Les Strade Bianche marquent la première victoire de la saison pour Moreno Moser - Photo Cannondale Pro Cycling
Les Strade Bianche marquent la première victoire de la saison pour Moreno Moser – Photo Cannondale Pro Cycling

Moser. Il va falloir se réhabituer à entendre ce nom. Mais cette fois, pour désigner un gamin de 22 ans. Malgré le fait qu’il ne soit passé professionnel que l’an passé, il a déjà marqué les esprits, et n’est pas sans faire penser à son oncle Francesco. Du « Baby Giro » 2011 aux majestueuses Strade Bianche, le Transalpin étale sa classe chez Cannondale, et forme avec Peter Sagan un duo fantastique.

Un palmarès qui fait déjà des envieux

A peine la vingtaine d’année passée, la maturité de Moser est impressionnante. Chez les Espoirs déjà, il avait été à son avantage. Sur des courses plus ou moins prestigieuses, le natif de Trente accumula les places d’honneurs, avec quelques victoires à la clé. Jusqu’à sa participation au « Baby Giro » en 2011, où il se révèle véritablement. Vainqueur de deux étapes, dont une sur les chemins de terre typiquement italiens, Moser prenait rendez-vous avec l’avenir. Cinquième du classement général final, il décrocha par la suite un contrat chez Liquigas – Cannondale pour l’exercice 2012. Le Trofeo Laigueglia puis le GP de Francfort le vit alors s’imposer devant des coureurs comme Tony Martin, André Greipel ou encore John Degenkolb. Les premiers signes de la naissance d’un classicman affamé.

Ces deux victoires importantes donneront confiance à l’Italien pour la suite de la saison, vainqueur de sa première épreuve World Tour avec deux étapes en prime, lors du Tour de Pologne. Puis vinrent les classiques d’automne, où il parvint encore à se montrer, terminant deuxième du GP de Montréal remporté par Lars Petter Nordhaug. Avec ces performances, il montra au monde du cyclisme qu’il est un coureur très complet. Dans un style différent de celui de Peter Sagan puisque moins efficace lors des sprints, il apprécié les courses par étapes et les épreuves vallonnées. En ce mois de mars 2013 est alors venue une nouvelle victoire, sur les Strade Bianche. De quoi, peut-être, lancer une saison ponctuée de nombreuses victoires.

Avec Sagan, un duo de rêve

Avec le départ de Vincenzo Nibali vers Astana et l’âge de plus en plus avancé d’Ivan Basso, la Liquigas devenue Cannondale va se concentrer sur les classiques. Pour cela, Peter Sagan et Moreno Moser seront deux armes redoutables. Le premier « Monument », Milan – San Remo, se déroulera dans deux semaines. Le Slovaque y fera figure de favori logique pour la victoire, mais Moser sera un plan B de luxe. La seule question que l’on se pose concerne sa capacité à tenir la distance. On en a eu un élément de réponse aux derniers Championnats du Monde, où l’Italien a été présent jusque dans les derniers kilomètres avant de terminer dans les 30 premiers de l’épreuve. Encourageant.

Avant donc de s’affirmer comme un leader de classiques, Moreno Moser devrait aider Sagan à en conquérir un maximum. Si ce duo continue sur une apparente entente cordiale et complice, il y a fort à parier qu’il fera des ravages. Surtout qu’à seulement 22 et 23 ans, l’avenir leur semble promis. Philippe Gilbert et Joaquim Rodriguez ne resteront pas éternellement au sommet, idem pour Boonen et Cancellara. De plus en plus capables de jouer la gagne sur tous les terrains, ces deux là pourraient monopoliser les victoires dans les prochaines années. Encore plus si Moser parvient à suivre les traces de son oncle Francesco, dans lesquelles il a déjà trouvé son inspiration. Un véritable rayon de soleil dans des moments difficiles pour le cyclisme, en particulier italien.

Alexis Midol


 

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