a remportée – fait partie de ceux qui ont tenu leur rang en 2014. Du GP la Marseillaise début février au Tour de Vendée en octobre dernier, le Breton a enchaîné les places d’honneur : la Route Adélie, Paris-Camembert, les Tours du Finistère et du Doubs ou les GP de Wallonie et d’Isbergues représentent autant de tops 10 dans la saison du puncheur-sprinteur. Sans oublier cette victoire au GP de Plumelec ou cette quatrième place aux France. Pas si mal.

Trois raisons d’être déçus

L’inefficacité du trio de leaders. Cette saison, Cofidis ne comptait pas que sur Navarro pour les grands tours. Jérôme Coppel, Rein Taaramäe et dans une moindre mesure Christophe Le Mével devaient assurer sur les courses par étapes. Autant dire que la désillusion fut grande. Ils ont tous des circonstances atténuantes, entre blessures, maladies ou années qui passent, mais pas de là à ne pas décrocher un seul top 20 au cours de la saison. Le Mével, pas le plus attendu, a été le « meilleur », 22e de la Vuelta. Sur cette même épreuve, Coppel n’a pu faire mieux que 31e, alors que Taaramäe a terminé anonymement 88e de la Grande Boucle. Et ces résultats sur trois semaines ne sont pas isolés. Au contraire, ils s’inscrivent dans la norme d’une saison où les trois larrons auront toujours été trop loin. De quoi expliquer qu’en 2015, Cofidis se passera d’eux.

Adrien Petit qui continue de se chercher. En début de saison, il ne savait pas qu’il était destiné à être le futur équipier de Nacer Bouhanni pour 2015. Cependant, il savait qu’il n’aurait pas éternellement la confiance de son équipe en tant que sprinteur numéro un. Cela ne lui a pas permis de se sublimer au cours de la saison, puisqu’il n’a décroché qu’un petit succès, sur le Tro Bro Léon. A côté de ça, neuf tops 10, et pas un seul sprint réussi sur le Tour de France (22e au mieux, à Lille). C’est bien loin de ce que l’on espérait de lui il y a encore quelques années, lorsqu’il emmenait à la perfection Arnaud Démare sur les Mondiaux Espoirs de 2011 et qu’on voyait en lui un potentiel grand sprinteur-flandrien.

Une trop grande discrétion sur le Tour. Lorsqu’on essaie de se remémorer un Cofidis à son avantage sur le dernier Tour de France, il est très difficile de sortir un nom, sauf peut-être celui de Cyril Lemoine. Le sprinteur tricolore a paradoxalement porté le maillot à pois et décroché quelques placettes honorables (10e à Arenberg, 12e à Reims). Mais à part ça… Luis Angel Maté, 31e à Paris, est le premier Cofidis du classement général. Rein Taaramäe est passé complètement à côté de l’épreuve, lui qui avait terminé onzième il y a seulement trois ans. Adrien Petit n’a pas disputé un seul sprint au niveau attendu, et Julien Simon n’a montré le bout de son nez qu’une seule fois, à Bergerac. Parce que montrer le maillot ne suffit plus pour réussir un Tour de France, on attendait beaucoup plus des hommes d’Yvon Sanquer.

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