Que ce soit sur Paris-Nice ou bien de l’autre côté des Alpes  à Tirreno-Adriatico, une équipe cadenasse l’épreuve et propulse  au moment le plus opportun son leader à l’avant. Evidemment, nous parlons ici de la formation Sky de Dave Brailsford. L’effectif, parfaitement réparti sur les deux épreuves de début de printemps, devrait permettre aux deux leaders désignés, Richie Porte et Chris Froome, de remporter chacun la course sur laquelle ils sont alignés. Une gestion parfaite qui ne cesse cependant de limiter le spectacle et surtout, le suspense.

Une technique rodée

En 2012, le système s’était doucement mis en place, tournant à plein régime sur la Grande Boucle. Le déroulement était alors connu de tous, mais incontrôlable et inévitable pour les autres formations. Edvald Boasson Hagen, Christian Knees, Richie Porte puis Michael Rogers constituaient comme un train pour les deux leaders, Wiggins et Froome, empêchant alors toute attaque de la part des concurrents. Si le besoin s’en faisait ressentir pour « Wiggo », « Froomey » pouvait même se mettre à son service. Résultat, jamais la formation britannique n’a été mise en danger par Cadel Evans, Vincenzo Nibali ou tout autre prétendant à la victoire finale sur le Tour. Seule une mauvaise compréhension entre les membres de l’équipe semblait pouvoir faire dérailler la machine, comme à la Toussuire. Mais grâce à une gestion parfaite, l’ordre fut respecté et Wiggins fini la saison en héros.

Pour 2013, la recette est donc la même, seuls les rôles changent. Froome sera le leader désigné pour le centième Tour de France, alors que Wiggins pourrait se mettre à la planche pour lui. Mais avant la grande messe de juillet, il fallait gérer le mois de mars et ses deux épreuves World Tour qui lancent véritablement la saison. En raison de la faible concurrence présente sur Paris-Nice, Sky y a envoyé une « équipe bis » avec l’habituel gregario Richie Porte en tant que leader. L’Australien, épaulé par Konstantsin Siutsou, Vasili Kyrienka et David Lopez, a alors pu maitriser l’épreuve de bout en bout, prenant le maillot jaune de leader au meilleur moment, deux jours avant le chrono du Col d’Eze, dernière étape de la Course au Soleil. A contrario, chez nos amis italiens, le plateau est très relevé : d’Alberto Contador à Cadel Evans en passant par Vincenzo Nibali et Joaquim Rodriguez, il a fallu pour la formation britannique envoyer l’artillerie lourde. Ainsi, Froome peut compter sur Knees, Kennaugh, Dombrowski, Cataldo, Henao et Uran. De quoi l’emmener dans un fauteuil jusqu’aux derniers hectomètres, comme ce fut le cas ce samedi sur l’étape arrivant à Prati di Tivo.

Briser cette hégémonie

La question que l’on se pose est donc très clair, comment faire pour contrer ce plan mis en place par la Sky ? La réponse n’est pas venue la saison dernière, et toujours pas en ce mois de mars. Peut-être parce que les leaders ne sont pas encore en pleine forme. Ainsi, les attaques d’Alberto Contador ce samedi, n’ont pas été assez tranchantes pour distancer le reste du groupe des favoris. Le constat est tout aussi malheureux pour Vincenzo Nibali. Cependant, un coureur peut laisser planer l’espoir : Joaquim Rodriguez. Sur le Tour d’Oman, le Catalan avait réussi à lâcher Froome et les siens pour remporter une étape. Un exploit trop ponctuel cependant. Mais à n’en pas douter, « Conta » et « Purito » sont bien les seuls à pouvoir faire vaciller la Sky. Explosifs comme personne, les deux Espagnols sont capables de faire craquer le train britannique. Arriveront-ils à le faire, c’est une autre question. On espère avoir la réponse avant le mois de juillet…

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