Avec le départ de Vincenzo Nibali à l’hiver dernier, l’équipe de Roberto Amadio devait changer son fusil d’épaule. Avec l’unique et vieillissant Ivan Basso pour viser les courses par étapes, les classiques devaient logiquement prendre une place plus importante. Et grâce à l’inévitable Peter Sagan, le choix a payé !

Sagan, l’homme le plus prolifique

Avec 22 victoires (mais aussi 15 podiums) sur l’ensemble de la saison, le Slovaque a dominé le World Tour, et largement. Cavendish, deuxième, ne compte que 19 bouquets, et Kittel, troisième, a terminé la saison à 16 victoires. Sagan est donc bien le patron, et si Cannondale a réussi sa saison, c’est en très grande partie grâce à lui. Parce que le garçon de seulement 23 ans a été au four et au moulin. Sur les courses par étapes, avec bien sûr le maillot vert du Tour de France, comme en 2012, avec une étape en prime. A côté, il y a eu le Tour d’Oman (deux étapes), Tirreno (deux étapes), le Tour de Californie (deux étapes), de Suisse (deux étapes), l’USA Pro Challenge (quatre étapes) et le Tour d’Alberta (trois étapes). Une véritable razzia, accompagnée des nombreux succès d’un autre homme spécialiste des sprints, Elia Viviani. Car le jeune italien a de son côté apporté six succès à la Cannondale, dont un particulièrement prestigieux sur le Dauphiné.

En revanche, en ce qui concerne le reste de l’équipe, le bilan statistique est plus mitigé. Le prodige annoncé Moreno Moser, a déçu avec une unique victoire sur les Strade Bianche. Il a donc fallu compter sur De Marchi pour remporter une étape du Dauphiné, et sur Ratto lors de la Vuelta. Deux succès qui apportent un peu de visibilité à la structure américaine, qui a bien du mal à se défaire de sa Sagan-dépendance. Parce qu’en ce qui concerne les classements généraux, les résultats sont faméliques. Ivan Basso, leader incontesté, n’a pas pu participer au Giro et au Tour. Et sur une Vuelta bien engagée, il a été contraint à l’abandon. Autant dire qu’à part un Tour de Pologne clôturé à la huitième place, le Lombard n’a pas eu grand chose à se mettre sous la dent. Le poids des années, en partie au moins…

Des classiques réussies

Au contraire des grands tours, Cannondale a parfaitement géré les classiques, aussi bien printanières qu’automnales. Encore une fois, grâce à Peter Sagan uniquement, ou presque. La victoire a mis du temps à venir, après deux deuxièmes places sur Milan-Sanremo et le GP E3, avant la consécration sur Gand-Wevelgem. Puis la conclusion est de nouveau devenue difficile. Vainqueur en World Tour du GP de Montréal en septembre, il n’y a pas eu de grande victoire entre les deux, si ce n’est le succès sur la Flèche brabançonne devant Gilbert. Malgré tout, le Slovaque s’est montré très régulier, terminant deuxième du Tour des Flandres puis douzième de la Flèche, l’ardennaise qui semble lui convenir le moins. Sans oublier, en fin de saison, une dixième place à Québec après une course où il s’était montré très costaud, et une sixième place sur les Mondiaux de Florence.

Un bilan encore loin de celui des purs classicmens, qui ratent beaucoup moins l’occasion de lever les bras. Mais il faut dire que le garçon est tombé face à un grand Cancellara le plus souvent, et face à de sacrés outsiders le reste du temps. Alors à son âge, il doit encore apprendre, c’est normal. Mais cette première année axée beaucoup plus sur les classiques que la précédente montre la destination que semble prendre le natif de Zilina. C’est donc très prometteur pour l’avenir, Sagan étant capable de briller sur les flandriennes comme sur les ardennaises, en arrivant seul ou en réglant un ou groupe plus ou moins volumineux. Un homme complet qui tant qu’il sera chez Cannondale, assurera la vingtaine de victoires annuelles. Roberto Amadio ne peut pas rêver mieux, et peut désormais s’atteler à faire éclore ses autres pépites.

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