Il n’y a désormais plus l’ombre d’un doute, Bradley Wiggins ne sera pas sur la Vuelta. Son dernier objectif de la saison concerne donc les Mondiaux de Florence, où seul l’épreuve chronométrée semble à sa portée, même s’il faudra faire avec la concurrence de Cancellara et sûrement de Martin. 2013 pourrait alors être une saison totalement blanche pour un Bradley Wiggins toujours pas remis de son titre sur le Tour 2012…

La vedette pour Froome et rien pour Wiggo

Depuis le début de saison en janvier dernier, chez Sky, il n’y en a que pour Christopher Froome, lauréat annoncé du Tour de France et qui n’a pas déçu. Vainqueur presque à chaque fois qu’il courait, le natif de Nairobi a attiré toute la lumière, ne laissant que des miettes à ses coéquipiers, et donc à Bradley Wiggins, dont le premier objectif de la saison était le Tour d’Italie. Sauf que sur les routes transalpines enneigées ou pluvieuses la plupart du temps, le Britannique a échoué, et largement. Face à un Nibali parfaitement dominateur, il a même fini par abdiquer, une nouvelle phobie des descentes et un genou en mauvais état pour seules récompenses. Un échec cuisant auquel Bradley Wiggins ne s’attendait pas, lui qui avait connu l’année dernière le succès de tous les côtés. Pas facile, donc, de se remettre sur les rails.

Un Tour de France auquel il n’a pas participé plus tard, on l’attendait en fin de saison sur le Tour d’Espagne, qu’il avait bouclé à la troisième place en 2011. Mais finalement, il n’en sera rien. Après une première étape du Tour de Pologne peu rassurante lors de laquelle il a concédé plus de neuf minutes – tout comme Nibali -, l’Anglais a lâché le morceau. La Vuelta 2013 n’est pas à son programme. La comparaison avec Froomey n’est donc pas prête de s’arrêter. En effet, en 2012, quand Wiggo avait tout raflé, le lieutenant de luxe n’était jamais loin. Mais cette fois, alors même que le premier vainqueur britannique de la Grande Boucle se voit chaque fois confier un rôle de leader, il semble toujours un peu plus à la ramasse. Comme si ses qualités s’étaient envolées depuis août dernier et sa victoire sur le chrono des Jeux Olympiques londoniens.

Toujours pas remis du succès

Sauf que les qualités de Wiggins, on les connaît, et on ne voit pas pourquoi il les auraient perdues. Surtout qu’à l’aube du Tour d’Italie, jamais il n’avait semblé aussi affuté, même pas sur la Grande Boucle en juillet de l’année dernière. Peut-être d’ailleurs que le Britannique a payé son poids trop faible face aux conditions climatiques dantesques. Mais l’explication la plus probable concerne le mental de Brad. Après son succès sur le Tour, il a réussi à aller jusqu’aux Jeux de Londres, chez lui. Mais après, c’est le vide ! Comme si Wiggo avait dit stop à tout ça, à tous ces sacrifices nécessaires pour truster le haut de l’affiche. Cela rejoindrait l’imbroglio de plusieurs mois autour de sa participation au Tour de France. Finalement forfait, on ne sait toujours pas s’il l’était vraiment, ou si la Sky lui a fortement conseillé de ne pas trop se mettre en avant, et de laisser Froome aller gagner tranquillement son Tour promis.

A 33 ans, Bradley Wiggins l’a peut-être mal pris, mais le problème était déjà présent. Ses plus belles années sont derrière lui, il a gagné un Tour de France au parcours très particulier, et n’aura sûrement plus jamais une équipe à sa disposition sur les plus grandes épreuves avec Froome et Henao au sein de sa formation. Cela serait-il donc – déjà – la fin du règne de Wiggins ? Après une année où le British n’a rien partagé, le voilà déjà rangé au placard. Il a aidé la Sky à se faire connaître mais désormais, ne peut plus apporter grand chose. Malgré ses tentatives, l’encadrement de la formation britannique ne pourra pas ressusciter un coureur dont la métamorphose n’a jamais cessé de faire jaser, et qui aujourd’hui semble redevenir le coureur qu’il était avant 2012. Un rouleur excellent, un grimpeur irrégulier et au final, surtout pas un homme capable de gagner un grand tour. Wiggins, c’était donc ça : un an et puis s’en va.

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