Alberto Contador sur Paris-Nice, Nairo Quintana en rodage, Tirreno-Adriatico est amputé de ses deux derniers lauréats. Mais le double vainqueur, Vincenzo Nibali (2012 et 2013) est là et en grande forme, contrairement à l’an passé. Avec face à lui un Alejandro Valverde qui a décidé de tout miser sur le calendrier italien, avec en ligne de mire le Giro. L’Espagnol fait ainsi son grand retour sur la course des deux mers après sa seule participation, en 2002. Mais si les deux latins accaparent l’attention, on retrouve derrière une ribambelle de coureurs bien décidés à bousculer une hiérarchie qui semble bien établie.

– Les Favoris

***** Vicenzo Nibali : Il est le grand favori de tous les observateurs, encore plus ceux de la Botte. Cette semaine de mars, il la connait par cœur. Double vainqueur de l’épreuve, Nibali tentera la passe de trois. Sa performance de très haut vol au Tour d’Oman il y a quelques semaines, conclue par la victoire finale, a marqué les esprits. Sa connaissance du terrain, du froid transalpin et des routes étroites lui donne un avantage incontestable sur ses adversaires, et surtout sur son principal rival Valverde – le Squale en parle comme “peut-être du plus dangereux” -, qui va presque découvrir l’épreuve.

**** Alejandro Valverde : Le parcours accidenté pourrait favoriser l’Espagnol, d’autant que l’étape reine, qui s’achèvera par l’ascension du Monte San Vicino, ne semble pas très difficile – de quoi empêcher Nibali de faire de véritables différents. Mais surtout, le leader de l’équipe Movistar arrive en confiance après sa victoire sur le Tour d’Andalousie, signe de sa condition. Son gros défaut reste cependant sa méconnaissance de Tirreno-Adriatico. A trop longtemps bouder le circuit italien, Valverde a fini par ne plus connaître que le Tour de Lombardie. Cette semaine, pourtant, n’aura rien à voir avec le Monument de l’automne, et l’Ibère va devoir faire œuvrer dans l’inconnue.

– Les Outsiders

*** Michal Kwiatkowski :  Depuis le début de saison, le Polonais se fait discret. Il a repris par deux podiums au Challenge de Majorque, avant d’opter pour le repos et la préparation hors des courses. Parce que quand l’ex-champion du monde se déplace, c’est qu’il pense pouvoir gagner. L’an passé, à l’approche du printemps, il avait préféré les routes de Paris-Nice et terminé deuxième du général. Sur Tirreno, il n’a encore jamais fait mieux que quatrième, en 2013. Mais le parcours apparaît comme une aubaine pour ses qualités de puncheur et de rouleur.

*** Thibaut Pinot : Serait-ce la chance du Français ? Pas sûr, tant le parcours ne semble pas assez exigent pour un grimpeur de sa trempe. Néanmoins, le protégé de Marc Madiot va pouvoir jauger ses progrès en descente et sur des routes escarpées ainsi que sur contre-la-montre. Quatrième en 2015, il n’est pas impossible qu’il fasse mieux. L’Italie lui plaît tant qu’il aura à cœur de briller sur les routes de l’épreuve qui doit lancer sa saison.

*** Bauke Mollema :  Dauphin de Nairo Quintana l’an passé, le Néerlandais a l’opportunité de grimper une marche supplémentaire cette année. Très souvent placé sur les courses d’une semaine, il n’a encore jamais connu la victoire autre part qu’au Tour d’Alberta… Troisième sur le Tour d’Andalousie, le leader de la Trek doit montrer qu’il est capable de l’emporter. Reste qu’un peu plus de montagne l’aurait sans doute aidé dans sa quête de classement général.

*** Rigoberto Uran : Troisième l’an dernier, le Colombien arrive dans une nouvelle configuration. Il a changé d’équipe à l’hiver et découvre un nouvel univers. Mais pour montrer à Jonathan Vaughters qu’il ne s’est pas trompé, il doit vite justifier son transfert. Ce Tirreno est l’occasion parfaite, sur un parcours hybride fait pour lui, de rassurer tout le monde.

– A ne pas sous-estimer

** Tejay Van Garderen : Par habitude, l’Américain a souvent préféré s’aligner sur Paris-Nice. Mais après deux éditions ratées (abandon en 2014, 16e l’an passé), il a bouleversé sa routine et pris le pari d’aller de l’autre côté des Alpes. Celui qu’on avait quitté mal en point en 2015 a cependant déjà relancé la machine cette saison, avec une deuxième place en Andalousie. Déjà prêt, il a les cartes en main pour s’immiscer très haut.

** Domenico Pozzovivo : Comme toujours, Tirreno est le premier vrai rendez-vous du grimpeur de poche de l’équipe AG2R. Et comme toujours, on peut imaginer qu’il va jouer placé. Sur les quatre dernières années, il a toujours terminé entre la 6e et la 11e place. Si lui aussi aurait été plus avantagé par un parcours plus montagneux, il saura profiter de la moindre opportunité.

** Joaquim Rodriguez : Purito n’a pour le moment disputé qu’une seule course en 2016 : le Tour de Valence, qu’il a traversé sans peser (22e).  Il arrive donc masqué sur une épreuve qui ne l’a jamais vu faire mieux que 5e. Mais chaque année, on se dit que son âge va lui faire défaut. Et chaque fois, il nous fait mentir. Alors contentons nous d’avancer que sur une semaine, il fait toujours partie des meilleurs.

* Roman Kreuziger : Contador ayant opté pour Paris-Nice, le Tchèque va pouvoir bénéficier de quelques libertés. Si tant est qu’il sait encore assumer le rôle de leader, il sera à surveiller. Lui ne se plaindra pas du manque de haute montagne, et pourrait décrocher un bel accessit.

* Esteban Chavez : Après une très grande dernière Vuelta, le Colombien a un nouveau rôle à assumer. Rien ne dit qu’il sera capable de réitérer d’aussi belles performances, mais l’équipe Orica compte sur lui. La semaine doit permettre de se faire une idée sur sa capacité ou non à devenir un vrai leader.

Mentions : Jean-Christophe Péraud, Franco Pellizotti, Jakob Fuglsang, Gianluca Brambilla, Mathias Frank, Diego Ulissi, Rafael Valls, Adam Yates, Jürgen van den Broeck, Wout Poels.

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.