Sur le Tour de France, les deux hommes s'étaient déjà livrés une grosse bataille - Photo Chronique du Vélo
Sur le Tour de France, les deux hommes s’étaient déjà livrés une grosse bataille – Photo Chronique du Vélo

Incontestablement, ils sont les deux meilleurs sprinteurs du peloton. Longtemps dans l’ombre du Britannique, l’Allemand est depuis deux ans le principal concurrent du « Man of the Man ». Chez Lotto – Belisol, le « Gorille » a une équipe pour lui, et ça fonctionne parfaitement. Avec trois victoires d’étapes sur le Tour Down Under en début de saison, l’Allemand marqua les premiers points dans ce duel acharné. Vite rattrapé par Mark Cavendish, triple vainqueur sur les routes qatariennes et désireux de prouver que son changement d’équipe hivernal ne le freinerait pas dans sa quête de victoires. A l’heure actuelle, le « Cav » compte une seule victoire de plus que Greipel (5 à 4). Tirreno-Adriatico, première épreuve de l’année qui verra aux prises les deux concernés, devrait alors les départager une première fois.

Prendre l’ascendant psychologique

Le principal terrain d’expression des deux cadors du sprint demeure depuis quelques années le Tour de France. En progression chaque année, Greipel, grâce à ses trois étapes sur la Grande Boucle 2012, en a subtilisé quelques unes à son meilleur ennemi. Cavendish, qui comptait 20 victoires en quatre éditions – soit un moyenne de cinq bouquets par an – n’a levé les bras qu’à trois reprises l’été dernier. C’est donc très clair, le natif de Rostock empiète de plus en plus sur les plates bandes de l’ancien champion du monde. En se partageant les victoires, les deux monstres ont donc été incapables de décrocher le maillot vert à Paris, revenu au beaucoup plus polyvalent Peter Sagan. Pour distancer le Slovaque dans ce classement, il faudra donc que l’un des deux prenne un avantage conséquent sur l’autre.

Cependant, le rapport de force semble se déséquilibrer. Avec Adam Hansen, Marcel Sieberg, Jurgen Roelandts et Greg Henderson, le sprinteur de Lotto – Belisol possède ce que l’on peut aisément qualifier du meilleur train au monde. De son côté, Mark Cavendish doit apprendre à se débrouiller seul. Lui qui avait quitté Sky à cause des rôles encombrants de Bradley Wiggins et Chris Froome se voit encore considéré comme un coureur parmi d’autres chez Omega Pharma – Quick Step. Ainsi, sur la course transalpine, le déjà double vainqueur d’étape sur l’épreuve devra faire avec Gert Steegmans, Guillaume van Keirsbulck voire Niki Terpstra. Et c’est tout ! Une situation qui s’est inversée en comparaison aux dernières saisons. De quoi, peut-être, permettre à Greipel de s’imposer au moins une fois de plus que son rival sur les trois étapes pour sprinteurs que comporte le parcours.

L’intru Peter Sagan

Toutefois, rien n’est joué d’avance pour le coureur de 30 ans, malgré des pronostics qui peuvent le donner favori. Peter Sagan, même seul – ou presque, puisqu’il pourra compter sur Fabio Sabatini – est capable de tout. On se rappelle de sa victoire sur le dernier Tour de France, à Metz. Le final était totalement plat, mais le Slovaque avait pourtant devancé tout le peloton. Et notamment Greipel, deuxième. Les étapes de Narni Scalo et Porto Sant’Elpidio, assez escarpées, pourraient donc échapper à Greipel et Cavendish. Mais finalement, même la deuxième étape, entre San Vincenzo et Indicatore, ne semble pas réservée aux deux favoris. Le Slovaque aussi, rêve de maillot vert sur la Grande Boucle. Après l’avoir déjà conquis en 2012, il sait donc comment s’y prendre. Et à n’en pas douter, ce Tirreno lui servira de première répétition, lui permettant de se situer de nouveau dans la hiérarchie des sprinteurs.

En plus de leur duel, Greipel et Cavendish devront donc batailler ensemble contre le phénomène Peter Sagan. Car à seulement 22 ans, le leader de la Cannondale pourrait être celui qui les fera tout les deux tomber. Avant de se demander qui de l’Allemand ou du Britannique imposera sa suprématie sur le sprint mondial, il faudrait savoir si c’est bien un de ces deux là qui restera au pouvoir. Car Sagan a les dents longues, et surement pas envie de s’arrêter. Messieurs, vous êtes prévenus. Mais à n’en pas douter, avec la rivalité qui anime le « Man Express » et double vainqueur du Tour Down Under, ils seraient capables de se battre comme des lions pour savoir qui finirait deuxième…

Robin Watt


 

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