Ceux-là, on avait annoncé qu’ils seraient présents, que leur rôle pourrait être déterminant sur ce centième Tour de France. Après trois semaines de course, on ne peut que constater qu’ils sont bien là où on les attendait. Une nouvelle fois, on en a choisi cinq. Explications.

Christopher Froome / Team Sky

Le grand favori n’a pas déçu, il a gagné, et presque facilement. On pourrait refaire l’histoire, encore une fois. Parler des victoires de Froome à Ax 3 Domaines, au Ventoux et à Embrun, mais on s’en passera, du moins cette fois. On pourrait aussi parler de la concurrence écœurée, mais là encore, on va volontairement oublier. Pour se concentrer sur la capacité du Britannique à répondre présent, depuis le début de saison déjà. Du Tour d’Oman jusqu’au Dauphiné, seul Tirreno-Adriatico a échappé à Froomey. Toujours parfaitement préparé mentalement, il ne craque que rarement. Tout cela attendait donc la confirmation du Tour de France, et c’est désormais chose faite. Comme Bradley Wiggins l’an passé, le leader de la Sky est venu en favori n°1, presque en homme à abattre. Il ne s’en n’est pas occupé, se contentant de penser à la course. Et de la gagner, de la façon qu’on connait.

Joaquim Rodriguez / Katusha

Le Catalan était attendu comme l’un des principaux outsiders de Chris Froome. Il a déçu dans les Pyrénées, près de chez lui, et est sorti du premier massif assez mal embarqué, hors du top 10. Mais à partir du Ventoux, Purito s’est réveillé et a lancé la machine à accélérations, enchaînant les places d’honneur jusqu’à la veille de l’arrivée au Semnoz, en passant par l’Alpe d’Huez en milieu de troisième semaine. En ne lâchant jamais de temps sur les hommes qu’il comptait reprendre au général. A Paris, on le retrouve donc à la troisième place, juste derrière Froome et Quintana, qui fait de lui le premier espagnol. L’Ibérique peut être légèrement frustré de n’avoir remporté aucune étape, mais le voilà désormais monté sur le podium de tous les grands tours. Ne reste plus qu’à aller en gagner un avant que l’âge ne le rattrape. Ce sera peut-être la Vuelta, à la fin de l’été.

Peter Sagan / Cannondale

Après ses trois victoires d’étapes sur le Tour de France 2012, on avait hâte de retrouver le Slovaque sur les routes de la Grande Boucle. Fantastique acteur lors de ses victoires, on attendait de nouvelles célébrations. On aura eu droit à quelques wheeling, mais niveau bouquets, un seul, célébré dans la plus grande sobriété. Qu’importe, là n’était pas l’objectif du garçon de 23 ans, qui ne visait que le maillot vert. A force de régularité, et malgré l’absence d’arrivées en bosse comme c’était le cas il y a un an, le leader de la Cannondale est parvenu à ses fins. Deux participations à la plus grande course du monde, et déjà deux victoires dans un classement annexe. Même Marcel Kittel, quadruple vainqueur d’étape, n’aura pas fait trembler un Tourminator qui termine avec presque cent points d’avance sur son dauphin. Le record d’Erik Zabel est peut-être en danger…

Bauke Mollema / Belkin

Oui, le Néerlandais a craqué dans les Alpes, passant ainsi de la deuxième à la sixième place. Mais il s’en satisfait, affirmant que « sixième, c’est déjà grand. » On est d’accord avec lui, il était difficile de l’imaginer plus haut, et il n’en est finalement pas passé loin. Alors à Paris, qu’il soit si proche du top 5 composé de coureurs de très haut niveau ne peut être qu’encourageant pour la suite. Celui qui a pris la place de leader à un Robert Gesink qui fait toujours attendre sa confirmation pourrait bien griller la politesse à son coéquipier. Cette première grosse performance sur la Grande Boucle attend toutefois une confirmation. Mais Mollema ne demandera sûrement pas de conseils à Gesink, il est capable de se débrouiller seul. Après une Vuelta 2011 parfaitement réussie, il évolue logiquement, et s’affirme comme un leader qui compte.

Alberto Contador / Saxo-Tinkoff

Placer le Pistolero parmi les coureurs qui ont « tenu leur rang » en fera peut-être bondir certains. Mais l’Espagnol n’a pas déçu, bien au contraire. On l’attendait principal rival de Froome, il l’a été, même s’il ne termine pas deuxième. D’abord parce qu’à la veille de l’arrivée, il était encore le dauphin du Britannique, et parce qu’il a finalement tout perdu à cause de sa stratégie. Une stratégie offensive qui voulait faire vaciller Froome malgré un retard plus que conséquent. Beaucoup se seraient contentés d’une deuxième place, pas Contador. Et ne nous y trompons pas, même le maillot jaune a considéré du début à la fin que le Madrilène était son plus sérieux adversaire, ne se préoccupant pas réellement des Quintana et autres Rodriguez, mais se concentrant plutôt à définitivement faire l’écart sur l’ancien lauréat de la Grande Boucle. Contador a apporté le spectacle et de l’envie dans ce Tour, on ne peut que l’en féliciter !

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