Vainqueur de l'épreuve sous les couleurs de Liquigas, Vincenzo Nibali tentera de gagner avec Astana - Flickr, DM 08
Vainqueur de l’épreuve sous les couleurs de Liquigas, Vincenzo Nibali tentera de gagner avec Astana – Photo Flickr, DM 08

Les innovations sont minimes pour ce 47e Tirreno-Adriatico. Le parcours ressemble trait pour trait à celui de l’an dernier, avec un contre-la-montre par équipes, deux étapes de plaine, une de haute montagne au Prati di Tivo qui fera une nouvelle fois office de juge de paix, puis deux étapes accidentées avant le contre-la-montre final très court de San Benedetto Del Tronto. On ne change pas une recette qui gagne pour un Tirreno qui attire de plus en plus les meilleurs coureurs internationaux.

– Les Favoris

***** Vincenzo Nibali : Vainqueur l’an dernier, il fait office de grandissime favori. Après avoir changé de crèmerie pour rejoindre les kazakhs d’Astana, Nibali pourra compter sur un soutient encore plus important en montagne que chez Liquigas : Brajkovic, Kessiakoff et Tiralongo ont de bonnes références sur les courses par étapes, sans oublier Vanotti et Agnoli, qui servent d’équipiers au leader italien depuis plusieurs années. Bon grimpeur et rouleur, excellent descendeur et habitué de la course des deux mers, il part avec un avantage certain sur ses rivaux.

***** Alberto Contador : Double vainqueur de Paris-Nice, Contador se lance un nouveau défi en partant à l’assaut de Tirreno-Adriatico. Là bas, il retrouvera les coureurs auxquels il devra se confronter en juillet sur le Tour de France : Christopher Froome, Joaquin Rodriguez et Cadel Evans. Une bonne occasion de les tester, de jauger leur état de forme, et de les marquer psychologiquement en prenant le dessus sur eux dès le début de saison. Mais surtout, en grand compétiteur qu’il est, il ne voudra pas laisser passer sa chance d’accrocher une nouvelle course par étapes à son palmarès déjà bien garni.

**** Christopher Froome : Wiggins beaucoup moins en forme que l’an dernier, c’est à Froome d’en profiter pour marquer des points et s’affirmer comme étant l’homme fort de son équipe Sky. Il a une revanche personnelle à prendre sur Contador et Rodriguez qui l’ont devancé au Tour d’Espagne. La revanche a démarré sur le Tour d’Oman, où le Britannique a devancé tout le monde ! La suite pourrait être un duel Froome-Contador, les deux meilleurs grimpeurs du peloton. Tirreno-Adriatico sera alors le deuxième volet de l’affrontement qui va rythmer la saison 2013.

– Les Outsiders

**** Cadel Evans : Encore un coureur qui a tout à prouver ! « Humilié » par Tejay Van Garderen sur le Tour 2012, l’Australien qu’on annonce vieillissant a de l’orgueil, il ne laissera pas son jeune coéquipier américain montrer qu’il représente désormais le présent de l’équipe BMC. Cela passera par une grosse performance en Italie. Pendant que Van Garderen a le champ libre sur Paris-Nice, la lutte à distance qui les oppose déterminera qui du maître ou de l’apprenti occupera le fauteuil de leader sur le Tour de France.

*** Joaquin Rodriguez : Les problèmes administratifs rencontrés par la Katusha n’ont pas perturbé le début de saison du Catalan qui s’est montré à son avantage en Oman avec une victoire d’étape acquise lors de l’étape reine. Souvent à l’aise sur Tirreno-Adriatico, où il a levé les bras à de multiples reprises, Purito est pourtant toujours passé assez loin de remporter le classement général. Ses carences en contre-la-montre – qu’il ne cesse de gommer – sont encore trop importantes pour lui permettre de trouver la faille sur des tours d’une semaine où la différence se fait à chaque fois lors de l’effort solitaire, même court.

*** Samuel Sanchez : Encore très performant malgré ses 35 ans, le leader de la formation Euskaltel a, comme Rodriguez, remporté une seule course par étapes. C’était l’an dernier, au Tour du Pays Basque. Alors qu’il fera l’impasse sur le Tour de France pour se concentrer sur le Giro et la Vuelta, Sanchez a des obligations importantes à remplir sur une course comme Tirreno :  il est pratiquement le seul coureur de son équipe à être en mesure de glaner quelques précieux points World Tour qui pourront sauver Euskaltel de la relégation et de la faillite.

– A ne pas sous estimer

** Domenico Pozzovivo : Ambitieuse, AG2R a recruté l’Italien pour animer les étapes de montagne, et offrir un petit quota de victoires à une équipe qui ne gagne pas assez. Le grimpeur de poche est irrégulier, capable de rivaliser avec les meilleurs un jour, puis de finir la course avec le gruppetto le lendemain, mais il semble progresser chaque année. Et cette fois-ci, peut-être qu’il pourra enfin accrocher un bon classement général sur Tirreno-Adriatico. Cependant, une chose est sure, il sera là au Prati di Tivo.

** Daniel Martin : La Garmin a désigné Thomas Dekker comme porteur du premier dossard de l’équipe, mais sur le papier, le grimpeur irlandais offre beaucoup plus de garanties que l’ex-dopé néerlandais. Que ce soit sur les terrains vallonnés ou montagneux, Martin est de plus en plus fort et se rapproche des meilleurs à mesure que son rôle augmente. Il est temps de miser sur lui !

** Tom-Jelte Slagter : Il a remporté le Tour Down Under, première épreuve World Tour de l’année, et reçoit la confiance d’Erick Dekker pour mener l’équipe Blanco sur Tirreno, au détriment du plus expérimenté Bauke Mollema. Une belle preuve de confiance en ce courant qui n’en fini plus de monter.

** Damiano Cunego : Bien loin de ses meilleures années, Cunego reste un coureur dangereux mais un ton en dessous des meilleurs. Plutôt bon en 2011 lors de sa dernière participation, le “Petit Prince” a une belle carte à jouer en l’absence de Scarponi. Pozzato et Favilli seront à ses cotés pour le soutenir en cas de difficulté.

Louis Rivas


 

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