Suite de nos bilans avec cette fois-ci les déceptions de l’année, ceux qui pour diverses raisons n’ont pas été en mesure d’offrir des prestations à la hauteur de leur talent et de leur réputation. On y retrouve des coureurs de tout âge, preuve qu’un phénomène de déclin classique n’est pas forcément à la base de ces échecs.

Philippe Gilbert : Les signes annonceurs étaient déjà trop nombreux la saison dernière pour être ignorés : malgré son titre de champion du monde salvateur, le Belge était rentré dans le rang, encaissant de plein fouet le contrecoup de sa formidable saison 2011. Encore plus à la peine, Gilbert, malgré un calendrier ultra-chargé n’est parvenu à sauver son honneur qu’en toute fin de saison, sur la Vuelta. Une campagne de classiques douloureuse, un Tour de France passé dans l’anonymat, l’ancien n°1 mondial est tombé bien bas.

Bradley Wiggins : Comparativement à sa saison royale de 2012, Wiggins a échoué. Mais son aptitude à rebondir en fin de saison arrondit parfaitement les angles. 2e du mondial chronométré derrière Martin mais devant Cancellara, il a totalement déjoué les pronostics sur un tracé avantageant les gabarits massifs. Cette médaille d’argent, accompagnée d’un succès remarquable au Tour de Grande-Bretagne, et de chronos fabuleux en Pologne et au Benelux compensent en partie son mauvais début de saison dont ce Giro apocalyptique.

Jonathan Tiernan-Locke : Sa révélation flamboyante au niveau continental n’aura pas perduré à l’échelon supérieur. De réputation assez peu professionnelle, le talentueux Tiernan-Locke ne supporte pas les charges d’entrainement attribuées aux coureurs du Team Sky. Hors de forme de janvier à octobre, l’étoile filante britannique doit désormais s’expliquer sur des valeurs sanguines suspectes datant d’avant son arrivée au sein de l’écurie World Tour.

Thomas de Gendt : Longue traversée du désert pour l’ambitieux belge, ancien 3e du Giro. Excellent dans son rôle de baroudeur-rouleur, De Gendt se voyait déjà en potentiel leader sur les grandes courses par étapes : l’expérience est un échec cuisant. Pratiquement candidat à la lanterne rouge sur le Tour de France, exclu de la Vuelta le 10e jour, De Gendt a été jusqu’à envisager une retraite précoce après l’arrêt de Vacansoleil, ne retrouvant aucune équipe prête à plier devant ses prétentions salariales. Finalement, l’histoire se termine bien avec sa signature chez Omega.

Ryder Hesjedal : Difficile de confirmer pour Hesjedal qui semble n’être en forme que lors des années paires. Rapidement mis hors course sur le Giro malgré un bon début, le Canadien n’a jamais retrouvé une condition décente par la suite. Vu à l’attaque sur le Tour de France, mais sans grande réussite, il a partiellement échoué lors des classiques québécoises en ne décrochant qu’une 3e place à Montréal.

Moreno Moser : Évoluant à un niveau hallucinant pour un néo-professionnel, on était en droit d’attendre encore plus d’un Moser qui semblait connaitre la même réussite précoce que son coéquipier Peter Sagan. La saison écoulée démontre tous les progrès qui lui restent à accomplir pour faire partie de la catégorie de coureurs dont fait partie le Slovaque. Les Strade Bianche en début de saison, puis rien, ou presque pour le jeune Moser.

Edvald Boasson Hagen : A mesure que la grandeur de l’équipe Sky se précise, son classicien vedette se fait lui de plus en plus petit. Pas un seul accessit notable sur une classique pour l’ancien vainqueur de Gand-Wevelgem, pire encore, son humiliation en règle sur la Vuelta. Seul sprinteur de renom au départ, Hagen devait écraser la concurrence sans forcer : le Norvégien partira pourtant bredouille du Tour d’Espagne. « L’ex-futur » Eddy Merckx est déjà un désespoir.

Matthew Goss : Comme Hagen, Matt Goss est à l’arrêt, et lui n’a pas l’excuse de l’équipe étouffante : Orica a tout fait pour placer son sprinteur vedette dans les meilleures conditions possibles, en vain. L’ancienne pépite d’HTC ne gagne plus. Son bilan famélique en deux ans à la tête des kangourous est tout simplement désastreux : seulement deux victoires. L’expérience Goss est un échec, Orica doit se trouver un nouveau top sprinteur.

Jurgen Van Den Broeck : Bien sûr, son départ sur blessure du Tour de France a empêché VDB de donner du relief à sa saison. A force de mettre tous ses œufs dans le même panier, le multiple 4e de la Grande Boucle est en train de passer à coté du reste : à 30 ans il n’a levé les bras qu’une fois chez les professionnels. Klöden du pauvre, son coté « je me place en toute discrétion dans le Top 5 sans que personne ne m’ai remarqué » est exaspérant. Dans 20 ans, tout le monde l’aura oublié.

Tom Boonen : Blessé, Tom Boonen a assisté impuissant à la démonstration de Fabian Cancellara sur les classiques flamandes. Cependant, il n’a pas montré une énorme conviction dans l’envie de revenir et de se fixer quelques objectifs de fin de saison. Totalement orienté vers les ces dites-classiques, Boonen a volontairement fait l’impasse sur quelques courses qui lui convenaient bien comme Paris-Tours.

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.