Une semaine après la Vatenfall Cyclassics d’Hambourg, l’autre partie du peloton va disputer le Grand Prix Ouest-France de Plouay, demain dimanche, parrallèlement à la Vuelta. Une classique de plus de 200 kilomètres au parcours certes sélectif, mais pas tant que ça, au point de favoriser une arrivée au sprint en petit comité, si un finisseur ne se met pas en action dans la côte de Ty-Marrec, juge de paix de l’épreuve. C’est tout de même un spécialiste des classiques qui remportera le gros lot, sur une course qui symbolisera le début de la marche vers les Mondiaux.

Les favoris :

**** Alexander Kristoff : Le Norvégien, encore dans l’ombre ces dernières années de l’emblématique Thor Hushovd, ou du précoce Boasson Hagen, ne peut plus être sous-estimé à l’heure actuelle. Réalisant une saison époustouflante, avec à la clé une Primavera, un GP de Francfort, deux étapes du Tour et cette Vatenfall, mais aussi une cinquième place au Tour des Flandres, c’est désormais un véritable classicman à part entière. Inutile de souligner sa pointe de vitesse donc, mais c’est surtout sa puissance et son endurance qui font de lui le favori naturel. Assumant toutes responsabilités, il faudra se débarrasser le plus vite possible du coureur de Katusha sur son porte-bagages…

**** Greg Van Avermaet : Toujours placé, rarement gagnant, pourrait-on décrire le Flamand. Passé à côté d’une victoire sur un Monument au terme du Ronde, ce coureur très complet est une nouvelle fois en train de réaliser une saison pleine avant l’un de ses objectifs principaux, les Mondiaux de Ponferrada. Vainqueur au Mur de Grammont et cinquième du général sur le récent Eneco Tour, ce succès est certainement libérateur, et lui permet d’aborder la classique bretonne sous les meilleures auspices. Offensif l’an dernier, il lui avait manqué 400 mètres pour ne pas être revu par le peloton, réglé par Filippo Pozzato.

Les outsiders :

*** Giacomo Nizzolo : Le sprinteur transalpin aime le Grand Prix de Plouay. Depuis son passage chez les professionnels au sein de la structure Radioshack, il y a systématiquement signé un top 10, et même une deuxième place l’an dernier. Egalement sur le podium en Allemagne la semaine dernière, c’est l’un des hommes en forme du moment, qui pourrait bien concrétiser en 2014 et décrocher sa première grande victoire, après un Giro décevant, ou il resta muet face à l’insolente domination de Nacer Bouhanni.

*** Simon Gerrans : Kristoff, Nizzolo et…Gerrans ! Le podium de la dernière Vatenfall sera de la partie à Plouay, et constitue un trio à surveiller de très près. L’Australien, scientifique du cyclisme, sait surgir dans le meilleur timing possible, et s’est construit un palmarès remarquable, tout en restant discret de nature. Le vainqueur de la Doyenne est capable de régler un groupe d’attaquants, tout comme un peloton réduit, voire de l’emporter tel Edvald Boasson Hagen en 2011. Si il est encore dans le groupe de tête à la flamme rouge et qu’il n’a pas sorti le bout de son nez auparavant, c’est généralement mauvais signe pour ses adversaires…

*** Edvald Boasson Hagen : Fraîchement annoncé chez MTN-Qhubeka pour les deux années à venir, le vainqueur de l’édition 2012 fait figure une nouvelle fois d’outsider sérieux pour la victoire. Partant avec la connaissance du terrain, il saura comment s’y prendre pour remporter un deuxième titre, et risque de jouer les animateurs dans le dernier tour de circuit. En cas d’arrivée massive, son coéquipier Ben Swift partira avec les faveurs des pronostiques.

** Bryan Coquard : Mr Sprint intermédiaire du Tour de France ! Le petit lutin vert de l’équipe Europcar a réalisé une grosse première partie de saison, avec notamment une Etoile de Bessèges et Paris-Camembert au compteur. Révélation française au sprint de la Grande Boucle, le profil dominical lui convient parfaitement, et on l’imagine bien bénéficier du travail en amont d’un Cyril Gautier, lui aussi très en forme.

** Gianni Meersman : Depuis l’année 2012, Gianni Meersman a très clairement pris une nouvelle dimension. Faisant partie des meilleurs sprinteurs dès que le terrain prend du relief, il est bien partie pour réaliser une grosse fin de saison. Vainqueur final du Tour de Wallonie, et en prime de la dernière étape empruntant le final de Liège-Bastogne-Liège, cela suffit pour cerner le potentiel du garçon. Kwiatkowski en reprise, Meersman a carte blanche au sein de l’équipe Omega Pharma.

A ne pas sous-estimer :

** Luka Mezgec : On le sait, l’équipe Giant-Shimano regorge de sprinteurs, n’hésitant pas à s’entraider mutuellement pour former le meilleur train au monde au service de Marcel Kittel. Sur le Grand Prix de Plouay, l’homme rapide désigné est Luka Mezgec, vainqueur de la dernière étape du Giro, mais aussi du classement par points au dernier Tour de Catalogne, remportant des sprints pour costauds. Sa reprise en Pologne a été rassurante, et en cas d’arrivée groupée, il pourra viser haut.

** Tim Wellens et Tony Gallopin : Le talentueux coureur belge a fait ses classes durant la saison 2014. De plus en plus sous le feu des projecteurs, il vient de s’adjuger sa première grande course par étape, à savoir l’Eneco Tour, au prix d’un numéro sur l’étape reine arrivant au sommet de la célèbre côte de la Redoute. La forme ne manque pas, et il ne faut aucun doute sur son comportement offensif, qui lui sera utile dans les côtes du circuit de Plouay. Concernant Tony Gallopin, vainqueur d’étape et maillot jaune du Tour, sa cinquième place à San Sebastian donne des motifs d’espoir, mais les stratégies de l’équipe Lotto sont multiples. Sans oublier André Greipel, présent au départ…

* Tyler Farrar : L’Américain est bien loin de son niveau des années 2010, mais semble s’être davantage spécialisé au niveau des classiques, comme le montre sa campagne des flandriennes. Quatrième de la Vatenfall, il est actuellement sur une bonne dynamique. A l’image de Pippo l’an dernier, un coup d’éclat fracassant n’est pas à exclure…

* Rui Costa : Le maillot arc-en-ciel reprend la compétition après un Tour de France délicat, l’ayant contraint à l’abandon. Son habileté tactique en fait toutefois un candidat logique à la victoire. Deuxième en 2012, il pourrait permettre à la Lampre de conserver le trophée à la maison une année de plus.

* Juan José Lobato : La Movistar avait nourri beaucoup d’espoirs sur José Joaquim Rojas, mais ce dernier s’est un peu perdu en devenant un véritable passe-partout, imprimant le train pour Valverde en montagne, luttant pour le général sur Paris-Nice, et incapable de lever les bras au sprint depuis le Tour du Pays Basque 2011. Juan José Lobato, transfuge hivernal d’Euskaltel, est le nouveau sprinteur protégé d’Eusébio Unzue, et affiche des qualités non-négligeables. Quatrième à Sanremo, huitième à Hambourg et vainqueur de la première étape du Tour de Burgos, ce pourrait bien être la grosse côte du jour.

Mentions : Marco Marcato, Borut Bozic, Lars Petter Nordhaug, Romain Bardet, Matti Breschel, Sylvain Chavanel, Sonny Colbrelli,  Mauro Finetto et Romain Feillu.

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