L’équipe italienne est une habituée du Giro. Présente sur le tour transalpin pour la 14e fois, la formation de Gianni Savio a pour habitude de faire le spectacle sur ses terres. Mais la période hivernale fût rude pour lelle, qui a perdu plusieurs de ses meilleurs coureurs : Rujano, Serpa et Ferrari, sans oublier leur baroudeur Alessandro De Marchi. Amoindrie sur le papier, l’équipe Androni n’a pas dit son dernier mot et l’effectif offre de nombreuses possibilités de briller sur le Giro, malgré ces gros départs de l’intersaison.
Pellizotti pour remplacer Rujano
Perdre ses deux leaders, surtout pour une équipe de Continental Pro est souvent synonyme de désastre. Mais la formation Androni a réussi à pallier le départ de ses deux sud-américains, Rujano et Sella. Après son fiasco lors du Giro 2012 et ses nombreuses excuses injustifiées, le premier a tout simplement été viré par le manager de l’équipe, pour faute grave. Mais le repenti, Franco Pellizotti, est arrivé à point nommé pour remplacer le suspicieux grimpeur de poche. Après un retour en trombe, le champion d’Italie a tout misé sur ce grand tour, où il a déjà fini sur le podium par le passé. Excellent sur les courses accidentées, le vétéran vise un bon classement final et si possible une victoire d’étape, ce qui semble à sa portée au vu de son début de saison. Malgré son âge et sa faiblesse récurrente sur le contre-la-montre, le Pellizotti qu’on a pu voir en fin d’année dernière fait partie des gros outsiders de ce 96e Giro, notamment sur un parcours comportant six arrivées au sommet.
Il sera aidé par le prodige de 24 ans, Diego Rosa. Efficace ces derniers mois, le jeune italien ne cesse de progresser et pourrait confirmer tout cela lors de son tour national. Il ne fera surement pas partie du groupe se disputant la victoire en haut des cols, mais il sera d’une grande aide pour son leader et pourra prendre la place de José Serpa, souvent décevant sur le Giro. Malgré les 10 années qui séparent les deux hommes, le duo transalpin n’a rien à envier à l’ancien tandem Serpa-Rujano, trop souvent irrégulier et ne présentant aucune garantie à l’entame d’une course de trois semaines comme le Giro.
Des chasseurs d’étape hors pairs
Depuis 2008, l’équipe Androni a remporté au minimum une étape lors de ses différentes participations au Giro. Un bilan flatteur, qui rendrait jalouses de nombreuses équipes en panne de victoires sur leur routes, comme c’est le cas pour Cofidis en France. Cette tendance positive semble bien partie pour se confirmer puisqu’après une semaine de course, les coureurs de Gianni Savio sont déjà passés tout proches d’une victoire d’étape. Mattia Gavazzi et Fabio Felline, les deux sprinteurs de l’équipe italienne, ont réalisé de belles places d’honneur, le plus jeune parvenant même à se classer deuxième il y a quelques jours. Mais outre ces deux finisseurs, l’équipe Androni pourra compter sur ses électrons libres pour glaner leur étape annuelle sur le Giro sur les nombreuses étapes de transition. Des coureurs comme Sella, Rubiano ou encore Rodriguez pourront s’illustrer sur des parcours difficiles comme sur les étapes de Florence, Ivrea ou Vicence. Souvent présente pour faire le spectacle, la formation italienne ne manquera pas de dynamiter la course.
Malgré le départ de quatre coureurs majeurs, le staff a su remplacer intelligemment ses cadres, tout en faisant confiance aux jeunes de l’effectif. Les arrivées des deux vétérans, Gavazzi et Pellizotti, sont de véritables plus-values pour un effectif qui avait besoin de coureurs d’expérience. Les étoiles montantes Felline ou Rosa pourront enfin profiter de cet environnement favorable pour éclore aux yeux du grand public. Déjà performants lors de la première semaine, Gianni Savio ne doit donc pas être mécontent d’avoir misé sur ses deux jeunes, malgré les nombreuses critiques sur le renouvellement de son équipe.
Mehdi Khouch
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