Frigorifié par le froid et la neige au sommet des Tre Cime de Lavaredo, Uran passe 2e place du général - Photo Giro d'Italia
Frigorifié par le froid et la neige au sommet des Tre Cime de Lavaredo, Uran passe 2e place du général – Photo Giro d’Italia

Ça y est, cette 96e édition du Tour d’Italie est arrivée à son terme, et la Sky à hissé l’un de ses coureurs sur la deuxième marche du podium du classement final. Venue avec Bradley Wiggins en leader unique, la formation britannique a dû changer ses plans, et c’est finalement Rigoberto Uran qui aura su en profiter. Et si à première vue cette performance peut surprendre, de nombreux signaux pouvaient nous laisser penser que le Colombien en était capable.

Présent dès le départ

Depuis le début de saison, Uran ne s’était pas montré en grande forme, et il y avait de quoi être déçu après les espoirs placés en lui suite à sa troisième place sur le dernier Tour de Lombardie. Utilisé comme simple rampe de lancement sur le Tour de Catalogne, il a terminé à une piètre 52e place sur la Doyenne. Mais son objectif était un peu plus lointain, au mois de mai. Au contraire de ses coéquipiers Wiggins et Henao, il avait donc choisi de se préserver au maximum. Ainsi, du trio Sky au départ de Naples, Uran était le mieux préparé. Henao, en forme trop tôt, n’a pas été capable de tenir plus d’une semaine sur les routes transalpines. Mais clairement, la surprise vint de Wiggo. Au lieu de se concentrer sur son objectif, le Britannique a passé son temps à alimenter une guerre contre Chris Froome par presse interposée. Résultat, une préparation négligée et une participation au Giro avec la tête déjà tournée vers le centenaire du Tour.

Pas simple, du coup, de performer sur la course rose, d’autant que Wiggins est tombé malade très rapidement, tout en ayant l’impression d’être la cible d’une malchance chronique. Tout s’est donc concrètement transformé en pertes de temps pour les Sky, et alors que Rigoberto Uran était parfaitement placé, il a été contraint de se sacrifier pour son leader désigné. Heureusement, la minute perdue sur l’étape de Pescara n’aura pas de réelle conséquence sur le classement final puisque dès la 10e étape, Uran s’est imposé et a marqué son territoire, prenant enfin le dessus sur Wiggins et Henao. Cependant, Sky peut regretter de ne pas avoir su donner le leadership à son Colombien assez tôt, le sacrifiant au détriment d’un leader finalement à court de forme physique.

Un podium avant un départ ?

Après une seconde partie de Giro magnifiquement bien gérée, le vice-champion olympique termine à une très belle deuxième place. Malgré plus de 1’30” de retard sur Cadel Evans, le natif d’Urrao est parvenu, lors des derniers jours de course, à dépasser l’Australien. Accompagné de ses deux compatriotes Duarte et Betancur, il a été le seul leader à limiter la casse face l’imbattable Vincenzo Nibali sur les pentes des Tre Cime de Lavaredo. Mais cette fin d’épreuve aura aussi été marqué par une rumeur, qui n’en serait plus une maintenant. En fin de contrat cette saison, Uran serait très proche de l’équipe de Patrick Lefevere, Omega-Pharma Quick-Step. Voulant jouer les premiers rôles sur le Tour 2014, l’agent du coureur colombien a annoncé son départ futur, lors d’une interview pour L’Équipe. Après trois années chez Sky, où il sera passé d’espoir à leader, il pourrait évoluer au sein de l’équipe belge, en étant protégé sur les classiques ardennaises et sur la Grande Boucle. Ce départ, s’il n’est pas encore officiel, semble inéluctable. Mais avant ça, Uran aura offert un beau podium à la Sky sur le Tour d’Italie, et pourrait conclure en fin de saison sur les Championnats du Monde, dont le parcours lui scie à merveille…

Mehdi Khouch


 

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