Armstrong et Livestrong, c'est officiellement terminé. Mais en coulisse, l'Américain ne lâche rien - Photo FoxNews
Armstrong et Livestrong, c’est officiellement terminé. Mais en coulisse, l’Américain ne lâche rien – Photo FoxNews

Les mois qui ont suivi ses révélations choisies concernant ses sept années de domination sur le cyclisme mondial et en particulier sur le Tour de France, Lance Armstrong s’est fait petit. Mais aujourd’hui il réapparaît tel un Calimero, comme par hasard au moment où son fondation subit un nouveau coup dur. Est-il en train de se jouer, encore une fois, des observateurs du cyclisme ?

Livestrong au plus mal

Créée en 1997 par Lance Armstrong, la Livestrong a évidemment connu un terrible coup de mou suite au scandale de dopage auquel a été lié l’ancien Boss. Les révélations du désormais ex-vainqueur du Tour, même si beaucoup s’en doutaient, ont fini de lever le voile sur la personnalité de l’Américain, et les fans n’ont pas apprécié d’avoir été trompé de cette façon. Résultat, Armstrong, pour le bien de son « entreprise », a dû en quitter la présidence en octobre dernier puis s’en détacher complètement quelques semaines plus tard. Les soupçons qui planent au dessus de cet acte au départ tout à fait louable ont cependant fait un grand tort à Livestrong, dont la situation s’est fortement empirée il y a quelques jours. La faute au sponsor Nike, qui après avoir décidé de se séparer du coureur lui-même, vient d’annoncer qu’il arrêterait le partenariat avec la fondation américaine à la fin de l’année.

Un nouveau coup dur pour ce qui était devenu une entité grâce aux 87 millions de bracelets jaunes vendus dans le monde. Mais voilà, tout a changé. Alors qu’auparavant ce partenariat faisait de Nike un partenaire de la lutte contre le cancer, la marque passe aujourd’hui pour un allié d’un des plus grands dopés de l’histoire du cyclisme. La décision est donc finalement logique, et pourrait sonner le clap de fin pour une fondation qui aura rapporté plusieurs centaines de millions de dollars pour sa lutte. Même si fort logiquement, le sponsor tente d’arrondir les angles en affirmant qu’il va « continuer à soutenir la fondation Livestrong en finançant directement ses œuvres pour l’aide et l’amélioration des résultats des personnes affrontant un cancer. » Sauf qu’Armstrong ne compte pas abandonner son bébé si facilement, et a semblé réapparaître ces derniers jours…

De Di Luca à McQuaid

Alors qu’il s’était fait très discret depuis ses révélations en janvier dernier, Lance Armstrong n’a pu s’empêcher de commenter l’affaire Di Luca survenue sur le Giro. Sur Twitter, il a ainsi posté : « Je sais que je n’ai aucune crédibilité en matière de dopage, mais je ne peux m’empêcher de penser : “Di Luca, sérieux ? Es-tu vraiment stupide à ce point ?” » Une réaction calculée, on n’en doute pas, qui lui a permis de faire parler un peu de lui, alors que le monde du cyclisme tente de l’oublier. Cette sortie a sûrement fait revenir dans l’esprit de Pat McQuaid le nom d’Armstrong au premier plan. L’Irlandais a ainsi annoncé que selon lui – et beaucoup d’autres -, le principal intéressé n’aurait pas tout avoué au sujet du dopage. Il l’invitait donc à « sauter dans son avion privé, venir en Suisse et dire, “Que dois-je faire?” »

Armstrong ne s’est pas fait prier pour sauter sur l’occasion, répondant comme un homme désormais investi dans la lutte contre le dopage : « Comme je l’ai souvent dit, je suis prêt à m’impliquer afin de trouver une solution globale et aider à clore ce chapitre dans notre sport. Pour que cela se produise, le sport a besoin d’une Commission vérité et réconciliation qui pourra se pencher sur plusieurs générations et pas seulement sur une seule équipe. Il y a déjà eu trop de postures et de politisation. Il est temps de se mettre au travail. Laissez-moi être clair, je veux être le premier à en être. Dites-moi quand et où. » On a cependant du mal à y croire… Pourquoi cette fois, l’Américain serait-il totalement transparent ? Peut-on s’attendre à un nouvel épisode de ce chapitre visiblement sans fin, avec de nouvelles déclarations soigneusement choisies qui n’auraient pour but que de redorer l’image d’un champion en perdition ? Le tout avec un seul but, celui de permettre à sa fondation de repartir du bon pied…

Robin Watt


 

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