Largement plébiscité par la rédaction, Arnaud Démare aura véritablement marqué de son empreinte la saison écoulée. Figure de proue du cyclisme français, il incarne également l’avenir à l’échelle internationale. Champion du monde espoir il y a tous justes deux ans, Démare s’est rapidement offert les meilleurs spécialistes de sa discipline afin de construire son palmarès hors du commun pour un coureur âgé de 22 ans.

Un affrontement à distance avec Bouhanni

La France attendait depuis longtemps un sprinteur de classe mondiale : avec Démare et Bouhanni, elle en possède deux. Qui pour l’instant doivent cohabiter dans la même équipe, et donc se partager le gâteau. Pourtant davantage confirmé, le vainqueur de la Vattenfall Cyclassic a largement été exporté au contraire de Bouhanni, qui a eu la chance d’être aligné au départ d’épreuves telles que Paris-Nice ou le Tour de France, avec une fortune diverse. Le bilan comptable a beau pencher en faveur de l’ancien champion de France (11 succès à 9), les circonstances et la manière vont au crédit de Démare, qui a souvent été confronté à une opposition plus sévère lors de ses victoires, comme lors de ce sprint phénoménal en Suisse où il disposa du gratin mondial (Degenkolb, Goss, Sagan…) ou bien de son exploit sur l’Eneco Tour au bout d’un parcours difficile.

Ce qui fait la force de Démare, c’est aussi sa polyvalence : capable de franchir quelques côtes bien relevées, il se distingue également sur les pavés du nord qu’il affectionne de plus en plus, en atteste sa razzia sur les 4 jours de Dunkerque, avec 3 étapes et le classement général à la clé. La course française a d’ailleurs pris l’habitude de servir de tremplin de confirmation aux jeunes sprinteurs. Ces dernières années, Marcel Kittel et John Degenkolb avaient chacun franchit un nouveau palier en dominant les 4 jours, avant de réussir brillamment la suite de leur saison.

Attendu encore plus haut

Ainsi, malgré son statut naissant, Démare n’a pour l’instant pris part qu’à une seule course de trois semaines, le Giro 2012. Longtemps préservé par Madiot, il doit désormais passer ce cap qui sépare les très bons sprinteurs du sommet mondial incarné par Marcel Kittel et Mark Cavendish, qui gagnent à tours de bras les étapes plates des grands tours. Physiquement et mentalement, Démare est prêt pour le Tour de France. Reste à régler la question de sa cohabitation avec Bouhanni. Une chose est sûre, le départ d’Angleterre et plus précisément l’arrivée à Londres sied à merveille au Beauvaisien qui s’y était imposé sur le tracé de la Ride London Classic au mois d’août, une course d’un jour en devenir.

Les courses d’un jour justement, voilà un terrain propice aux qualités de Démare. Après le Samyn, Cholet-Pays de Loire et bien sur la classique d’Hambourg dès son année de passage chez les professionnels, le sprinteur s’est offert cette saison, en plus de l’épreuve londonienne, les Grands Prix d’Isbergues et de Denain. Au rayon des places d’honneurs, des duels fabuleux face à son rival John Degenkolb, qui possède un profil similaire au sien. Véritable bourreau du français, l’Allemand a terminé l’année 2013 de façon impressionnante, le battant à Hambourg bien sûr, mais également sur ses terres à l’occasion de Paris-Bourges et Paris-Tours. Entre Bouhanni et Degenkolb, notre Vélo d’Or français s’est trouvé de sérieux rivaux, et leurs futurs affrontements nous font frémir d’impatience.

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