Sur le Tour de France 2012, Cadel Evans était bien loin du niveau des ses concurrents - Photo Chronique du Vélo

L’année 2011 avait été celle du sacre pour l’Australien. Une victoire sur le Tour de France après avoir préparé minutieusement l’épreuve venait récompenser un déjà trentenaire pas toujours chanceux tout au long de sa carrière. Mais 2012, qui devait marquer l’affrontement avec un coureur du même profil, Bradley Wiggins, l’aura simplement vu s’écrouler. La pression et les blessures auront eu raison du Champion du monde 2009. Mais il y a aussi une autre hypothèse, celle du 35e anniversaire de Cadel Evans, qui marque un pallier important dans la vie d’un cycliste. Reste à voir si le point de non retour a été atteint ou si l’Australien est capable de remonter la pente.

La présence de Van Garderen, bonne ou mauvaise ?

Septième du dernier Tour de France, Cadel Evans a vu son jeune coéqupier lui passer devant et terminer cinquième. Si l’ancien vététiste n’avait pas retenu son gregario de luxe dans certaines ascensions, on peut même imaginer que l’Américain serait monter sur le podium. Cette situation où l’élève dépasse le maître est donc assez délicate à gérer, que ce soit pour Evans ou pour le staff de BMC. En effet, le natif de Katherine est depuis la création de l’équipe le leader désigné. L’importance ascendante de « TVG » n’est donc pas forcément de bon augure pour l’Australien, qui se voit en quelque sorte relégué au second plan.

Car sur ce que l’on a vu en juillet dernier, le meilleur homme de la formation américano-suisse sur les courses de trois semaines est bel et bien Tejay Van Garderen. Et à 24 ans, le meilleur jeune du 99e Tour de France a une marge de progression bien supérieure à celle d’Evans, qui semble logiquement sur le déclin. Alors tout n’est pas perdu pour le coureur de 35 ans, qui pourrait, par une réaction d’orgueil, revenir au premier plan. De plus, John Lelangue est loin d’avoir rayé son nom des coureurs très importants de l’équipe. Mais Van Garderen, malgré un rôle d’équipier qu’il n’a jamais rechigné à tenir, est désormais en concurrence directe avec son leader.

Très peu de temps pour rétablir la hiérarchie

S’il veut avoir autour de lui une armée à son service pour le centenaire de la Grande Boucle, Evans va devoir rétablir l’ordre au plus vite au sein de l’équipe BMC. Deuxième du Tour de San Luis, son coéquipier Américain a déjà porté une première banderille. Il n’y a aucun doute sur le fait que l’ancien prodige du Team Columbia ne cherche pas à déloger l’icone. Mais la logique de sa progression en fait un coureur de plus en plus impressionnant, au niveau duquel Evans n’a peut-être plus la force de s’élever. Les prochains mois seront donc des plus importants pour l’homme aux deux deuxièmes places sur le Tour.

En cas de belles prestations sur ses premiers objectifs de la saison, Cadel pourrait conserver son rôle de leader attitré, et même celui de prétendant légitime pour la victoire sur les Champs en juillet prochain. Le principal intéressé n’a d’ailleurs pas peur de l’affirmer. Il est conscient du niveau qu’il a laissé paraître, et assure qu’il sera bien là en 2013. « Normalement, les choses devraient revenir à la normale. Je me sens plus à l’aise avec le Tour 2013. J’ai hâte. » On a envie de le croire, mais il faudra réaliser un excellent mois de mars pour dissiper des doutes pas forcément illégitimes.

Robin Watt


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