Marcel Kittel a mis du temps avant de lancer son désormais “Jaaaaaaa“, habituel cri de joie une fois la ligne franchie. Et pour cause, l’Allemand a remporté sa troisième victoire, aux dépens d’Edvald Boasson Hagen, sur le fil le plus fin du monde. Dommage, on n’est pas passé loin de la plus grosse surprise de ce Tour.

Si proche

Une ligne droite de cinq kilomètres, un parcours dessiné pour un sprinteur puissant et la place pour installer sereinement un train. Pourtant, le Norvégien Edvald Boasson Hagen est passé à moins d’un cheveu de Marco Pantani de remporter cette septième étape. Finalement, Marcel Kittel gagne un troisième bouquet sur ce Tour. Le plus compliqué car même la photo finish ne permet pas de vraiment départager les deux hommes. L’écart est faible, six millimètres, trois dix millièmes de secondes. Mais la décision est tombée, et Edvald Boasson-Hagen, dépité, a dû s’avouer vaincu.

La différence s’est faîte sur le lancer de vélo parfaitement effectué par l’Allemand, alors que son adversaire restait compact sur la machine. Une spécialité pour Kittel, vainqueur devant Bryan Coquard l’an passé pour un écart presque aussi minime. « C’était encore plus serré que l’an passé, c’est la victoire la plus disputée de ma carrière », savourait-il en conférence de presse. Le Norvégien avait très bien géré l’emballage final et son placement, si important lors de ces sprints avec vent dans le dos, était parfait. Mark Renshaw avait lancé le sprint de très loin pour surprendre le nouveau maillot vert, et ça a presque marché. « J’étais surpris qu’on envoie d’aussi loin », reconnaissait l’Allemand à l’arrivée.

Après six ans de disette

La chute de Mark Cavendish n’a finalement pas changé toute la stratégie de l’équipe Dimension Data. Mark Renshaw révélait hier que son rôle de poisson pilote ne changerait pas, seul l’homme à emmener serait différent. « Ce sera pour Edvald, je ferais le job pour lui », assurait l’Australien. Le surpuissant Edvald Boasson Hagen en sprinteur de rechange, peu y croyaient. Treizième hier, le Norvégien n’avait pas forcément rassuré. Pourtant, il n’est pas passé loin d’un troisième succès sur la Grande Boucle, six ans après son formidable doublé en 2011. A une époque où l’on pensait tenir en lui la nouvelle étoile du cyclisme. A 24 ans, l’espoir de la Sky avait déjà, en plus de ses deux étapes sur le Tour, un Gand-Wevelgem, une Vattenfall Classic et une étape du Giro au compteur. Précoce.

Depuis ces temps bénis, le Norvégien n’a jamais eu le succès escompté. La faute à l’éclosion de Peter Sagan, venu chasser sur ses terres et à des choix de carrière douteux. Alors, une victoire du trop tôt surnommé Eddy aujourd’hui aurait été la surprise du chef. Une chose est certaine, il faudra désormais compter sur lui pour les étapes plus compliquées comme pour celles dévouées aux sprinteurs. Après l’abandon de Mark Cavendish, le bus de Dimension Data était déserté dans le paddock. L’équipe sud-africaine devrait à nouveau entendre le bourdonnement des journalistes et des fans d’ici la fin du Tour.

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