Dernière. C’est la place à laquelle termine la valeureuse équipe Vacansoleil en cette saison 2013. Effectif trop juste, manque de vrai leader, la saison a été noire pour la formation hollandaise. Retour sur des difficultés… fatales, puisque le sponsor a décidé d’arrêter.

Des grimpeurs décevants

Après cinq années passées dans le peloton, Vacansoleil a mis fin à son contrat de sponsoring avec l’équipe hollandaise. Tous ont pris la poudre d’escampette, car la saison n’a pas été belle. Et pourtant, au départ, l’espoir était légitime, avec un recrutement de taille : Flecha, Bole, Rujano, ou encore les prometteurs frère Van Poppel. Les départs n’avaient pas été si dramatiques, avec Larsson, Denifl, Devolder et Carrara. Mais la saison s’est vite transformée en cauchemar. L’effectif de Vacansoleil était jeune, et on pouvait espérer la confirmation de certains espoirs en montagne sur les grands tours. Mais après une troisième place sur le Tour d’Italie 2012, Thomas De Gendt a été très discret et n’a levé les bras qu’une seule fois, en Catalogne.

Encore plus pathétique sur la Vuelta, le Belge a été exclu pour s’être accroché à une voiture suiveuse. Quand on ne peut pas suivre les meilleurs, on fait ce qu’on peut. Thomas Marczynski laissait aussi de beaux espoirs quand ça grimpe avec une treizième place sur le Tour d’Espagne 2012, mais il a été plus que muet cette année. Wouter Poels a sorti la tête de l’eau en réalisant des tops 10 au Pays Basque et sur Tirreno-Adriatico, mais encore une fois, une seule victoire à l’arrivée. C’est donc cette âme de la gagne qui a manqué aux grimpeurs de Vacansoleil. José Rujano a été lui aussi transparent, apparemment hors de forme toute la saison.

Pas mieux pour les sprinteurs

Concernant les spécialistes de l’emballage final, ils étaient nombreux, mais aussi peu efficaces. Kris Boeckmans a peiné à confirmer les espoirs qu’on plaçait en lui, idem pour Grega Bole, qui s’est tout de même illustré sur la deuxième étape du Tour de l’Ain. Le champion des Pays-Bas 2011, Pim Lightart, n’a pas existé, et puisque l’on parle de jeunes, même échec pour Barry Markus. Mention du Poulidor Vacansoleil 2013 pour Kenny Van Hummel, réputé pour savoir gagner mais qui a collectionné les places d’honneurs sur des courses mineures. Malgré tout, il aura remporté la première étape du Tour de Norvège… en devançant son coéquipier Barry Markus.

Du côté des très jeunes, Wesley Kreder doit encore progresser dans son placement pour mieux frotter. Mention positive tout de même aux frères Van Poppel qui ont montré de belles qualités sur le Tour de France en décrochant plusieurs places dans les dix premiers. Boy, l’aîné, a surpris son monde en terminant sixième de la classique d’Hambourg, mais il n’y a tout de même pas de quoi déplacer des foules. Enfin, le Français Romain Feillu, qui devait être le leader dans la discipline, a brillé par son déclin. Souvent gagnant les années précédentes, il n’a pas levé les bras depuis deux ans, inquiétant quand on connaît ses qualités.

Les baroudeurs au pouvoir

On a bien senti que dans les nobles exercices que sont la montagne et le sprint, Vacansoleil n’avait pas les épaules pour assumer en 2013. En revanche ce n’est pas le cas des baroudeurs, qui ont fait place nette. On ne peut pas terminer une saison sans congratuler le mythique Juan Antonio Flecha. Celui qui a pris sa retraite il y a quelques semaines a encore une fois sauvé la baraque. Si il n’a pas gagné – ce qu’il n’a jamais eu l’habitude de faire -, la Flèche a encore et toujours assuré son rôle de challenger sur les classiques pavées avec une huitième place sur Paris-Roubaix, et une cinquième sur Gand-Wevelgem. Il ne manquait qu’un dernier bouquet pour clore cette belle carrière. Mais Flecha n’a pas été seul maître pour barouder. Johnny Hoogerland s’en tire bien avec un titre de champion des Pays-Bas. Toujours à l’attaque, ca n’a pas payé une seule fois pour lui, et ce depuis 2009, mais Hoogerland tente et a tenté sur la Grande Boucle. Il n’est pas avare d’efforts, c’est de plus en plus rare.

Dans le même style, Lieuwe Westra a lui décroché le titre national sur contre-la-montre. Plus à l’aise pour rouler, le Hollandais n’a pas hésité à se montrer et a même décroché une belle victoire au couteau devant Francisco Mancebo sur le Tour de Californie. Si un coureur était au niveau cette saison, c’était bien lui. Bjorn Leukemans fait lui partie des vieux briscards du peloton, et à Vacansoleil, ça marche à merveille. Septième de l’Amstel, le Belge a montré qu’il était encore un puncheur efficace quand il le voulait. Enfin, impossible d’oublier l’éternel attaquant Marco Marcato. L’homme aux 10 deuxièmes places dans sa carrière a montré que parfois, être trop polyvalent empêchait de pouvoir gagner. Cette saison 2013 se termine donc pour Vacansoleil à la dernière place au classement UCI. Et si le sponsor s’arrête, c’est sûrement car les Néerlandais avaient vu trop haut en montant en World Tour. Désormais Vacansoleil prend congé, et c’est peut-être mieux comme ça.

Etienne Jacob

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