En ce début du mois de mai, c’est une nouvelle rubrique qui prend place sur la Chronique du Vélo. Les rédacteurs ont chacun choisi un coureur qu’ils voient briller ce mois-ci. On vous explique donc pourquoi, et c’est ensuite à vous de vous faire votre propre idée. On fera les comptes dans un mois ! Pour cette première édition, les coureurs participant au Tour d’Italie sont évidemment au centre des attentions.

Fabio Duarte, par Mehdi Khouch

Après avoir réalisé un Critérium International tout à fait correct, l’ancien coureur de chez Geox vient de finir quatrième du Tour du Trentin, dans la même seconde que Niemec, monté sur le podium. Pour sa troisième saison chez Colombia, il aura plus de pression qu’à l’habitude au moment d’aborder le Tour d’Italie, notamment à cause des départs d’Atapuma et Chaves cet automne. Mais l’ancien champion du monde espoir semble être dans la forme de sa vie et prêt à confirmer son bon Giro 2013. Car malgré une moyenne 28e place au classement final, le Colombien avait terminé l’épreuve en boulet de canon, finissant notamment deuxième derrière l’intouchable Nibali au sommet des Tre Cime de Lavaredo. A l’instar de Sella en 2008 ou de Rujano en 2011, Duarte pourrait donc être l’un des trouble-fêtes de ce 97e Giro. Mais il sera aussi le révélateur des progrès de la formation de Claudio Corti. Séduisante lors de l’édition 2013, l’équipe colombienne espère enfin obtenir des résultats probants, et comptera pour cela sur son leader. Ca tombe bien, Duarte a beaucoup progressé ces derniers mois, notamment dans la gestion de l’effort et dans sa régularité sur plusieurs jours, voire semaines.

Julian Arredondo, par Robin Watt

Le jeune colombien sera – vraisemblablement – au départ du Tour d’Italie dans quelques jours, et c’est forcément un évènement. A 25 ans, il découvre le très haut niveau mondial au sein de l’équipe Trek, et s’est déjà fait remarqué en ce début de saison. Très en forme au Tour de San Luis puis sur Tirreno-Adriatico, il a aussi fait étalage de ses qualités sur les ardennaises. De quoi laisser entrevoir de grands espoirs à l’aube de son premier grand tour. Alors pour l’instant, c’est l’angoisse qui prime, la faute à un problème de visa qui pourrait empêcher Arredondo d’être au départ de Belfast. Malgré tout, il y a des chances que tout se règle au dernier moment. Restera au natif de Bolivar à conquérir le statut de leader unique, qu’il partagera sans doute avec Kiserlovski au départ. Tous les espoirs seront alors permis. Ces premiers mois d’une exposition nouvelle pour lui ont révélé ses incroyables qualités de grimpeur, qui pourraient s’exprimer à la perfection sur les routes transalpines. Il n’y a alors qu’une dernière énigme : est-il capable de tenir trois semaines ? Si oui, on pourrait le retrouver très haut dans le classement à Trieste.

Riccardo Zoidl, par Alexis Midol

Alors qu’il n’évoluait encore que pour le compte de la très modeste Gourmetfein – Simplon l’an passé, l’Autrichien va selon moi être la bonne surprise de ce Tour d’Italie. Survolant le calendrier de l’UCI Europe Tour en 2013, ses facultés de grimpeur ont été démontrées, et ses belles places sur un col comme le Kitzbüheler Horn sont des plus encourageantes quand on connait le profil si particulier des cols transalpins. Ayant également forgé quelques unes de ses victoires grâce à l’exercice solitaire, le classement général d’un Giro où il s’élancera sans pression dans une jeune et décontractée équipe Trek est à portée de fusil du dernier troisième du Tour Méditerranéen. Récent treizième sur son premier vrai test en Romandie, Zoidl pourrait prouver une bonne fois pour toutes que sa place en World Tour est justifiée, et que ses dirigeants ont eu raison de lui donner une chance au sein de l’élite. S’il ne se battra pas avec les meilleurs, sa discrétion sera pour lui un précieux avantage, et il faudra se méfier de lui en dernière semaine. A chaque Giro sa révélation, et personnellement, je vois bien ce coureur de 26 ans rentrer dans le top 10 de la course rose.

Ben Swift, par Louis Rivas

Une fois n’est pas coutume, le Giro donnera un champ d’action certain aux sprinteurs. Dans de telles conditions, une étoile montante de la Sky, Ben Swift, pourrait s’y distinguer. Meilleur “grimpeur” parmi les sprinteurs, en atteste ses prestations remarquables lors d’étapes difficile en Pologne ou plus récemment au Pays-Basque, il sera difficile de se défaire de lui avant la dernière ligne droite. Egalement 3e de Milan-Sanremo et vainqueur d’étape sur la Semaine Coppi & Bartali, Swift semble en mesure de supplanter le leadership défaillant d’Edvald Boasson Hagen lors des sprints massifs ou plus réduits, donnant ainsi une nouvelle ampleur au champ d’action d’une Sky plus polyvalente que jamais sur ce Tour d’Italie. Profitant surtout de l’absence d’un gros sprinteur au sein de son équipe – comme Cavendish par le passé – et surtout d’un grand leader – comme Froome, Wiggins ou Porte -, il pourra compter sur un soutien conséquent de ses coéquipiers. De quoi lui permettre de franchir un cap décisif et de briller sur un grand tour.

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