A voir le nombre et le prestige des victoires de l’équipe néerlandaise cette saison, on pourrait tirer le bilan d’une année décevante. Mais c’est finalement dans les accessits que les leaders de Belkin ont – encore une fois – brillé en 2014. Vanmarcke sur les classiques, Ten Dam sur les courses par étapes et Mollema sur les deux, ont fait la pluie et le beau temps de la future Lotto NL – Jumbo.

Trois raisons d’être satisfaits

La confirmation de Sep Vanmarcke. Après avoir pointé le bout de son nez en 2012 et apporté quelques places d’honneur intéressantes à son palmarès en 2013, le Belge était très attendu au printemps dernier. Il n’a pas déçu. Bien évidemment, il aurait pu espérer décrocher une victoire, peut-être même sur l’un des deux monuments pavés. Mais sa régularité a prouvé que ce n’était que partie remise. Cinquième du GP E3, quatrième de Gand-Wevelgem et de Paris-Roubaix, et enfin troisième du Tour des Flandres, le natif de Courtrai a répondu présent partout où on l’attendait. A 26 ans, il va commencer à falloir penser aux succès de prestige, d’autant qu’il se pose clairement comme le successeur de Cancellara et Boonen. Mais les résultats de cette année, la première où il pouvait être considéré comme l’un des favoris, restent largement acceptables pour celui qui va désormais devoir appréhender la pression.

La régularité de Bauke Mollema. Le grand leader de l’équipe pour les classiques ardennaises et surtout les grands tours a fait un peu moins bien que la saison dernière, où il avait terminé sixième du Tour de France. Mais sa dixième place en juillet reste largement acceptable quand on prend en considération la régularité avec laquelle il a couru tout au long de la saison. Présent dès le début du printemps au Pays-basque, il a enchaîné avec le triptyque ardennais (4e de l’Amstel, 7e de la Flèche, 15  de Liège), avant de revenir durant l’été en Suisse (3e) et sur la Grande Boucle. Quand on ajoute à cela la deuxième place du Néerlandais à San Sebastian au mois d’août, ou ses deux dixièmes places sur les classiques canadiennes de septembre, difficile de lui reprocher quelque chose sur l’ensemble de la saison. Sauf peut-être un bouquet autre part que sur le Tour de Norvège, mais ce serait vraiment chipoter pour pas grand chose. Le futur coureur Trek sera forcément regretté chez Belkin.

Laurens Ten Dam parfait leader de substitution. Quand Mollema a commencé à marquer le pas sur les routes de juillet, son compatriote a su parfaitement prendre le relais. Déjà en 2013, il s’était montré très à l’aise en début de Tour, avant de progressivement perdre du temps en deuxième partie d’épreuve, jusqu’à sortir du top 10. Cette fois, le trentenaire désormais bien expérimenté ne s’est pas fait avoir. Il a géré sa course de bout en bout, arrivant au départ de Leeds avec beaucoup de fraîcheur suite à son discret début de saison. D’abord présent, pensait-on, pour épauler Mollema, il a petit à petit eu autant d’équipiers autour de lui, jusqu’à finalement terminer devant celui qui devait être son leader (neuvième à Paris). S’il n’a brillé que durant la Grande Boucle, Ten Dam l’a si bien fait qu’il s’est légitimement posé en second leader de l’écurie Belkin, et qu’il pourrait prendre les rênes sur les grands tours l’an prochain.

Trois raisons d’être déçus

Les difficultés de Lars-Petter Nordhaug. Le Norvégien nous avait habitué ces dernières saisons à quelques courses de haut niveau. Même si c’était souvent sur des épreuves de second rang, l’ancien coureur de la Sky était les saisons passées un coureur régulièrement présent dans les finals de classiques. Cette année, il n’en a rien été. En World Tour, il ne compte que deux tops 10 au compteur, un sur une étape du Tour de Pologne, un autre sur une étape du Dauphiné. Pas folichon pour un coureur il y a peu annoncé comme un futur grand et qui désormais trentenaire semble avoir laissé derrière lui ses plus belles années.

Le duo Gesink-Kruijswijk. Pour les deux Néerlandais, le bilan est moins catastrophique que l’an dernier. Robert Gesink avait bien débuté la Vuelta, mais a dû abandonner, et Steven Kruijswijk n’a rien de mieux qu’une quinzième place sur le Tour, même s’il était venu épauler Mollema et Ten Dam. Mais c’est bien tout. Alors forcément, pour ceux que l’on considéraient comme les futurs grands leaders de l’ancienne Rabobank, la déception est grande. Pour Gesink, on commençait à le savoir, mais c’est comme si chaque année on espérait une résurrection. Et Kruijswijk est en train de prendre le même chemin.

Les victoires de Théo Bos. Chaque année c’est la même chose. Le Néerlandais cartonne, encore neuf victoires en 2014. Mais sur des épreuves tellement peu réputées que ça en devient anecdotique : Tour du Langkawi, World Ports Classic, Ronde van Zeeland, Tour de l’Eurométropole, Tour d’Alberta… Il n’y a bien que ce bouquet au Tour de Pologne qui soit du standing attendu pour un sprinteur du niveau de Bos. Mais force est de constater que l’ancien pistard, dès qu’il y a des bosses ou de la concurrence, ne répond plus présent comme son équipe et les observateurs pourraient l’espérer. Parce qu’aujourd’hui un sprinteur doit savoir se débrouiller seul et gagner plus ou moins dans toutes les circonstances, Bos ne gagne pas autant qu’il le devrait. Et ce n’est pas maintenant qu’il va se métamorphoser.

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