Il y a un peu moins d’un mois, on les imaginait, truster le haut du pavé. Dans les sprints ou dans la montagne, ces coureurs étaient attendus. Mais ils ont déçu, pour des raisons différentes, et leur bilan est loin de celui attendu. Comme toujours, en voici cinq. Explications.

André Greipel / Lotto-Belisol

Avec trois victoires d’étapes en 2012, on pensait l’Allemand capable de dominer les sprints et peut-être d’enfin prendre le dessus sur son rival de toujours, Mark Cavendish. Mais malgré les performances plutôt faibles du Britannique, le Gorille de Rostock est resté muet, enfin presque. Il a levé les bras une fois, à Montpellier. Le reste du temps, il s’est contenté des sprints intermédiaires. Pour l’honneur sûrement, tant le maillot vert lui était déjà impossible à aller chercher. Alors certes, l’homme sur qui l’équipe belge a rapidement tout misé suite à l’abandon de Jürgen Van den Broeck n’a pas toujours été chanceux, étant éliminé de certains sprints à cause de chutes malvenues. Mais tout de même, on était en mesure d’attendre mieux de Greipel, et la raison de cet échec est au premier abord très simple : l’avènement de son compatriote Marcel Kittel.

Thibaut Pinot / FDJ.fr

La France l’attendait. Lui avait hâte d’en découdre, et de confirmer une 10e place acquise l’année dernière de belle manière sur son premier Tour. Personne ne doutait de ses qualités, et aujourd’hui encore ce n’est pas le cas. Mais le Franc-Comtois, a eu un problème : les descentes. Une en particulier, la première des Pyrénées, qui lui a coûté six minutes au sommet d’Ax 3 Domaines et déjà tous ses espoirs de bon classement final. Logiquement, le garçon de 23 ans lâché dans la tête. La pression était très forte, et si jusque là ça ne l’avait pas dérangé, il a fini par craquer. On ne peut pas lui en vouloir, mais on ne peut non plus renier le fait que l’on reste sur notre faim. On l’avait vu quelques semaines auparavant plus fort que jamais sur les routes du Tour de Suisse, et on croyait tous ou presque – et légitimement – à un top 5 de Pinot à Paris….

Tejay Van Garderen & Cadel Evans / BMC

Deux leaders pour un fauteuil. On se demandait qui aurait droit au rôle tant convoité. Finalement, il n’y aura pas vraiment eu à choisir entre le troisième du dernier Tour d’Italie, visiblement complètement cuit sur les routes de la Grande Boucle, et un maillot blanc en 2012 qui a semblé perdre ses moyens dès les Pyrénées, avant de les retrouver, un peu tard, dans les Alpes. A Paris, ça donne donc un classement pitoyable pour l’un comme pour l’autre, en total décalage avec les ambitions de départ. Si l’on avait du mal à croire au discours d’Evans, visant presque la victoire malgré ses 36 ans, on imaginait l’un des deux hommes dans le top 5, au pire dans les 10. On en est bien loin, et la BMC sort bredouille de ce Tour de France. Peut-être le moment de prendre un virage à 180° qui aurait dû être pris juste après la victoire de l’Australien en 2011…

Mark Cavendish / Omega-Pharma Quick-Step

Evidemment, si Kittel a impressionné et que Sagan a tenu son rang, les autres sprinteurs ne peuvent qu’avoir échoué. Et alors qu’on attendait le duel entre Cavendish et Greipel, pour les étapes voire pour le maillot vert compte tenu du parcours, tout aura été différent. Le Slovaque par sa tactique, le bel allemand par sa puissance, auront dominé les favoris des sprints. Pour Cavendish, ce n’est pas faute d’avoir essayé et d’avoir mis à sa disposition une équipe entière. Mais le Britannique n’a plus ses jambes d’il y a quelques années, et ça se voit de plus en plus face à une concurrence vorace. De 5 victoires d’étapes en moyenne de 2008 à 2011, l’ancien champion du monde est passé à 2,5 ces deux dernières saisons. La fin d’une domination ? Peut-être. Mais en tout cas, cette année, on ne s’y attendait pas, et la formation belge se réjouit de pouvoir compter sur d’autres coureurs.

Pierre Rolland & Thomas Voeckler / Europcar

Les Français ont énormément déçu sur cette Grande Boucle, et les Europcar ont évidemment eu leur part d’échecs. Pierre Rolland et la stratégie plus que douteuse qui a été mise en place le concernant nous laisse aujourd’hui encore pantois. Un maillot à pois mal disputé alors que le top 10 semblait dans les jambes de Pierrot ? Il y a de quoi enrager, surtout avec les attentes placées sur le Français après deux éditions réussies. Concernant Voeckler, à un moment, l’âge n’aidant pas, il fallait bien que ça arrive. Les jambes vont moins bien et les coups d’éclat se font plus rares. Mais au final, il n’y a qu’une chose qui compte : le bilan. Et il aurait pu être fatal à la formation vendéenne sans une prolongation du contrat du sponsor Europcar. Les hommes en vert s’en sortent donc, pour cette fois tout du moins. Parce qu’il va falloir se reprendre dès l’année prochaine.

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