En remportant la troisième étape du Giro, Luca Paolini s'est emparé du maillot rose de leader - Photo Katusha
En remportant la troisième étape du Giro, Luca Paolini s’est emparé du maillot rose de leader – Photo Katusha

La suprématie italienne a fortement été bousculé ces dernières années sur son Giro national. Ainsi, plus d’étrangers s’y sont imposés ces cinq dernières éditions que sur les quinze précédentes et seul Vincenzo Nibali porte désormais les espoirs de la nation dans la quête du général. Mais s’il y a bien un domaine ou les Transalpins excellent encore, c’est la chasse aux étapes. Cette 96ème édition part bien et ne devrait pas déroger à la règle. Première analyse et tour d’horizon des protagonistes.

Un maillot rose qui ouvre la voie

Depuis que la route s’est élevée, ils sont maitres en leur pays. Deux victoires en deux jours, un maillot rose et un triplé à l’arrivée de cette quatrième étape, le cyclisme italien voit rose sur son tour national. Un homme illustre cette réussite : Luca Paolini. Le Milanais disputait cette année son premier Giro et n’a pas attendu longtemps pour se mettre en évidence. Il s’est imposé sur la troisième étape en faussant compagnie au peloton dans la descente du Sella di Catona et a endossé par la même occasion le maglia rosa. Dans une très bonne dynamique, il a passé sans encombre l’étape de ce mardi et son ascension finale, pouvant dorénavant voir plus loin avec sa tunique rose, qu’il pourrait conserver jusqu’au chrono de Saltara de samedi.

Les spectateurs italiens, à l’instar des français, perdaient peu à peu l’habitude de voir leurs protégés en tête du classement général étrenner leur maillot de leader. Ces deux dernières années, seulement deux hommes avaient pu gouter aux joies du rose et ne l’avaient conservé chacun qu’une journée. Loin des années ou ce maillot se partageait entre les locaux durant les 21 jours de course. Avant Paolini, c’est le jeune Salvatore Puccio qui avait eu la chance d’endosser cette tunique à la suite de la victoire de son équipe Sky sur le chrono par équipes. La dynamique fut lancée et elle semble désormais irrésistible. D’autant plus que ses acteurs étaient inattendus, nouvel exemple sur cette étape arrivant à Serra San Bruno.

Une jeunesse qui a du punch

Enrico Battaglin qui devance Fabio Felline, vous n’êtes pas sur le Baby Giro mais bien sur une étape de moyenne montagne de l’épreuve élite. Le Vénitien a surpris tout son monde sur les pavés de Serra San Bruno pour s’adjuger un succès de prestige et confirmer les espoirs placés en lui. Felline lui, démontre une nouvelle fois ses aptitudes sur les arrivées escarpées et risque de faire mouche sur ces trois semaines. L’Italie compte sur eux. Cette jeune génération de puncheurs/sprinteurs aux dents longues longtemps barrée par les cadres dans leurs équipes respectives est désormais pleine de responsabilités sur la course la plus importante de l’année. Le final de cette 4ème étape illustre bien cette tendance : un Di Luca, qui a fait la gloire de l’Italie cette dernière décennie, à bout de souffle et rattrapé par la fougue du coureur de la Bardiani.

Ce contingent est très dense et nul doute qu’il refera parler de lui sur ces trois semaines. Elia Viviani (23 ans) est passé tout prêt d’un maillot rose inaugural à Naples et pourrait trouver la délivrance dans les prochains jours. Tout comme Giacomo Nizzolo (24 ans) ou Sacha Modolo (25 ans) à la pointe de vitesse redoutable. Et si les cadres Giovanni Visconti (3ème de la dernière étape) ou Stefano Garzelli devraient se montrer quand la route s’élèvera, ils seront épaulés dans la quête d’un succès d’étape par les Brambilla, Caruso, Rabottini et autres Cattaneo, tous âgés de moins de 25 ans. Ce Tour d’Italie part sur des chapeaux de roue pour les Transalpins, qui nous offrent un savoureux compromis entre opportunisme des briscards et fougue de la jeune garde. Et ce n’est qu’un début.

Amine Ladouani


 

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.