La classique des feuilles mortes n’est plus l’ultime course de la saison, qui la rendait aussi prestigieuse que symbolique. Mais elle reste le dernier Monument du calendrier, et s’annonce extrêmement disputée demain. En l’absence de Joaquim Rodriguez, double vainqueur de l’épreuve contraint de déclarer forfait, les grimpeurs – et quelques puncheurs – voient leurs chances de victoire démultipliées. De quoi peut-être bénéficier d’une course ouverte et spectaculaire, dont le Tour de Lombardie semble privé depuis quelques éditions.

– Les Favoris

**** Alejandro Valverde : Si l’Espagnol est le numéro un du classement UCI, c’est parce qu’il passe rarement à côté des grandes épreuves, et qu’il brille tout au long de la saison. Pour cet ultime grand rendez-vous, il n’y donc aucune raison de douter du fait qu’il sera compétitif. Deuxième ces deux dernières saisons, derrière Rodriguez en 2013 et Martin en 2014, le Murcian se doit désormais d’aller conquérir pour la première fois le monument italien. Au terme d’une saison où il a décroché son premier podium sur le Tour, ce serait alors l’année des inédits. A 35 ans… Logique « valverdienne ».

**** Vincenzo Nibali : Pour le moment, dans l’esprit du public, la fin de saison du Squale est à chercher du côté de la Vuelta, lorsqu’il s’était accroché à une voiture avant d’être exclu. Mais depuis, Nibali est reparti au travail, a levé les bras à deux reprises sur des classiques italiennes de seconde zone, et arrive en Lombardie avec l’ambition de terminer 2015 en beauté. Capable de partir de loin, il pourrait aussi profiter d’une fin de parcours très technique, notamment dans la descente de l’ultime difficulté, le San Fermo della Battaglia.

*** Rafal Majka : Il y a quelques semaines, le Polonais a décroché son premier podium en grand tour, derrière Aru et Rodriguez. Deuxième de Milan-Turin en milieu de semaine, il a également prouvé que sa forme ne s’envolait pas, et arrive sur l’épreuve italienne avec des ambitions légitime. Troisième il y a deux ans au terme d’une course d’attente, il devrait cette fois en être un acteur prépondérant. Et s’il décide de passer à l’offensive dans les plus forts pourcentages, très peu de monde pourra le suivre.

– Les Outsiders

*** Philippe Gilbert : On est loin d’avoir retrouvé le Gilbert de 2011, sans doute évaporé pour l’éternité. Mais la saison 2015 du Remoucastrien est pour le moment bien aboutie, même si le succès a parfois semblé se refuser à lui. Double vainqueur en Lombardie, il serait donc bien inspiré de conclure cet exercice par la conquête d’un nouveau monument. Après ses résultats sur les classiques canadiennes, rien ne semble en tout cas impossible.

*** Simon Gerrans et Adam Yates : Chez Orica, les options seront multiples. Le très pragmatique Gerrans, déjà vainqueur de Milan-Sanremo et de Liège-Bastogne-Liège ces dernières années, attendra sans doute le dernier moment pour se découvrir. Mais Adam Yates, comme son frère Simon voire Esteban Chaves, pourront partir de plus loin. Le Britannique, vainqueur à San Sebastian et deuxième à Montréal cette saison, aura sans doute la confiance en lui nécessaire pour tenter le coup.

** Rui Costa : Intrinsèquement, le Portugais doit pouvoir briller sur une épreuve comme le Tour de Lombardie. C’est ce qu’il avait fait l’an dernier, en terminant troisième. Ce résultat faisait d’ailleurs suite à un beau podium décroché au Canada. Après son podium à Montréal il y a trois semaines, Costa est donc attendu pour une nouvelle performance en Italie.

** Thibaut Pinot : Le Français a toujours clamé son amour pour l’épreuve transalpine, historique et surtout taillée pour les grimpeurs, chose rare dans le panorama des classiques actuelles. Après avoir relevé la tête depuis son Tour de France raté, Pinot, quatrième de Milan-Turain cette semaine, sera donc à surveiller de près.

– A ne pas sous-estimer

** Daniel Martin : En tant que tenant du titre, l’Irlandais sera évidemment l’un des coureurs les plus surveillés. Mais si sa capacité à déjouer les pronostics sur les grandes épreuves n’est plus à prouver, sa saison catastrophique n’incite pas à l’optimisme. Transparent au printemps sur les classiques, puis en juillet sur le Tour, il ne s’est pas rattrapé sur la Vuelta. Le voir jouer la gagne ce dimanche serait donc une grande surprise.

** Michal Kwiatkowski : L’ancien champion du monde n’a pas les qualités de grimpeur de ses rivaux, mais dispose d’un sens tactique aiguisé qui pourrait lui permettre de surprendre tout le monde. En anticipant les deux dernières difficultés, où au contraire en s’accrochant au wagon de tête dans l’hypothèse d’une course d’attente, la victoire peut lui tendre les bras.

* Domenico Pozzovivo et Romain Bardet : En disposant de deux cartes pour jouer les troubles-fête, Vincent Lavenu a un terrible luxe, dont il devra profiter au maximum. Bardet pour dynamiter, Pozzovivo dans l’attente, ou l’inverse ? Peu importe le choix fait par AG2R, la formation aura un rôle important à tenir dans le déroulement de la course.

* Wout Poels : Impressionnant en fin de Tour de France en tant qu’équipier de Froome , le Néerlandais a ensuite eu l’opportunité. Résultat, un top 10 à Plouay, une deuxième place au général du Tour de Grande-Bretagne, et un accessit sur Milan-Turin. Tout en discrétion, il sera donc être un adversaire redoutable en terre lombarde.

Mentions : Warren Barguil, Damiano Cunego, Tony Gallopin, Robert Gesink, Sergio Henao, Bauke Mollema, Dani Moreno, Diego Ulissi et Tim Wellens.

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