En cette fin de saison, il est temps pour la Chronique du Vélo de desservir ses récompenses. Pour commencer, nous avons décidé de désigner le meilleur rouleur de la saison. On attendait un duel entre Martin et Cancellara, mais finalement, le choix n’a pas fait l’ombre d’un doute.

Sans concurrence

Tout au long de l’année, Tony Martin a disputé douze chronos individuels. Dont un, sur le Tour de France, entre Embrun et Chorges, sur lequel il n’avait absolument aucune chance de s’imposer compte tenu du profil montagneux. Sur les onze autres, il s’est imposé à dix reprises ! Battu à une seule reprise à la régulière, sur le Tour d’Espagne. Par Fabian Cancellara, évidemment. Mais le reste du temps, il a été imbattable. Du Tour d’Algarve en février dernier au Chrono des Nations, ce dimanche, en passant par Tirreno, le Dauphiné, le Tour de France et bien sûr les Championnats du Monde. Dix succès qui reflètent la suprématie de l’Allemand, qui a bel et bien détrôné le quadruple champion du monde et champion olympique de la discipline, l’horloge suisse Cancellara.

Une horloge quelque peu déréglée. Parce qu’il est difficile, avec une telle concurrence, d’être compétitif à la fois sur les classiques et sur les chronos. Cancellara a donc essayé, et s’est imposé devant son rival à Tarazona, sur le dernier Tour d’Espagne. Mais lors des trois autres épreuves qui ont vu les deux monstres s’affronter (Tirreno, Tour de Belgique et Mondiaux), la victoire est revenue à Tony Martin. Parfois même, le Suisse a laissé des concurrents s’intercaler entre lui et le lauréat allemand. Vainqueur à seulement trois reprises (en neuf participations) sur un effort solitaire cette saison, Canci n’est plus le maître. Désormais triple champion du monde à seulement 28 ans, le natif de Cottbus est en passe de devenir l’un des plus grands spécialistes du chrono de l’histoire.

Toujours plus dominateur

C’est véritablement en 2009 que l’on a découvert la machine à rouler Martin. A 24 ans, il terminait déjà sur le podium des Championnats du Monde. Mais dès l’année suivante, on découvrait surtout un coureur ambitieux sur les courses par étapes, au profil semblable à celui de Miguel Indurain. Vainqueur de Paris-Nice en 2010, on pensait que l’Allemand perdrait du poids et sacrifierait une partie de ses qualités de rouleur pour tenir en montagne et prétendre à jouer les classements généraux. Mais le garçon ne souhaitait pas être un simple outsider, et en terminant 44e d’un Tour de France 2011 qu’il avait minutieusement préparé, il comprit qu’il valait mieux se focaliser sur les chronos. Il allait ainsi apprivoiser la discipline, et devenir pour la première fois champion du monde seulement quelques mois plus tard, à Copenhague.

Une saison 2011 annonciatrice de la suite. Depuis, Martin est invaincu sur les Mondiaux, notamment. Cette année là, il avait accumulé neuf victoires dans l’effort chronométré. Il vient de terminer une saison avec un succès de plus, son record personnel. Un bilan incroyable que même le grand Cancellara n’a jamais atteint. Alors même si l’Allemand n’est pas la référence sur les prologues, trop courts pour lui, il paraît de plus en plus invulnérable sur les longues distances. Ni Cancellara, ni Wiggins, n’ont été en mesure de rivaliser il y a quelques semaines sur le parcours florentin. Peut-être les effets de l’âge puisque les deux ont passé la trentaine depuis un moment maintenant. De quoi laisser encore plus de place à un Tony Martin qui écrit sa légende chrono après chrono.

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